Grands formats — Site majeur parisien inauguré le 11 février 2024, l’ADIDAS ARENA, avec sa grande salle et ses deux gymnases, s’apprête à accueillir un programme culturel et sportif particulièrement dense.
En effet, si elle a vocation à voir évoluer depuis plusieurs semaines le Paris Basketball, elle accueillera également les épreuves de badminton et de gymnastique rythmique lors des Jeux Olympiques ainsi que le parabadminton et la parahaltérophilie lors des Jeux Paralympiques. Particulièrement visible en bordure du périphérique, l’ARENA participe enfin à redessiner et à redynamiser le quartier de la porte de la Chapelle.
Établissement de 1re catégorie d’une capacité totale de plus de 13 300 places, l’ADIDAS ARENA a fait l’objet d’un travail assidu des services techniques de sécurité (architecte de sécurité, LCPP et BPREV) de la préfecture de Police et en particulier du Bureau prévention, permettant d’aboutir à son ouverture en février dernier. Depuis le premier permis de construire étudié fin 2020, pas moins de 25 études de dossiers et de nombreuses réunions, permettant de rendre possible l’acceptation de douze dérogations et d’une étude d’ingénierie de désenfumage, ont été nécessaires pour accompagner le projet et ainsi permettre l’accueil du public en toute sécurité. Doté d’un large cahier des charges d’exploitation, l’ADIDAS ARENA est en mesure d’organiser tout type de configurations sportives (des sports collectifs aux sports de combat, de raquettes et du patinage artistique, permettant une capacité d’accueil d’environ 6 000 à 8 000 personnes dans la grande salle) et culturelles (jusqu’à 9 000 personnes en configuration concert) ainsi que près de 2 000 personnes dans les deux gymnases.
Si la majorité des sites olympiques de Paris intra-muros sont déjà existants, ou seront créés de manière éphémère le temps des JOP, l’ADIDAS ARENA a relevé le défi remarquable d’une ouverture au public seulement quatre ans après l’étude du premier permis de construire. Elle fait dorénavant partie du paysage parisien et ne demande qu’à devenir un haut lieu événementiel et sportif.
Ingénierie de la sécurité incendie. Comme le précise l’article DF 4 du règlement de sécurité dans les ERP, le recours aux études d’ingénierie de désenfumage est autorisé depuis 2004 et permet de dimensionner des installations sur mesure sans appliquer les solutions prévues dans les instructions techniques nos 246 et 263. L’objectif des services techniques de sécurité consiste alors à valider la pertinence de ces études à travers deux étapes : une validation des scénarios de feu proposée par un organisme reconnu compétent par le ministère de l’Intérieur, suivie d’une validation des résultats de l’étude d’ingénierie, permettant de s’assurer que les caractéristiques techniques du désenfumage proposées permettent de maintenir praticables les cheminements destinés à l’évacuation du public, de limiter le développement de l’incendie et de faciliter l’intervention des secours. Un cahier des charges d’exploitation permettant de cadrer les types d’activité autorisés dans l’établissement au regard des scénarios de feu envisagés doit également être validé par la commission de sécurité.
Plus concrètement, il s’agit pour les services techniques de sécurité de s’assurer que le Temps de mise en sécurité des personnes (TMSP) reste, en toute circonstance, inférieur au Temps d’atteinte des critères (TAC) d’exposition au sinistre (température, visibilité, flux et concentration en monoxyde de carbone) pour le public et les secours.
Dans le cas de l’ADIDAS ARENA, il s’agit d’envisager les modalités de désenfumage de la grande salle, dont le parterre central occupe une surface de 1 200 m2, pour une hauteur maximale sous toiture de 28 m, en cohérence avec l’évacuation des 9 000 personnes accueillies au titre du public du rez-de-chaussée jusqu’à niveau 4 (17,5 m). Quatre scénarios de feu sont proposés, allant d’un feu de scène central de 6 MW à des feux en tribunes latérales ou en loges VIP dans les étages.
Les résultats de l’étude ont abouti à une acceptation par la commission de sécurité du désenfumage naturel de la salle proposé par le porteur de projet sous réserve du renforcement du service de sécurité.
Cette démarche d’étude d’ingénierie, règlementaire depuis 2004, s’inscrit pleinement dans l’ambition portée par l’ordonnance ESSOC 2 de dynamiser la construction par le biais de solutions d’effets équivalents.