Engins et matériels — Le Premier-secours évacuation de cinquième génération (PSE 5G, prononcé PS 5G) est un engin iconique de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Tout particulièrement celui du centre de secours Rousseau, reconnaissable à son numéro 225.
J’adore ce PS, affirme le sapeur de première classe Killian Serveux, conducteur d’engin-pompe affecté au centre de secours Rousseau, à Paris. C’est le PS 225 de Rousseau ! Celui que tout le monde connaît… Celui du film Sauver ou Périr. » C’est vrai. Cet engin-pompe a joué son propre rôle, avec un Pierre Niney plus vrai que nature en sapeur-pompier de Paris, dans ce très beau film — en toute objectivité — titré en référence à la devise de la Brigade et réalisé par Frédéric Tellier en 2018. Mais si le premier-secours évacuation de cinquième génération est une icône de la BSPP, c’est aussi pour d’autres raisons, plus concrètes.
En trois mots, « je dirais que le PS 5G est un engin polyvalent, maniable et emblématique, résume le sapeur de première classe Serveux. Polyvalent, car il peut aussi bien faire du secours à victime que de l’incendie ». C’est la principale caractéristique du premier-secours évacuation. « Il peut partir en intervention à trois sapeurs-pompiers, partir à six… Il est souvent engagé en première pompe sur les interventions, souvent en première pompe dans le DN1… Il sait tout faire ! » En effet, depuis quelques années, les PS peuvent être « modulaires » et partir en tant que VSAV à trois secouristes, tandis que les trois autres sapeurs-pompiers de son équipage arment un autre VSAV.
« Ensuite, il est maniable, poursuit Killian. Certes, il nécessite le permis poids lourd, mais il se conduit très bien, presque comme une voiture. Dans Paris, c’est un régal ! Il n’est pas très large, pas très long et surtout, il donne une vision haute de la route, qui permet de dominer et aide à se frayer un chemin dans les très encombrées rues parisiennes. » Et pourquoi emblématique ? « Parce que la BSPP est la seule unité à l’avoir, rappelle Killian. Le PS 5G, c’est la Brigade ! »
LDT en reconnaissance ! Le Poids total autorisé en charge (PTAC) du premier-secours évacuation de cinquième génération est de 11 990 kilos, tandis que son poids à vide est de 9 860 kilos. L’engin mesure 7,20 mètres de long (dévidoirs compris), pour 2,70 mètres de large (avec les rétroviseurs) et 3,20 mètres de hauteur. Le châssis du véhicule est un modèle signé Renault véhicules industriels (RVI), de type MIDLUM 220 – 12 DXI. Son moteur de type quatre cylindres en ligne turbodiesel développe une puissance de 220 chevaux à 2 300 tours par minute. Sa cylindrée est de 4 761 cm³ ! L’engin possède une boîte de vitesses manuelle de six rapports de marche avant et une marche arrière, ainsi qu’un système de freinage pneumatique avec un système antiblocage de roues ABS.
La citerne d’eau du PS 5G est en polyester et a une capacité de 930 litres. Elle doit être remplie en permanence. L’engin possède également une citerne d’émulseur de 100 litres et une de « mouillant » de 50 litres. « Mais chef, demanderont les sapeurs, c’est quoi du mouillant ? » Un produit mouillant est un additif permettant de diminuer la tension superficielle de l’eau, qui est un phénomène physico-chimique jouant un rôle important dans un autre phénomène d’interaction bien connu de nos remisards : la capillarité. C’est-à-dire la capacité d’un liquide à s’élever contre la gravité à travers les tuyaux d’incendie… Pour faire simple : le mouillant, ça rend l’eau encore plus mouillée.
La pompe centrifuge du PS 5G est en bronze, de marque Sides et de type 45 120 15S monocellulaire.
Une pompe monocellulaire, comme son nom l’indique, dispose d’une seule cellule. C’est-à-dire : une seule roue à aubes et un diffuseur. Le BSP 728.2 précise que la pompe du PSE 5G « dispose d’un débit nominal de 1 500 litres par minute sous 15 bars de pression à une hauteur géodésique de 3 mètres ». La pompe dispose également d’un amorceur à piston-membrane entraîné par un moteur électrique. Son alimentation se fait au travers d’un raccord de 100 millimètres. Quant au refoulement, il est composé de deux vannes de 50 millimètres, d’une vanne de 100 millimètres et d’une vanne alimentant le dévidoir tournant… Un bon conducteur se doit de connaître parfaitement son engin. Mais pas seulement.
« Un bon conducteur PS, c’est aussi quelqu’un qui connaît très bien son secteur d’intervention et même les secteurs voisins, insiste le première classe Serveux. être un bon conducteur, c’est également avoir une bonne conduite : prudente, mais efficace. Il connaît son tracé, il se rend sur les lieux de l’intervention, point barre. Avec une vigilance élevée. » Cela ne fait aucun doute : le sapeur de première classe Serveux et le PS 225 de Rousseau, c’est une équipe qui gagne.
Le premier-secours évacuation de cinquième génération, dont la fabrication remonte à 2011, est un agrès singulier de la BSPP. Cet engin occupe une place particulière dans l’esprit de nombreux pompiers de Paris. Quant au PS 225 de Rousseau, héros à part entière du film Sauver ou Périr, c’est tout simplement une vedette. Néanmoins, sa notoriété ne l’empêche pas de continuer de décaler et de servir, pour le plus grand plaisir du sapeur de première classe Serveux, entre autres. Par ailleurs, pour les plus cinéphiles lecteurs de ALLO 18, Sauver ou Périr est actuellement disponible sur une célèbre plateforme de streaming au logo rouge… vermillon, évidemment.