Web-série — Au mois d’août, nous avions demandé au trois nouveaux chefs de corps de la BSPP de nous décrire leur état d’esprit avant d’entamer leur temps de commandement. Dans les jardins des Invalides, le 11 septembre dernier, le colonel Claire Boët a pris le commandement du groupement des appuis de secours. Elle était jusque là, chef du bureau communication.
Le 11 septembre 2024, le général de division Joseph Dupré la Tour m’a confié le commandement du groupement des appuis et de secours de la BSPP. Cette responsabilité nouvelle constitue un triple défi. Ces trois défis je compte bien les relever, en m’engageant avec passion pour le groupement des appuis et de secours.
Un défi après le défi.
Débuter un temps de commandement alors que l’événement majeur qui guide l’action de la Brigade depuis plus de deux ans vient de s’achever n’est pas simple. C’est même un défi. Celui de relancer l’action alors que les corps et les esprits sont fatigués, marqués par la longue préparation et la conduite d’une mission inédite, sous l’œil des caméras et avec le monde entier tourné vers Paris. Cette mission inédite a été menée avec le professionnalisme et la rigueur qui caractérisent la Brigade. Pour autant, il n’est pas question de se reposer sur nos lauriers. Aujourd’hui, le défi est simple, il s’agit de reprendre notre mission pluriséculaire, de défendre les personnes, les biens et l’environnement sur la plaque parisienne (et même un peu au-delà en ce qui concerne le GAS…). C’est le retour à l’anonymat et à la discrétion qui nous caractérisent si bien, au courage de 3h du
matin, lorsque nos concitoyens dorment et que nous intervenons. Alors cela peut paraître bien fade après l’effervescence de ces derniers mois, mais au contraire, c’est tout le sens de la mission qui nous attend pour les deux ans à venir. Les sapeurs-pompiers du GAS ont été au rendez-vous des JOP, et je ne doute pas que nous serons présents avec le même enthousiasme et la même efficacité pour ceux qui suivent.
Un défi opérationnel.
Le GAS est un groupement atypique. Les 3 groupements d’incendie de la Brigade répondent à un schéma de prêt-à-porter. Ils obéissent à la même organisation, et remplissent les mêmes missions. Seule la zone d’opération change. Le GAS, c’est de la haute couture. Du personnel expérimenté,
mettant en œuvre des savoir-faire rares et des missions très spécifiques. Cela représente donc un défi d’acculturation et de prise en compte des
enjeux propres à chacune des composantes du groupement afin d’appuyer au mieux l’action des groupements d’incendie.
Un défi personnel.
Un temps de commandement constitue bien entendu un moment majeur dans la carrière d’un officier. A titre personnel, et contrairement à ce que bon nombre de personnes pensent, je me considère avant tout comme le 7e chef de corps du GAS plus que comme la première femme à commander un groupement à la Brigade. Des pionnières, il y en a eu bien avant moi, et ce sont elles qui ont ouvert la voie. Je pense évidemment aux premières engagées, aux premières femmes chef de garde, commandant d’unité, ou chef de centre. Alors ma désignation cette année n’est qu’un épiphénomène dans l’histoire de la Brigade. Elle s’inscrit dans une démarche vertueuse engagée il y a déjà plusieurs décennies. Elle en est l’aboutissement logique.
Photographies Sergent-chef Nicholas Bady & Caporal-chef Sylvia Borel