AUTO-PORTRAIT D’UN CHEF DE CORPS (2/​3) — Avec rigueur et ferveur

Colo­nel Pierre-Erwan Gien­daj —  — Modi­fiée le 21 jan­vier 2025 à 04 h 10 

Web-série — Au mois d’août, nous avions demandé au trois nouveaux chefs de corps de la BSPP de nous décrire leur état d’esprit avant d’entamer leur temps de commandement. Depuis le 9 septembre, le colonel Pierre-Erwan Giendaj est devenu chef de corps du groupement de soutiens et de secours. Il y était commandant en second.

Éton­ne­ment. Ce sen­ti­ment me sai­sit, fin 2017, quand il m’est pro­po­sé de rejoindre la BSPP. Pas d’hésitation pour autant : je dois sai­sir cette
oppor­tu­ni­té et rele­ver ce défi. Idées pré­con­çues et fan­tasmes conduisent géné­ra­le­ment un jeune offi­cier à ne se pro­je­ter qu’au temps de com­man­de­ment d’une uni­té élé­men­taire. Même loin­taine, la suite semble tra­cée et bali­sée. Rien, abso­lu­ment rien, ne me des­ti­nait donc à com­man­der
le Grou­pe­ment de sou­tiens et de secours (GSS) de la BSPP. Fan­tas­sin blin­dé, j’étais plu­tôt des­ti­né à sillon­ner les camps de Cham­pagne entre deux OPEX… Quelques expé­riences ico­no­clastes auraient pour­tant dû me rap­pe­ler que le des­tin réserve tou­jours des surprises !

Pour­quoi et com­ment rejoindre la BSPP si tard ?

Peut-être jus­te­ment pour com­plé­ter un par­cours déjà varié. Le mien est en effet jalon­né de par­ti­cu­la­ri­tés que j’essaie modes­te­ment de mettre au ser­vice de la Bri­gade : de l’interarmes, de l’interarmées, de l’interministériel et de l’interservices. Après un temps assez nomi­nal en bataillon et riche d’une solide expé­rience opé­ra­tion­nelle, j’ai ser­vi quatre ans à Coët­qui­dan, d’abord comme for­ma­teur au com­por­te­ment mili­taire, puis comme com­man­dant d’unité d’élèves et enfin comme chef de la for­ma­tion tech­nique et tac­tique. J’ai ensuite été affec­té trois ans au Centre de pla­ni­fi­ca­tion et de conduite des opé­ra­tions (CPCO) où j’ai pu mesu­rer l’importance du sou­tien et de la pla­ni­fi­ca­tion dans la conduite des opé­ra­tions. Mal­gré cela, il était néces­saire que je com­prenne le si par­ti­cu­lier « théâtre d’opérations » de la Bri­gade avant de la rejoindre. Les trois années pas­sées à la pré­fec­ture de Police m’ont per­mis d’y voir plus clair. Pour pré­pa­rer mon affec­ta­tion, j’ai sui­vi une for­ma­tion per­lée dès août 2021 : FIAO, stages QSSE, OGC et OPC,
com­plé­tés d’une dizaine d’immersions ; je me sen­tais ain­si prêt à suivre le stage COS dès mon arri­vée. En 2022, j’ai décou­vert au GSS une manière de ser­vir et un cadre très dif­fé­rents de celui que je connais­sais, mais dont j’avais pour­tant aveu­glé­ment maintes fois béné­fi­cié : le soutien.

Altruisme – effi­cience – dis­cré­tion.

Trois mots indis­so­ciables de la BSPP qui prennent un éclat tout par­ti­cu­lier quand il s’agit de qua­li­fier les sapeurs de la Louve. C’est en effet en toute dis­cré­tion qu’ils se dévouent, dans l’ombre, pour la col­lec­ti­vi­té. Leur altruisme ne fait donc pas débat. Enfin, le GSS me semble, par essence, le grou­pe­ment de l’efficience et de la rési­lience : res­sources et moyens uniques et comp­tés, métiers et mis­sions mul­tiples et divers ; tout y est opti­mi­sé. Avec rigueur et fer­veur, les spé­cia­listes du GSS assurent le sou­tien opé­ra­tion­nel et cou­rant de la Bri­gade sur tout son sec­teur. Ils sont ain­si plei­ne­ment acteurs de ses suc­cès opé­ra­tion­nels en lui offrant l’autonomie indis­pen­sable à sa pré­cel­lence. Cette noblesse du ser­vice, véri­table sacer­doce, est leur
ADN ; leur enga­ge­ment m’oblige. Ma fier­té de ser­vir la BSPP n’a donc d’égale que celle de ser­vir le GSS… sem­per et ubique !

Pho­to­gra­phies Capo­ral-chef Syl­via Borel


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