#BrigadeInside — Concentré de technologie et outil essentiel dans l’organisation des interventions d’ampleur, le poste de commandement tactique 3e génération (PCTAC), est un véhicule pensé par la Brigade, pour la Brigade.
Sur intervention, il faut faire vite. Chaque minute est comptée. L’officier de poste de commandement (OPC) est constamment en train de courir après le temps. En effet, il arrive en moyenne sur l’opération 25 minutes après les primo-intervenants. Il doit donc aller à l’essentiel et peut s’appuyer pour cela sur des engins et des équipements dernier cri tels que le PCTAC. « Le PCTAC est le miroir de l’EMO [ndr : état-major opérationnel] projeté sur le terrain, confie le commandant Debize, chef de la section opération instruction — formation des officiers. Il permet d’organiser et structurer les opérations au profit du commandant des opérations de secours (COS). »
Son atout majeur : faciliter les échanges entre l’OPC et le sous-officier de gestion des moyens (SOGEM). Dans les anciens véhicules, le SOGEM tournait constamment le dos à l’OPC, compliquant ainsi le partage d’informations. Fruit d’une réflexion menée par l’ensemble des BOI (bureau opération et instruction) au sein d’un groupe de travail, le nouveau PCTAC a été conçu pour améliorer l’action du binôme indissociable. Désormais, SOGEM et OPC, positionnés en face-à-face, peuvent travailler en symbiose. Cette disposition favorise la communication, tout comme l’application informatique BENTO disponible directement depuis le véhicule. Ce dispositif permet de travailler sur l’agencement du terrain de manœuvre : visualisation des secteurs et des zones d’exclusion, affichage du plan d’alimentation, bilan victimaire et calcul des surfaces et distances. Il permet également d’échanger en temps réel avec l’EMO. En effet, chaque élément incrémenté dans BENTO sur le terrain apparaît immédiatement à l’EMO. Au-delà de cette application, le PCTAC est entièrement équipé de dispositifs high-tech.
Un véhicule à la pointe de la technologie. Les écrans interactifs de marque « Speechi » permettent d’avoir une grande liberté d’action pour le choix des outils à utiliser, de Google Earth au report d’images des drônes, en passant par le système d’information géographique, Street View ou la visualisation des plans.
Le drône filaire octroie une vue aérienne très rapidement, avant la relève du drône VRID. Grâce à sa caméra infrarouge, il est possible de visualiser les points chauds et la progression du sinistre.
Une station locale météo permet de qualifier le sens du vent et sa force. Ainsi, le COS peut savoir vers où se dirigent les flammes et l’influence sur la vitesse de propagation de l’incendie. Cela lui permet, entre autre, de déterminer si la population est soumise aux effets des fumées.
Enfin, la tente intégrée à la structure du PCTAC permet de travailler à l’abri des intempéries, mais également des objectifs des médias. Les équipements, c’est bien, mais un personnel qualifié pour s’en servir à bon escient, c’est mieux ! Déclenché dès que quatre engins-pompes sont engagés sur opération, le PCTAC est armé initialement par six personnes. L’OPC constitue le prisme par lequel passent les ordres destinés à tous les groupes d’engins. On peut le comparer à un chef d’orchestre qui dirige la partition du COS et de l’officier supérieur de garde. Il organise et centralise le renseignement, anime le réseau radio, s’assure de la concordance des actions de chaque engin avec l’idée de manœuvre du COS. Il définit donc les différentes tâches à accomplir en fonction de l’effort, des priorités fixées et de l’ordre d’arrivée des engins. « La difficulté de ce métier réside dans le fait que l’OPC réalise le croquis opérationnel, soit la situation tactique, en fonction des comptes-rendus reçus alors qu’il est totalement aveugle sur le déroulé de la manœuvre. À mon sens, il s’agit de la fonction opérationnelle la plus difficile à tenir. En revanche, c’est terriblement exaltant ! », ajoute le commandant Debize.
Les secrets de l’espace transmetteur. Le SOGEM, bras droit de l’OPC, s’assure de la bonne circulation de l’information entre tous les membres du PCTAC. Il réalise le plan d’alimentation des engins avec l’application REMOCRA (identification des hydrants indisponibles, diamètre des canalisations, débits…). Il doit accueillir et filtrer les arrivants pour permettre à l’OPC de prendre du recul lorsque nécessaire. De son côté, le transmetteur doit communiquer les messages radios. Il possède une cellule dédiée appelée « espace transmetteur ». Le rens-synthèse, quant à lui, suit la gestion des moyens en liaison avec le SOGEM et l’OPC et incrémente le tableau de gestion opérationnelle au fil de l’eau. Le rôle du gradé rédacteur consiste dans les premiers instants à fournir tous les supports disponibles utiles à la compréhension de l’intervention. Il tient la main courante opérationnelle, note les prises de décision ainsi que ce qui est dit lors du point de situation. En effet, c’est au PCTAC que sont réalisés, à intervalles réguliers, des points de situation au profit du COS et des autorités. Enfin, le PCTAC peut compter sur son conducteur. Sa mission première, après avoir conduit le véhicule à bon port, bien-entendu, est de se renseigner pour connaître les hydrants utilisés par les premiers engins arrivés sur place. Il met ensuite en œuvre le drone filaire avant de rester aux alentours du véhicule pour assurer la sécurité de l’environnement proche du PCTAC.
À l’extérieur du véhicule, on retrouve pour les points de situation : les chefs de secteur, le COS et la garde environnement PCTAC. Suivant l’ampleur de l’opération, les services publics (police, ENEDIS, GRDF, etc.), les responsables du site et les élus peuvent également être présents. La Brigade est équipée de quatre PCTAC ; un par groupement d’incendie et de secours et un au groupement formation instruction et de secours (GFIS), plus deux CMO « appui » et « santé ». Après plus de deux années de mise en service, le commandant Debize est formel : « le PCTAC de la 3e génération facilite grandement la tâche du personnel armant le poste de commandement tactique »