ENGINS — L’iconique PS 5G 225…

Nicho­las Bady —  — Modi­fiée le 31 octobre 2024 à 10 h 16 

Engins et matériels — Le Premier-secours évacuation de cinquième génération (PSE 5G, prononcé PS 5G) est un engin iconique de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Tout particulièrement celui du centre de secours Rousseau, reconnaissable à son numéro 225.

J’adore ce PS, affirme le sapeur de pre­mière classe Killian Ser­veux, conduc­teur d’engin-pompe affec­té au centre de secours Rous­seau, à Paris. C’est le PS 225 de Rous­seau ! Celui que tout le monde connaît… Celui du film Sau­ver ou Périr. » C’est vrai. Cet engin-pompe a joué son propre rôle, avec un Pierre Niney plus vrai que nature en sapeur-pom­pier de Paris, dans ce très beau film — en toute objec­ti­vi­té — titré en réfé­rence à la devise de la Bri­gade et réa­li­sé par Fré­dé­ric Tel­lier en 2018. Mais si le pre­mier-secours éva­cua­tion de cin­quième géné­ra­tion est une icône de la BSPP, c’est aus­si pour d’autres rai­sons, plus concrètes.

En trois mots, « je dirais que le PS 5G est un engin poly­va­lent, maniable et emblé­ma­tique, résume le sapeur de pre­mière classe Ser­veux. Poly­va­lent, car il peut aus­si bien faire du secours à vic­time que de l’incendie ». C’est la prin­ci­pale carac­té­ris­tique du pre­mier-secours éva­cua­tion. « Il peut par­tir en inter­ven­tion à trois sapeurs-pom­piers, par­tir à six… Il est sou­vent enga­gé en pre­mière pompe sur les inter­ven­tions, sou­vent en pre­mière pompe dans le DN1… Il sait tout faire ! » En effet, depuis quelques années, les PS peuvent être « modu­laires » et par­tir en tant que VSAV à trois secou­ristes, tan­dis que les trois autres sapeurs-pom­piers de son équi­page arment un autre VSAV.
« Ensuite, il est maniable, pour­suit Killian. Certes, il néces­site le per­mis poids lourd, mais il se conduit très bien, presque comme une voi­ture. Dans Paris, c’est un régal ! Il n’est pas très large, pas très long et sur­tout, il donne une vision haute de la route, qui per­met de domi­ner et aide à se frayer un che­min dans les très encom­brées rues pari­siennes. » Et pour­quoi emblé­ma­tique ? « Parce que la BSPP est la seule uni­té à l’avoir, rap­pelle Killian. Le PS 5G, c’est la Brigade ! »

LDT en recon­nais­sance ! Le Poids total auto­ri­sé en charge (PTAC) du pre­mier-secours éva­cua­tion de cin­quième géné­ra­tion est de 11 990 kilos, tan­dis que son poids à vide est de 9 860 kilos. L’engin mesure 7,20 mètres de long (dévi­doirs com­pris), pour 2,70 mètres de large (avec les rétro­vi­seurs) et 3,20 mètres de hau­teur. Le châs­sis du véhi­cule est un modèle signé Renault véhi­cules indus­triels (RVI), de type MIDLUM 220 – 12 DXI. Son moteur de type quatre cylindres en ligne tur­bo­die­sel déve­loppe une puis­sance de 220 che­vaux à 2 300 tours par minute. Sa cylin­drée est de 4 761 cm³ ! L’engin pos­sède une boîte de vitesses manuelle de six rap­ports de marche avant et une marche arrière, ain­si qu’un sys­tème de frei­nage pneu­ma­tique avec un sys­tème anti­blo­cage de roues ABS.

La citerne d’eau du PS 5G est en poly­es­ter et a une capa­ci­té de 930 litres. Elle doit être rem­plie en per­ma­nence. L’engin pos­sède éga­le­ment une citerne d’émulseur de 100 litres et une de « mouillant » de 50 litres. « Mais chef, deman­de­ront les sapeurs, c’est quoi du mouillant ? » Un pro­duit mouillant est un addi­tif per­met­tant de dimi­nuer la ten­sion super­fi­cielle de l’eau, qui est un phé­no­mène phy­si­co-chi­mique jouant un rôle impor­tant dans un autre phé­no­mène d’interaction bien connu de nos remi­sards : la capil­la­ri­té. C’est-à-dire la capa­ci­té d’un liquide à s’élever contre la gra­vi­té à tra­vers les tuyaux d’incendie… Pour faire simple : le mouillant, ça rend l’eau encore plus mouillée.
La pompe cen­tri­fuge du PS 5G est en bronze, de marque Sides et de type 45 120 15S mono­cel­lu­laire.
Une pompe mono­cel­lu­laire, comme son nom l’indique, dis­pose d’une seule cel­lule. C’est-à-dire : une seule roue à aubes et un dif­fu­seur. Le BSP 728.2 pré­cise que la pompe du PSE 5G « dis­pose d’un débit nomi­nal de 1 500 litres par minute sous 15 bars de pres­sion à une hau­teur géo­dé­sique de 3 mètres ». La pompe dis­pose éga­le­ment d’un amor­ceur à pis­ton-mem­brane entraî­né par un moteur élec­trique. Son ali­men­ta­tion se fait au tra­vers d’un rac­cord de 100 mil­li­mètres. Quant au refou­le­ment, il est com­po­sé de deux vannes de 50 mil­li­mètres, d’une vanne de 100 mil­li­mètres et d’une vanne ali­men­tant le dévi­doir tour­nant… Un bon conduc­teur se doit de connaître par­fai­te­ment son engin. Mais pas seulement.

« Un bon conduc­teur PS, c’est aus­si quelqu’un qui connaît très bien son sec­teur d’intervention et même les sec­teurs voi­sins, insiste le pre­mière classe Ser­veux. être un bon conduc­teur, c’est éga­le­ment avoir une bonne conduite : pru­dente, mais effi­cace. Il connaît son tra­cé, il se rend sur les lieux de l’intervention, point barre. Avec une vigi­lance éle­vée. » Cela ne fait aucun doute : le sapeur de pre­mière classe Ser­veux et le PS 225 de Rous­seau, c’est une équipe qui gagne.
Le pre­mier-secours éva­cua­tion de cin­quième géné­ra­tion, dont la fabri­ca­tion remonte à 2011, est un agrès sin­gu­lier de la BSPP. Cet engin occupe une place par­ti­cu­lière dans l’esprit de nom­breux pom­piers de Paris. Quant au PS 225 de Rous­seau, héros à part entière du film Sau­ver ou Périr, c’est tout sim­ple­ment une vedette. Néan­moins, sa noto­rié­té ne l’empêche pas de conti­nuer de déca­ler et de ser­vir, pour le plus grand plai­sir du sapeur de pre­mière classe Ser­veux, entre autres. Par ailleurs, pour les plus ciné­philes lec­teurs de ALLO 18, Sau­ver ou Périr est actuel­le­ment dis­po­nible sur une célèbre pla­te­forme de strea­ming au logo rouge… ver­millon, évidemment. 

Le PS n°225 en action…
Texte et photos SCH Nicholas Bady

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