Web-série — Au mois d’août, nous avions demandé au trois nouveaux chefs de corps de la BSPP de nous décrire leur état d’esprit avant d’entamer leur temps de commandement. Depuis le 9 septembre, le colonel Pierre-Erwan Giendaj est devenu chef de corps du groupement de soutiens et de secours. Il y était commandant en second.
Étonnement. Ce sentiment me saisit, fin 2017, quand il m’est proposé de rejoindre la BSPP. Pas d’hésitation pour autant : je dois saisir cette
opportunité et relever ce défi. Idées préconçues et fantasmes conduisent généralement un jeune officier à ne se projeter qu’au temps de commandement d’une unité élémentaire. Même lointaine, la suite semble tracée et balisée. Rien, absolument rien, ne me destinait donc à commander
le Groupement de soutiens et de secours (GSS) de la BSPP. Fantassin blindé, j’étais plutôt destiné à sillonner les camps de Champagne entre deux OPEX… Quelques expériences iconoclastes auraient pourtant dû me rappeler que le destin réserve toujours des surprises !
Pourquoi et comment rejoindre la BSPP si tard ?
Peut-être justement pour compléter un parcours déjà varié. Le mien est en effet jalonné de particularités que j’essaie modestement de mettre au service de la Brigade : de l’interarmes, de l’interarmées, de l’interministériel et de l’interservices. Après un temps assez nominal en bataillon et riche d’une solide expérience opérationnelle, j’ai servi quatre ans à Coëtquidan, d’abord comme formateur au comportement militaire, puis comme commandant d’unité d’élèves et enfin comme chef de la formation technique et tactique. J’ai ensuite été affecté trois ans au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) où j’ai pu mesurer l’importance du soutien et de la planification dans la conduite des opérations. Malgré cela, il était nécessaire que je comprenne le si particulier « théâtre d’opérations » de la Brigade avant de la rejoindre. Les trois années passées à la préfecture de Police m’ont permis d’y voir plus clair. Pour préparer mon affectation, j’ai suivi une formation perlée dès août 2021 : FIAO, stages QSSE, OGC et OPC,
complétés d’une dizaine d’immersions ; je me sentais ainsi prêt à suivre le stage COS dès mon arrivée. En 2022, j’ai découvert au GSS une manière de servir et un cadre très différents de celui que je connaissais, mais dont j’avais pourtant aveuglément maintes fois bénéficié : le soutien.
Altruisme – efficience – discrétion.
Trois mots indissociables de la BSPP qui prennent un éclat tout particulier quand il s’agit de qualifier les sapeurs de la Louve. C’est en effet en toute discrétion qu’ils se dévouent, dans l’ombre, pour la collectivité. Leur altruisme ne fait donc pas débat. Enfin, le GSS me semble, par essence, le groupement de l’efficience et de la résilience : ressources et moyens uniques et comptés, métiers et missions multiples et divers ; tout y est optimisé. Avec rigueur et ferveur, les spécialistes du GSS assurent le soutien opérationnel et courant de la Brigade sur tout son secteur. Ils sont ainsi pleinement acteurs de ses succès opérationnels en lui offrant l’autonomie indispensable à sa précellence. Cette noblesse du service, véritable sacerdoce, est leur
ADN ; leur engagement m’oblige. Ma fierté de servir la BSPP n’a donc d’égale que celle de servir le GSS… semper et ubique !
Photographies Caporal-chef Sylvia Borel