#BrigadeInside — Devenue rapidement un incontournable rendez-vous de l’automne, cette troisième cérémonie des sous-officiers s’est déroulée dans la cour de l’état-major le 15 octobre dernier. Une promotion “Adjudant-chef Olivier” officialisée par le général Jean-Marie Gontier, commandant la BSPP. Ce moment solennel montre à quel point, le rôle des sous-officiers est primordial chez les sapeurs-pompiers de Paris.
Le mot du sergent
Sur la vidéo défile un texte écrit par le sergent Brian Bessard de la 12e compagnie, major de la promotion, à l’intention de ses camarades nouvellement promus.
Avec ces mots, il a tenu à exprimer un état d’esprit bien particulier. “j’ai voulu à travers ce texte, annoncer à nos chefs, nos hommes et nos familles présents à la cérémonie que notre promotion serait à la mesure des nouvelles missions qui lui sont confiées. Notre avancement à prouvé notre attachement à la BSPP et c’est mon rôle, en tant que major de promotion, que de relayer la détermination de notre promotion. J’ai aussi voulu faire un rappel sur les vertus du sous-officier car nous sommes aujourd’hui chef et devons donc nous comporter comme tel. Enfin il me semblait essentiel de rappeler l’importance de nos traditions.”
En voici le texte intégral. Un joli moment de fraternité d’arme.
« Nous voici aujourd’hui sous-officiers, héritiers d’une longue histoire, alors restons toujours soucieux de perpétuer notre devoir de mémoire, et sachons nous souvenir de ceux qui nous ont précédés.
Ces générations ont tracés une voie faite d’exigences, alors sachons l’emprunter avec détermination, en nous rappelant toujours que c’est bien la somme d’individualités qui forge la force du Corps.
Dès à présent, apprenons qu’avoir la fougue de monter sur une échelle à crochets n’est pas toujours la forme la plus noble du courage. Assumer la charge des âmes, voilà le vrai courage du cadre.
En attendant le feu du grand soir, ayons le courage de nous lever chaque matin avec la volonté de construire, ayons le courage de diriger nos hommes, ayons le courage de les aimer assez pour les mener au combat.
Enfin, cette cérémonie de parrainage nous oblige : nous sommes désormais gardiens de cette tradition, transmise aujourd’hui par nos ainés, et qu’il nous faudra transmettre demain.
Soyez certains que nous sommes fiers et combattifs, et ce, pour perpétuer l’exigence du corps auquel nous appartenons »
ORDRE DU JOUR N°12
Vous êtes tous réunis, aujourd’hui, dans cette cour de notre maison mère qu’est l’état-major de Champerret, pour une même raison.
Cette raison est l’attente de la Brigade à votre égard.
Vous êtes désormais des chefs, vous venez de le devenir. C’est pourquoi je n’attends de vous qu’une seule chose, que vous commandiez.
Jeunes cadres de notre prestigieux corps des sapeurs-pompiers de Paris, commander c’est être responsable. Cette responsabilité est immense parce qu’elle vous rend dépositaires de vos hommes tant en intervention que dans la vie quotidienne.
Pensez-vous en être capables ? Pensez-vous être à la hauteur de ce « nous » qui doit vous faire oublier le « je » ?
Je suis intimement convaincu que vous êtes tous capables de changer la vie de vos hommes. Vous pouvez la changer en profondeur et vous pouvez tous le faire, où que vous serviez. Pour cela, il vous faut avoir de l’autorité. L’autorité n’est pas l’autoritarisme, l’autorité est un supplément d’âme. Ce supplément n’est pas obligatoirement inné, il se cultive. Ayez le souci constant de faire grandir vos hommes dans trois directions : professionnellement, personnellement et moralement.
Tout d’abord, faites grandir vos hommes professionnellement, dans leur spécialité, en tactique, pour enseigner les manœuvres par le sifflet, diriger les exercices, instruire les gardiens chargés de servir les pompes et les faire jouer dans les occasions comme disent nos traditions.
Sur le plan personnel, soyez à la hauteur du premier précepte du général Casso : empathie et intelligence de situation.
Enfin, sur le plan moral, contemplez les lettres d’or de notre drapeau, replongez-vous dans les vertus et les valeurs que je soulignais dans l’ordre du jour n°1.
Pour atteindre ce triple objectif, vous devez mettre votre compétence au service des autres et vous poser toujours la même question, au changement de garde : qu’ai-je réussi à transmettre ? Votre légitimité de chef s’obtient avant tout parce que vous serez « inspirants ». Ne relâchez jamais vos efforts et inspirez vos subordonnés. Mais il faut aussi accepter, quand on est un chef, de ne pas être omniscient. Ecoutez les conseils d’où qu’ils viennent, observez, analysez et surtout apprenez. On vous pardonnera de ne pas être toujours le meilleur techniquement mais on vous reprochera de ne pas avoir le souci de vos soldats.
Exigez beaucoup, mais donnez tout autant à vos soldats. Accordez-leur ce qu’ils méritent. Le juste équilibre entre précision et exigence, et connaissance de sa troupe et humanité.
Enfin,faites grandir vos hommes moralement. Les jeunes qui rejoignent nos rangs sont en quête d’un rapport à l’autorité qui soit juste et censé. Soyez leur source.
Retenez donc mon attente, je veux que vous commandiez. L’attente de vos sapeurs est la même, ils aspirent pleinement à être guidés.
Jeunes sergents, aujourd’hui, vous avez franchi un nouveau cap dans votre parcours de tradition, vous avez désormais un nom de promotion. Vous recevez un nom et un héritage. Ce nom, le nom de l’adjudant-chef Olivier, c’est l’attente de la Brigade, c’est l’attente de vos hommes, c’est un défi.
A cet instant, le souffle de la Brigade, qu’est le corps des sous-officiers, ajoute une nouvelle promotion à son histoire.
Jeunes chefs, à présent commandez ! Vous en tirerez la seule exaltation qui soit.