Histoire — Au printemps dernier, un élément important de l’histoire des sapeurs-pompiers de Paris est retrouvé par le plus grand des hasards dans une recyclerie bretonne.
C’est un appel anonyme qui a déclenché cette affaire. Quelqu’un cherche à joindre « le musée » pour signaler une découverte « qui pourrait [vous] intéresser ».
Renseignements pris, il s’agit du registre des interventions du Bataillon, de 1824 à 1829. Ce gros volume relié était destiné à la poubelle et n’a été sauvé de justesse que par la présence d’esprit de celui qui a flairé l’intérêt historique du document et son lien avec la Brigade.
Quand et comment ce document a‑t-il quitté les archives du Bataillon ou du Régiment ? Qui l’a gardé pendant de nombreuses années ? Le mystère reste entier, car son dépôt parmi d’autres éléments destinés à la destruction a été effectué à la Redonnerie, une recyclerie de la ville de Redon en Ille-et-Vilaine (35).
Une visite au Dauphin
Les objets y sont déposés anonymement avant d’être détruits ou revendus. Heureusement, lors du tri des objets, le gros volume interpelle un des membres de l’équipe.
En le feuilletant, le lien avec les pompiers de Paris est évident. Restait à contacter la BSPP et à trouver la personne idéale. Le 11 juin dernier, une délégation composée du capitaine Emmanuel Ranvoisy, chef de la SCPMT, du caporal-chef Etienne Jacquelin et de Didier Sapaut, vice-président de l’AAMSPP, s’est donc rendue à Redon pour remercier les bénévoles de la Redonnerie, acteurs de ce sauvetage, et pour prendre possession du registre.
Ce document présente un intérêt historique certain : les interventions sont soigneusement calligraphiées à la main et revêtues des signatures du commandant Plazanet, commandant le Bataillon de 1814 à 1830, et des principaux officiers.
On y retrouve quelques noms de gardes pompiers qui étaient intervenus sur le feu de l’ambassade d’Autriche en 1810 et qui avaient été intégrés dans les rangs du Bataillon nouvellement formé en 1811.
On y retrouve aussi, pour l’anecdote, une visite protocolaire du commandant du bataillon à Son Altesse Royale Monseigneur le Dauphin qui tenait à lui exprimer sa satisfaction.
Le document est désormais conservé dans nos archives. C’est le plus ancien registre d’interventions qui y figure.
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