CORONAVIRUS — la BSPP au cœur du processus interservices

Sapeurs-pompiers de Paris au départ des secours

#BrigadeInside — Depuis début décembre 2019, une nouvelle forme de syndrome respiratoire, analogue au SRAS, est apparue en Chine et plus particulièrement à Wuhan. Du nom scientifique COVID-19, il se veut particulièrement contagieux : il a atteint en quelques semaines des milliers de personnes et est déjà à l’origine de nombreux décès. Alertée seulement depuis janvier 2020, la France connaît quelques rares cas, principalement au sein de la région parisienne.
De nombreuses questions se posent : quels sont les risques de contagion ? Comment reconnaitre les symptômes ? Quelle est la prise en charge prévue en cas d’infection ?
Dans cette gestion interservices, la rédaction d’Allo18 s’est penchée sur le processus complet, dont le rôle joué par les sapeurs-pompiers de Paris.

CNE Flo­rian Loin­tier —  — Modi­fiée le 21 juillet 2024 à 09 h 54 

COVID-19 : qui êtes-vous ?

Le minis­tère des Soli­da­ri­tés et de la San­té a éla­bo­ré une foire aux ques­tions (FAQ), régu­liè­re­ment actua­li­sée. Elle apporte de nom­breuses infor­ma­tions afin de faci­li­ter la com­pré­hen­sion du coronavirus.

https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/coronavirus-questions-reponses

Pour l’essentiel, « les » coro­na­vi­rus sont une grande famille de virus qui pro­voquent des mala­dies allant d’un simple rhume à des patho­lo­gies plus sévères comme le MERS ou le SRAS. Ce der­nier avait notam­ment fait polé­mique en 2002 – 2003. La ges­tion à l’époque des auto­ri­tés chi­noises avait été jugée trop laxiste et avait conduit à la pro­pa­ga­tion du virus dans une tren­taine de pays et au décès de plus de 700 personnes.

Pour le coro­na­vi­rus en ques­tion, les symp­tômes prin­ci­paux sont de la fièvre et des signes res­pi­ra­toires de type toux ou essouf­fle­ment. À ce titre, il est avé­ré que la trans­mis­sion du virus se réa­lise par des contacts dits directs, c’est-à-dire en face à face, à moins de 1 mètre de la per­sonne malade au moment d’une toux, d’un éter­nue­ment ou lors d’une dis­cus­sion en l’absence de mesures de pro­tec­tion effi­caces. Cer­taines per­sonnes pré­sentes un risque avé­ré de com­pli­ca­tions (voir enca­dré “Patients à risque”).

Le ministère des solidarités et de la Santé à la manœuvre interservices

Plu­sieurs cas ont été recen­sés en France, notam­ment sur Paris et Bor­deaux. Il s’agit exclu­si­ve­ment de per­sonnes ayant séjour­né à Wuhan ou des proches de ces per­sonnes conta­mi­nées (famille ou médecin).

Devant l’inquiétude légi­time de la popu­la­tion fran­çaise, le minis­tère des Soli­da­ri­tés et de la San­té a mis en place plu­sieurs ins­tru­ments concou­rant à l’information, la pré­ven­tion et le trai­te­ment des cas sus­pects ou avé­rés. Véri­table pilote de l’ensemble du pro­ces­sus, le minis­tère peut s’appuyer sur de nom­breux acteurs de la chaine médi­cale et de secours dont l’ASR et le SAMU.

De ce fait, toute per­sonne expo­sée direc­te­ment ou indi­rec­te­ment, et qui pré­sente des signes cli­niques dans les 14 jours sui­vant cette expo­si­tion, est invi­tée à por­ter à la connais­sance du SAMU (appel au 15) leurs symptômes.

Quelle est la pro­cé­dure de prise en charge pour les cas sus­pects en France ?

Le cas sus­pect iden­ti­fié par un pro­fes­sion­nel de san­té est signa­lé au 15 (le patient, dans le doute, peut aus­si appe­ler le 15). Le SAMU se met en lien avec l’infectiologue réfé­rent le plus proche. À l’issue d’un ques­tion­naire, le cas est clas­sé en pos­sible ou exclu. S’il est un cas pos­sible, il est alors pris en charge et iso­lé dans un ser­vice d’infectiologie. Si une infec­tion à coro­na­vi­rus est exclue, il est pris en charge par son méde­cin trai­tant, comme habituellement.

Le rôle de la BSPP et l’adaptation des mesures

Face à cette menace, la BSPP, acteur du secours d’urgence, se met en ordre de bataille, à son niveau.

Lors du trai­te­ment des appels au 18 – 112, l’opérateur doit recher­cher les élé­ments concer­nant un cas pos­sible d’infection à coro­na­vi­rus. Lorsqu’un opé­ra­teur est en pré­sence d’un cas sup­po­sé être lié à cette patho­lo­gie, deux cas se pré­sentent alors à lui :

  • s’il n’y a pas de détresse vitale sup­po­sée ou détec­tée : l’opérateur trans­fère direc­te­ment le requé­rant au centre de régu­la­tion du SAMU 15 ter­ri­to­ria­le­ment concer­né en spé­ci­fiant « sus­pi­cion d’infection à coro­na­vi­rus de Chine » à son interlocuteur.
  • en cas de détresse sup­po­sée ou détec­tée par l’opérateur : il envoie le moyen de prompt secours adé­quat et avise le méde­cin coordinateur.

Dans le cas d’une sus­pi­cion d’infection au COVID-19 sur Paris et la petite cou­ronne, le SAMU deman­de­ra à la BSPP un trans­fert sani­taire. Ces der­niers, sous cou­vert d’un pro­to­cole, dépo­se­ront la vic­time dans le centre d’infectiologie indi­qué par le centre de régu­la­tion du SAMU.

Les inter­ve­nants sont pré­ve­nus de la nature de l’intervention, leur per­met­tant notam­ment d’appliquer les mesures de pro­tec­tion suivantes :

  • Le per­son­nel de l’engin s’équipe, avant l’arrivée sur les lieux, de lunettes de pro­tec­tion, d’un masque type FFP2 (conte­nant un filtre), de gants d’examens en vinyle à usage unique et d’une casaque à usage unique ;
  • La vic­time est équi­pée d’un masque chi­rur­gi­cal simple ou d’un masque à oxy­gène au besoin ;
  • Un contact est éta­bli avec le SAMU et le méde­cin coor­di­na­teur sapeur-pom­pier de Paris ;
  • Des mesures de pré­cau­tion sont indi­quées aux per­sonnes par­ta­geant le lieu de vie (elles sont invi­tées à res­ter chez elle et prendre contact avec leur méde­cin traitant) ;
  • A l’issue de l’intervention, le per­son­nel suit une pro­cé­dure de dés­in­fec­tion stricte de l’engin et de lavage des mains.

Et si vous adoptiez les bons gestes ?

À ce stade, il n’y a pas de recom­man­da­tions par­ti­cu­lières pour la popu­la­tion. Comme pour l’épisode actuel de grippe sai­son­nière, les mesures bar­rières (tous­ser dans son coude, uti­li­ser des mou­choirs à usage unique, por­ter un masque, se laver régu­liè­re­ment les mains) sont efficaces.

Le port du masque chi­rur­gi­cal (que l’on trouve en phar­ma­cie) pour les per­sonnes malades fait par­tie des gestes bar­rières recom­man­dés pour limi­ter la pro­pa­ga­tion des virus hivernaux.

En revanche, comme pour toute mala­die, la res­pon­sa­bi­li­sa­tion de cha­cun est de mise : res­ter au maxi­mum chez soi pour évi­ter de conta­mi­ner une per­sonne tierce, évi­ter les contacts, deman­der conseil à son méde­cin traitant.

Le minis­tère des Soli­da­ri­tés et de la San­té n’a pas émis de res­tric­tion par­ti­cu­lière sur les voyages et trans­ports inté­rieurs. Seules des mesures d’isolement et de qua­ran­taine sont pro­non­cés à l’égard des rares cas fran­çais et des rapa­triés. Ces mesures ont déjà por­té leurs fruits dans le pas­sé, per­met­tant un endi­gue­ment total, le 2 juillet 2003, du SRAS selon l’institut Pasteur.

Patients à risque avéré de complication

  • Age > 65 ans
  • Age < 1 an et ancien prématuré
  • Femmes enceintes
  • Mala­die car­diaque chro­nique (insuf­fi­sance car­diaque, car­dio­pa­thie isché­mique, etc…)
  • Mala­die res­pi­ra­toire chro­nique (asthme, BPCO, muco­vis­ci­dose, IRC, etc…)
  • Mala­die neu­ro­lo­gique (AVC, myo­pa­thie, encé­pha­lo­pa­thie, etc…)
  • Autre mala­die chro­nique (dia­bète, insuf­fi­sance rénale, etc)
  • Immu­no­dé­pri­més
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