BRIGADE INSIDE- Cérémonie de parrainage des sous-officiers 2019

Parrainage Sous Officiers pompiers de Paris

#BrigadeInside — Depuis l’année dernière, une cérémonie de parrainage des sous-officiers sapeurs-pompiers de Paris a lieu à l’automne. Chaque nouveau sergent se choisit un parrain qui l’aidera et le conseillera tout au long de sa carrière. Place à la promotion “Sergent Pinto”, sergent qui se distingua il y a quelques années lors d’un feu tragique dans la rue de Provence à Paris. Retour en images sur ce moment solennel.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 21 juillet 2024 à 09 h 49 

L’ordre du jour N° 14 du général

Sous-offi­ciers de la pro­mo­tion « Ser­gent Pinto ».

Votre déter­mi­na­tion et votre tra­vail vous ont per­mis d’accéder au corps des sous-offi­ciers. Vous vous êtes éle­vés par l’effort et vous avez ain­si concré­ti­sé la belle ambi­tion que vous por­tiez en vous.

Vous êtes désor­mais des sous-offi­ciers. Ce che­vron n’est pas une récom­pense. Ce galon à un sens : le sens des res­pon­sa­bi­li­tés ; vous aurez cette res­pon­sa­bi­li­té lourde mais exal­tante de com­man­der des femmes et des hommes. Vous assu­me­rez la fonc­tion à la fois belle et exi­geante de « ser­gent ». Au sens éty­mo­lo­gique, celui qui est « au ser­vice de » : au ser­vice de la bri­gade, de vos chefs, de vos subor­don­nés mais plus encore au ser­vice de la popu­la­tion que l’on défend.

Vous serez res­pon­sables d’obtenir l’adhésion active de vos subor­don­nés avec le grade, mais aus­si avec l’esprit. C’est à ce titre que vous êtes les dépo­si­taires d’une part de notre iden­ti­té et plus encore de notre col­lec­tif. C’est ce col­lec­tif que vous avez désor­mais la charge d’entretenir, il est le socle qui nous per­met­tra de faire face aux enjeux de demain.

Comme votre par­rain, demain, vous serez confron­tés à des situa­tions où vous don­ne­rez le meilleur de vous-même. Appro­fon­dis­sez votre dis­cer­ne­ment, votre sens du ter­rain mais aus­si votre empa­thie et votre sens du com­man­de­ment. Pré­pa­rez éga­le­ment vos hommes, et lorsque le moment vien­dra, vous devrez faire preuve d’agilité pour don­ner du sens à ces situa­tions. Du sens, pour faire ces­ser le chaos. Reve­nez aux choses simples, soyez lucides et dans l’action, vous devrez éva­luer au mieux la com­plexi­té de la situa­tion afin de don­ner un pre­mier sens à la manœuvre, c’est‑a‑dire de savoir où vous vou­lez aller.

A l’instar de ce qu’a fait le ser­gent Pin­to, lors du dra­ma­tique incen­die de la rue de Pro­vence, res­tez prag­ma­tiques, lucides et déter­mi­nés et res­tez humbles. Il vous fau­dra prendre en compte des déci­sions sou­vent sans le recul sou­hai­table. Être sous-offi­cier c’est être un homme ordi­naire capable de contri­buer à struc­tu­rer des situa­tions extraordinaires.

Enfin, soyez sou­cieux de vos subor­don­nés et faites preuve d’intelligence de situa­tion, c’est ain­si que vous vous épa­noui­rez plei­ne­ment dans vos nou­velles res­pon­sa­bi­li­tés.
La Bri­gade a besoin de ses sous-offi­ciers qui ont, par essence même, toute notre confiance.

Le Géné­ral de divi­sion Jean-Claude Gal­let
com­man­dant la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris

Etat major de Cham­per­ret — contin­gent Sgt Pinto

Le diaporama grand format

Vu de l’intérieur

Par­mi les sapeurs-pom­piers de la pro­mo­tion “Ser­gent Pin­to” se trou­vait un rédac­teur du maga­zine ALLO DIX HUIT. Avec sin­cé­ri­té, le ser­gent Nicho­las Bady nous livre ses sen­ti­ments sur le sens qu’il donne à cette céré­mo­nie particulière.

“La céré­mo­nie de par­rai­nage des sous-offi­ciers res­te­ra gra­vée dans ma mémoire. Pen­dant La Mar­seillaise, jouée par la musique de la Bri­gade, j’ai des fris­sons. Je suis ailleurs. L’hymne natio­nal me remé­more les années d’in­ves­tis­se­ment, les stages, sélec­tions, moments de doutes ponc­tués de remises en ques­tion, mon pas­sage éprou­vant à Saint-Maixent‑L’Ecole et mes pre­mières années pas­sées au centre de secours de Boulogne.

Je porte la four­ra­gère pour la pre­mière fois. Ma mère assiste à la céré­mo­nie et j’essaye d’imaginer ce qu’elle res­sent. Est-ce de la fier­té ? J’ai moi-même de l’admiration pour les sapeurs-pom­piers qui m’entourent, ces sol­dats du feu humbles et héroïques. Je suis entou­ré de héros, de ceux qui ont sau­vé Notre-Dame, comme disent les médias. C’est grâce à eux, grâce à la force du col­lec­tif, que j’ai l’honneur et le pri­vi­lège de por­ter cette four­ra­gère. Le monu­ment aux morts est en face de moi, une pen­sée pour mon père me tra­verse l’esprit. Nous sommes dans la cour d’honneur de l’état-major, ce lieu his­to­rique deve­nu ma caserne de coeur. Ma mar­raine est à mes côtés. Je suis le seul ser­gent par­rai­né par une femme. J’en suis fier. Je mesure les res­pon­sa­bi­li­tés qui m’attendent, et je sais qu’elle sera là pour me gui­der avec bienveillance.

Ce che­vron n’est pas une récom­pense. Ce galon a un sens : le sens des responsabilités

Ces mots, pro­non­cés par le géné­ral Gal­let lors de sa lec­ture de l’ordre du jour, résonnent chaque jour dans mon esprit depuis ce 17 octobre, et pro­ba­ble­ment pour long­temps encore. Comme l’é­thique du sapeur-pom­pier de Paris a gui­dé le sapeur que j’étais au fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges, il y a dix ans, je consi­dère cet ordre du jour comme le che­min à suivre pour les années à venir. 

Quatre coups de tam­bour plus tard et me voi­ci ailleurs, quelque part, entre abou­tis­se­ment et renaissance.”


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Credits

Photos : S. Borel et M. Loukachine

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