AUTO-PORTRAIT D’UN CHEF DE CORPS (3/​3) — Le GAS, c’est de la haute couture !

Colo­nel Claire Boët —  — Modi­fiée le 21 jan­vier 2025 à 04 h 09 

Web-série — Au mois d’août, nous avions demandé au trois nouveaux chefs de corps de la BSPP de nous décrire leur état d’esprit avant d’entamer leur temps de commandement. Dans les jardins des Invalides, le 11 septembre dernier, le colonel Claire Boët a pris le commandement du groupement des appuis de secours. Elle était jusque là, chef du bureau communication.

Le 11 sep­tembre 2024, le géné­ral de divi­sion Joseph Dupré la Tour m’a confié le com­man­de­ment du grou­pe­ment des appuis et de secours de la BSPP. Cette res­pon­sa­bi­li­té nou­velle consti­tue un triple défi. Ces trois défis je compte bien les rele­ver, en m’engageant avec pas­sion pour le grou­pe­ment des appuis et de secours. 

Un défi après le défi. 

Débu­ter un temps de com­man­de­ment alors que l’événement majeur qui guide l’action de la Bri­gade depuis plus de deux ans vient de s’achever n’est pas simple. C’est même un défi. Celui de relan­cer l’action alors que les corps et les esprits sont fati­gués, mar­qués par la longue pré­pa­ra­tion et la conduite d’une mis­sion inédite, sous l’œil des camé­ras et avec le monde entier tour­né vers Paris. Cette mis­sion inédite a été menée avec le pro­fes­sion­na­lisme et la rigueur qui carac­té­risent la Bri­gade. Pour autant, il n’est pas ques­tion de se repo­ser sur nos lau­riers. Aujourd’hui, le défi est simple, il s’agit de reprendre notre mis­sion plu­ri­sé­cu­laire, de défendre les per­sonnes, les biens et l’environnement sur la plaque pari­sienne (et même un peu au-delà en ce qui concerne le GAS…). C’est le retour à l’anonymat et à la dis­cré­tion qui nous carac­té­risent si bien, au cou­rage de 3h du
matin, lorsque nos conci­toyens dorment et que nous inter­ve­nons. Alors cela peut paraître bien fade après l’effervescence de ces der­niers mois, mais au contraire, c’est tout le sens de la mis­sion qui nous attend pour les deux ans à venir. Les sapeurs-pom­piers du GAS ont été au ren­dez-vous des JOP, et je ne doute pas que nous serons pré­sents avec le même enthou­siasme et la même effi­ca­ci­té pour ceux qui suivent.

Un défi opérationnel. 

Le GAS est un grou­pe­ment aty­pique. Les 3 grou­pe­ments d’incendie de la Bri­gade répondent à un sché­ma de prêt-à-por­ter. Ils obéissent à la même orga­ni­sa­tion, et rem­plissent les mêmes mis­sions. Seule la zone d’opération change. Le GAS, c’est de la haute cou­ture. Du per­son­nel expé­ri­men­té,
met­tant en œuvre des savoir-faire rares et des mis­sions très spé­ci­fiques. Cela repré­sente donc un défi d’acculturation et de prise en compte des
enjeux propres à cha­cune des com­po­santes du grou­pe­ment afin d’appuyer au mieux l’action des grou­pe­ments d’incendie.

Un défi personnel.

Un temps de com­man­de­ment consti­tue bien enten­du un moment majeur dans la car­rière d’un offi­cier. A titre per­son­nel, et contrai­re­ment à ce que bon nombre de per­sonnes pensent, je me consi­dère avant tout comme le 7e chef de corps du GAS plus que comme la pre­mière femme à com­man­der un grou­pe­ment à la Bri­gade. Des pion­nières, il y en a eu bien avant moi, et ce sont elles qui ont ouvert la voie. Je pense évi­dem­ment aux pre­mières enga­gées, aux pre­mières femmes chef de garde, com­man­dant d’unité, ou chef de centre. Alors ma dési­gna­tion cette année n’est qu’un épi­phé­no­mène dans l’histoire de la Bri­gade. Elle s’inscrit dans une démarche ver­tueuse enga­gée il y a déjà plu­sieurs décen­nies. Elle en est l’aboutissement logique.

Pho­to­gra­phies Ser­gent-chef Nicho­las Bady & Capo­ral-chef Syl­via Borel


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