#BrigadeInside — Retour sur la cérémonie de parrainage des sous-officiers qui s’est tenue le 12 octobre dans la cour de l’état-major de Champerret. Nous vous proposons l’ordre du jour du général de division Jean-Marie Gontier commandant la BSPP et de redécouvrir en images, le texte qui accompagne cette promotion Bonaparte.
ORDRE DU JOUR N°25
Sergents,
Vos chefs, vos parrains, vos familles sont présents à vos côtés aujourd’hui pour accompagner
votre entrée dans le corps des sous-officiers. Ils sont présents au sein de l’état-major de la
Brigade qui est la maison de tous les sapeurs-pompiers de Paris, d’où qu’ils viennent et où qu’ils
servent, pour rappeler la force de notre communauté et symboliser les responsabilités exaltantes
mais non moins exigeantes qui sont devenues les vôtres.
Sergents,
Par l’obtention de ce nouveau galon vous incarnez plus que jamais ce 1er maillon sur lequel
repose la solidité de notre réponse opérationnelle, face au large spectre des missions qui sont
celles de nos unités, confrontées quotidiennement aux drames et détresses les plus variés, les plus
douloureux, les plus violents. Il y a 210 ans, le décret impérial prescrivait déjà que le piquet de
15 hommes aux ordres d’un sergent dorme habillé pour « partir à la première alerte », voyant
dans cette précaution et le sous-officier pour la faire respecter, le gage de notre célérité.
En effet, chacun d’entre vous dans son domaine d’emploi incarne désormais ce 1er échelon de la
chaîne de commandement qui garantit, par sa robustesse, la pérennité de notre belle Brigade, la
qualité de sa formation, la réussite de ses interventions, la promptitude de son soutien et le succès
des armes de la France.
Sergents,
Vous voilà devenus des cadres. Sachez écouter et continuez à travailler. Sachez obéir et continuez
à progresser. C’est ce que nous attendons de vous. C’est aussi ce que les militaires du rang, vos
camarades et la population que nous défendons attendent de vous. C’est ce que tous ici nous vous
disons aujourd’hui : préférer toujours l’honneur aux honneurs. Il vous faut conserver à l’esprit
que le vrai courage, comme le disait l’Empereur, est celui de 3 heures du matin, quand vous
portez sur vos épaules de jeune chef le poids de la décision qui engage tout à la fois la survie des
victimes, la préservation de vos subordonnés et la réputation de notre institution.
Sergents,
Face aux difficultés, face aux chantiers à entreprendre, vos subordonnés ne doivent pas éprouver
de doute ou d’incompréhension. Face à la crise, devant ses manifestations les plus irrationnelles,
pour votre équipage, il n’y aura jamais d’impossible opérationnel. Vous êtes ce technicien du
risque, exigeant et omniscient, qui instruit les sapeurs dans les manœuvres nécessaires pour
Brigade de Sapeurs-Pompiers
de Paris éteindre les incendies. Vous êtes le protecteur de la Cité, intelligent et bienveillant, qui conserve
en toute circonstance un comportement et une éthique irréprochables, dans le respect de la
personne, dans le service courant comme sur opération.
Sergents,
Devant toute la communauté des sapeurs-pompiers de Paris rassemblée, j’ai l’honneur de
baptiser votre promotion du nom de « Bonaparte ». Celui qui, entre autres éléments constitutifs
de cette masse de granit qu’il légua à notre pays, offrit à la capitale le bénéfice d’un corps
militaire de sapeurs-pompiers. Vous êtes aujourd’hui les dignes héritiers des 16 premiers
sergents de ce corps unique en son genre. Ce nom vous honore mais il vous oblige.
Il requiert que vous « teniez la ligne ». Il requiert que, comme votre parrain de promotion, vous
travaillez sans relâche, ne considérant jamais les choses acquises et le succès facile. Il requiert
que vous soyez attentifs à vos subordonnés. Il nécessite que vous deveniez « les Hommes de votre
uniforme ».
A cet instant, je souhaite une longue vie et une belle destinée professionnelle à votre promotion
et vous demande de garder à l’esprit ces paroles de l’Empereur « il n’y a qu’un seul secret […]
c’est d’être fort, parce qu’il n’y a dans la force ni erreur ni illusion : c’est le vrai mis à nu ».