BRIGADE INSIDE — Cérémonie de parrainage des sous-officiers 2020

#BrigadeInside — Devenue rapidement un incontournable rendez-vous de l’automne, cette troisième cérémonie des sous-officiers s’est déroulée dans la cour de l’état-major le 15 octobre dernier. Une promotion “Adjudant-chef Olivier” officialisée par le général Jean-Marie Gontier, commandant la BSPP. Ce moment solennel montre à quel point, le rôle des sous-officiers est primordial chez les sapeurs-pompiers de Paris.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 28 

Le mot du sergent

Sur la vidéo défile un texte écrit par le ser­gent Brian Bes­sard de la 12e com­pa­gnie, major de la pro­mo­tion, à l’in­ten­tion de ses cama­rades nou­vel­le­ment promus.

Avec ces mots, il a tenu à expri­mer un état d’es­prit bien par­ti­cu­lier. “j’ai vou­lu à tra­vers ce texte, annon­cer à nos chefs, nos hommes et nos familles pré­sents à la céré­mo­nie que notre pro­mo­tion serait à la mesure des nou­velles mis­sions qui lui sont confiées. Notre avan­ce­ment à prou­vé notre atta­che­ment à la BSPP et c’est mon rôle, en tant que major de pro­mo­tion, que de relayer la déter­mi­na­tion de notre pro­mo­tion. J’ai aus­si vou­lu faire un rap­pel sur les ver­tus du sous-offi­cier car nous sommes aujourd’­hui chef et devons donc nous com­por­ter comme tel. Enfin il me sem­blait essen­tiel de rap­pe­ler l’im­por­tance de nos traditions.”

En voi­ci le texte inté­gral. Un joli moment de fra­ter­ni­té d’arme.

« Nous voi­ci aujourd’hui sous-offi­ciers, héri­tiers d’une longue his­toire, alors res­tons tou­jours sou­cieux de per­pé­tuer notre devoir de mémoire, et sachons nous sou­ve­nir de ceux qui nous ont précédés.

Ces géné­ra­tions ont tra­cés une voie faite d’exigences, alors sachons l’emprunter avec déter­mi­na­tion, en nous rap­pe­lant tou­jours que c’est bien la somme d’individualités qui forge la force du Corps.

Dès à pré­sent, appre­nons qu’avoir la fougue de mon­ter sur une échelle à cro­chets n’est pas tou­jours la forme la plus noble du cou­rage. Assu­mer la charge des âmes, voi­là le vrai cou­rage du cadre.

En atten­dant le feu du grand soir, ayons le cou­rage de nous lever chaque matin avec la volon­té de construire, ayons le cou­rage de diri­ger nos hommes, ayons le cou­rage de les aimer assez pour les mener au combat.

Enfin, cette céré­mo­nie de par­rai­nage nous oblige : nous sommes désor­mais gar­diens de cette tra­di­tion, trans­mise aujourd’hui par nos ainés, et qu’il nous fau­dra trans­mettre demain.

Soyez cer­tains que nous sommes fiers et com­bat­tifs, et ce, pour per­pé­tuer l’exigence du corps auquel nous appartenons »

ORDRE DU JOUR N°12

Vous êtes tous réunis, aujourd’­hui, dans cette cour de notre mai­son mère qu’est l’é­tat-major de Cham­per­ret, pour une même raison.

Cette rai­son est l’at­tente de la Bri­gade à votre égard.

Vous êtes désor­mais des chefs, vous venez de le deve­nir. C’est pour­quoi je n’at­tends de vous qu’une seule chose, que vous commandiez.

Jeunes cadres de notre pres­ti­gieux corps des sapeurs-pom­piers de Paris, com­man­der c’est être res­pon­sable. Cette res­pon­sa­bi­li­té est immense parce qu’elle vous rend dépo­si­taires de vos hommes tant en inter­ven­tion que dans la vie quotidienne.

Pen­sez-vous en être capables ? Pen­sez-vous être à la hau­teur de ce « nous » qui doit vous faire oublier le « je » ?

Je suis inti­me­ment convain­cu que vous êtes tous capables de chan­ger la vie de vos hommes. Vous pou­vez la chan­ger en pro­fon­deur et vous pou­vez tous le faire, où que vous ser­viez. Pour cela, il vous faut avoir de l’au­to­ri­té. L’au­to­ri­té n’est pas l’au­to­ri­ta­risme, l’au­to­ri­té est un sup­plé­ment d’âme. Ce sup­plé­ment n’est pas obli­ga­toi­re­ment inné, il se cultive. Ayez le sou­ci constant de faire gran­dir vos hommes dans trois direc­tions : pro­fes­sion­nel­le­ment, per­son­nel­le­ment et moralement.

Tout d’a­bord, faites gran­dir vos hommes pro­fes­sion­nel­le­ment, dans leur spé­cia­li­té, en tac­tique, pour ensei­gner les manœuvres par le sif­flet, diri­ger les exer­cices, ins­truire les gar­diens char­gés de ser­vir les pompes et les faire jouer dans les occa­sions comme disent nos traditions.

Sur le plan per­son­nel, soyez à la hau­teur du pre­mier pré­cepte du géné­ral Cas­so : empa­thie et intel­li­gence de situation.

Enfin, sur le plan moral, contem­plez les lettres d’or de notre dra­peau, replon­gez-vous dans les ver­tus et les valeurs que je sou­li­gnais dans l’ordre du jour n°1.

Pour atteindre ce triple objec­tif, vous devez mettre votre com­pé­tence au ser­vice des autres et vous poser tou­jours la même ques­tion, au chan­ge­ment de garde : qu’ai-je réus­si à trans­mettre ? Votre légi­ti­mi­té de chef s’ob­tient avant tout parce que vous serez « ins­pi­rants ». Ne relâ­chez jamais vos efforts et ins­pi­rez vos subor­don­nés. Mais il faut aus­si accep­ter, quand on est un chef, de ne pas être omni­scient. Ecou­tez les conseils d’où qu’ils viennent, obser­vez, ana­ly­sez et sur­tout appre­nez. On vous par­don­ne­ra de ne pas être tou­jours le meilleur tech­ni­que­ment mais on vous repro­che­ra de ne pas avoir le sou­ci de vos soldats.

Exi­gez beau­coup, mais don­nez tout autant à vos sol­dats. Accor­dez-leur ce qu’ils méritent. Le juste équi­libre entre pré­ci­sion et exi­gence, et connais­sance de sa troupe et humanité.

Enfin,faites gran­dir vos hommes mora­le­ment. Les jeunes qui rejoignent nos rangs sont en quête d’un rap­port à l’au­to­ri­té qui soit juste et cen­sé. Soyez leur source.

Rete­nez donc mon attente, je veux que vous com­man­diez. L’at­tente de vos sapeurs est la même, ils aspirent plei­ne­ment à être guidés.

Jeunes ser­gents, aujourd’­hui, vous avez fran­chi un nou­veau cap dans votre par­cours de tra­di­tion, vous avez désor­mais un nom de pro­mo­tion. Vous rece­vez un nom et un héri­tage. Ce nom, le nom de l’ad­ju­dant-chef Oli­vier, c’est l’at­tente de la Bri­gade, c’est l’at­tente de vos hommes, c’est un défi.

A cet ins­tant, le souffle de la Bri­gade, qu’est le corps des sous-offi­ciers, ajoute une nou­velle pro­mo­tion à son histoire.

Jeunes chefs, à pré­sent com­man­dez ! Vous en tire­rez la seule exal­ta­tion qui soit.

Credits

Photos : CCH Marc Loukachine et 1CL Karim Ply

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