#BrigadeInside — Spectacle traditionnel, le défilé du 14 juillet fait l’admiration des grands et des petits. Parmi les militaires présents, les sapeurs-pompiers de Paris y sont toujours très populaires. Mais pour réaliser une performance sans accroc, les répétitions se succèdent. Nous avons voulu savoir ce qu’il s’y passe.
Chaque année, un groupement est mis à l’honneur lors du défilé du 14 juillet. Cette année, il s’agit du 2e groupement d’incendie et de secours. Leur chef de corps, le colonel Brucker défile en tête et 80 % du cortège se compose de ses hommes et femmes. Les autres ne sont pas délaissés pour autant, ils sont simplement moins nombreux.
Plus tôt dans l’année, une prospection est lancée auprès de tous les groupements, qui proposent alors des militaires du rang, des sous-officiers et des officiers pour marcher sur les Champs-Elysées lors de la Fête nationale. Une condition est requise : ne pas avoir de tatouages apparents.
120 sapeurs-pompiers au départ…
Aux premières répétitions, 120 sapeurs-pompiers sont présents et peu à peu, leur pas, leurs mouvements de bras, et leur synchronisation avec le reste du groupe, déterminent s’ils poursuivent l’aventure. Ainsi, à la fin de ces sélections, il ne reste que 76 pompiers de Paris pour représenter la Brigade sur les Champs-Elysées.
Quelques-uns des “sortis” gardent un pied dans l’action, en tant que remplaçants. Ils assistent aux répétitions, regardent et suivent le cortège pour s’imprégner de l’atmosphère et se tenir prêts à défiler en cas de besoin. Ils prennent part de temps à autre aux entraînements.
Des chiens sur les Champs-Elysées !
Le défilé ne se compose pas que d’hommes et de femmes, des soldats canins défilent eux aussi, au pied de leur maître. Rencontre avec César et son maître, le CCH Cyril L. « Ma fierté de participer à cet événement est d’autant plus forte qu’on représente tous les cynos de France, s’émerveille Cyril. Défiler est une chose à faire au moins une fois dans une carrière à la BSPP ! »Mais parfois, les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Parmi les quatre chiens, César est plus agité que les autres. Pendant le discours du Général… il aboie.
Après six années passées aux côtés de son chien, ils défilent pour la première fois. Bien que cette expérience soit une fierté pour le sapeur-pompier cynotechnique, César semble montrer moins de plaisir à se plier à l’exercice. « Il n’a pas l’habitude. Toute l’année il joue, même au travail et là, il obéit et doit se plier à beaucoup de rigueur, explique son maître. Mais une fois au pied, il écoute. Chaque chien a ses difficultés et celle de César est la posture statique. Tout va mieux au pas et en musique ! » Malgré quelques perfectionnements à apporter en statique pour César, et bien que celui-ci ne se rende pas forcément compte de sa chance, le caporal-chef est content pour lui. Nos amis à quatre pattes se plient donc à une exigence de rigueur dès les premiers jours, pour être parfaits le jour où ils descendent l’avenue.
Répétitions sous pression
Afin d’obtenir une synchronie sans accroc, les répétitions s’enchaînent. Elles débutent à six heures et ne s’achèvent pas avant onze heures. Les jours précédents le 14 juillet, l’intensité du rythme pousse ces militaires d’élite à se surpasser, encore plus que d’ordinaire, en se présentant aux répétitions et en assurant leurs fonctions en parallèle.
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU DÉFILÉ
Les drones de la BSPP ont également participé. L’un des télépilotes, le CPL Nicolas M., était présent aux répétitions, mais, c’est à cela que se limitera la présence du drone : « Malheureusement, nous ne filmerons pas cette année non plus, car cela se passe dans l’espace public. » explique le caporal. En revanche, sur la pelouse de Reuilly, l’engin aérien vérifie les alignements des soldats. Comme sur intervention pour feu, avoir une vue plongeante est toujours un atout.
« Ça me fait plaisir de vous voir ce matin. Pour voir votre allure. » commence le général de division Jean-Marie Gontier, qui se rend, pour la première fois, à une répétition du défilé. Sur cette phrase, il poursuit avec un peu d’Histoire.
Après une séquence historique, le Général donne un mot d’encouragement à ses hommes : « Soyez fiers de porter ces symboles, cette victoire et vos écussons. Vous avez mérité votre place donc soyez fiers de descendre la plus belle avenue de France. C’est une belle reconnaissance de votre engagement, offerte par la nation. » Sur ce, les sapeurs-pompiers reprennent les allers-retours au pas sur la pelouse de Reuilly à l’orée du bois de Vincennes.
A leur retour au point de départ, des fautes de synchronie ont été révélées par le drône. Des ajustements restent à apporter. Le Général rappelle alors qu’ils sont dans de bonnes conditions, que la pelouse de Reuilly n’est pas un terrain aussi difficile que les répétitions à venir, à Satory, avec les autres armées et l’avenue des Champs Elysées, où des avions passeront au-dessus de leur tête. Autrement dit, ils ont de la chance, aujourd’hui, ils entendent la musique mais ils doivent savoir marcher au pas sans, rappelle le Général : « Je peux vous dire qu’un réacteur ça ne donne pas le pas » .
La Musique joue du AC/DC !
Chaque année, lors des répétitions, la Musique surprend ceux qui répètent sur la pelouse de Reuilly, en jouant un morceau qui sort un peu des clous du 14 juillet. Mais le 6 juillet dernier,profitant de la présence du Général, le chef de la Musique lui a demandé s’il voulait que les soldats soient déstabilisés. Intrigué, le Général a demandé comment puis répondu par l’affirmative. C’est ainsi que pendant les répétitions, la Musique a joué… Highway to Hell de AC/DC.
Un rendez-vous annuel
A l’inverse des pompiers sélectionnés pour le défilé pédestre, dont l’expérience n’est pas récurrente, la Musique est présente chaque année. En plus de ce statut particulier, deux choses changent cette année. Suite au départ du Major Fiaudrin, le nouveau chef de la musique, le SCH Julien V., vivra son premier défilé du 14 juillet sous cette fonction.
« Représenter la Brigade reste un honneur pour moi, surtout que la musique est un peu en dehors du défilé pédestre, raconte Julien. Nous participons à l’animation finale, devant le président. Cependant, cette année tout repose sur moi, ce qui augmente la pression. »
D’autre part, la grande nouveauté de cette année concerne les musiques jouées. Pour le final, le gouverneur militaire de Paris a demandé un son adressé aux jeunes, quelque chose de différent et de particulier, d’inédit. Ainsi, la Musique jouera un mashup (mix de plusieurs morceaux) de Martin Solveig pour ce 14 juillet 2021.
La fierté de défiler
Finalement, le défilé donne la chance de représenter leur unité et leur nation à ses participants. Pour eux, cette expérience est à vivre. Même si l’échelle hiérarchique les sépare, les raisons qui poussent ces militaires à défiler se ressemblent. Un MDR et une officier le confirment.
La CNE Amandine G. et le CCH Maxime du B. de C. ressentent des émotions similaires à l’idée d’appartenir au cortège des sapeurs-pompiers de Paris. En effet, pour la capitaine, c’est un honneur et une fierté de représenter son Institution et de marcher au pas entourée de toutes les armées. Pour le caporal-chef, la fierté de représenter la BSPP se couple de fierté personnelle. « Ma famille et mes proches peuvent me voir et partager ce moment avec moi, que ce soit à la télé ou en vrai » s’enchante Maxime.
Si tous les deux défilent aujourd’hui, c’est parce que, pour Maxime, c’est la dernière année où il peut se trouver au niveau des famas et qu’il a toujours voulu participer à cette démonstration. Pour la capitaine, c’est l’occasion de marquer la fin de son temps de commandement de la 17e compagnie qui lui laisse l’occasion et le temps de participer. De plus, elle défile avec son chef de corps.
L’un et l’autre s’accordent à dire que cette expérience correspond à l’état d’esprit BSPP avec la cohésion, l’entraide et un progrès collectif pour atteindre un but commun.
UNE PÉNICHE EN FLAMMES
En parallèle du défilé du 14 juillet, un feu de péniche sera éteint au parc des Chanteraines à Gennevilliers (92). Cette démonstration regroupe les pompiers affectés au centre de secours Gennevilliers, les spécialistes subaquatiques et NRBC et le BCOM. Ce spectacle sera réalisé en partenariat avec TF1. A noter que le drône de la BSPP filmera le départ sur l’intervention. Cette manœuvre a pour objectif de montrer les moyens et techniques utilisés par la BSPP pour parvenir à l’extinction d’un feu. Il sera possible de suivre cet exercice en direct sur les réseaux sociaux.