#BrigadeInside — Entre l’ambulance de réanimation et le véhicule de secours à victimes, le Véhicule léger infirmier (VLI) est un des tous derniers engins de la Brigade… Découverte.
Le véhicule léger infirmier révolutionne le fonctionnement de la coordination médicale. Qui plus est, il augmente l’offre de soins au profit de la population sur le secteur BSPP. Mis en service il y a quelques années, en 2019, il a permis une amélioration de la qualité de service rendu aux populations ainsi qu’aux sapeurs-pompiers en garantissant une rapidité d’intervention et des soins conformes. Cependant, l’engin spécifiquement adapté n’existe que depuis quelques semaines seulement ! De fait, son armement a eu lieu le 18 avril dernier, et sa mise en service a été effective dès le lendemain. Ce n’est pas par ses dimensions — 5,50 mètres de longueur sur 2,10 mètres de hauteur — mais bien par son usage que ce nouvel engin en impose.
En 2018, le général Jean-Marie Gontier, de concert avec le médecin-chef Prunet, décide d’introduire un nouveau véhicule à la Brigade, le VLI, comme nouveau moyen de secours à victimes. « Nous avons mis en place un troisième type de prise en charge du patient. Avec le VLI, nous créons une offre de soins intermédiaire » précise l’adjudant-chef Jérôme Pallier, cadre de santé au bureau de médecine d’urgence (BMU). Le nouveau camion est à la croisée des chemins entre le véhicule de secours à victimes (VSAV) et l’ambulance de réanimation (AR) ou le service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR).
Aujourd’hui, pas moins de deux VLI sont opérationnels. Le premier, mis en service le 4 novembre 2019, est affecté au centre de secours Champigny-Sur-Marne et couvre une partie des communes des départements du 93 et du 94. Un deuxième véhicule complète la paire : le VLI du centre de secours Courbevoie, instauré le 4
janvier 2021, couvre quant à lui plusieurs communes du département du 92 ainsi que les VIIIe, XVIe et XVIIe arrondissements de Paris. Depuis le 8 janvier dernier, les deux VLI sont opérationnels 24H/24, 7 jours sur 7 sur leurs secteurs respectifs.
« Le premier VLI a été inauguré à Champigny-Sur-Marne pour un test de six mois. C’était une camionnette transformée avec des caisses, rien à voir avec cette nouvelle version ! » explique l’adjudant-chef Emilie Tauvron, référente paramédicale du BMU et responsable du dossier VLI. En effet, le design de l’engin a été mûrement réfléchi et soigné afin d’aboutir à une version fonctionnelle. Depuis avril dernier, la dernière version du véhicule est en service dans deux centres de secours du secteur Brigade.
Un panel de missions. Les opérations assurées par ce véhicule sont diverses. « Véritable avancée pour le soutien sanitaire opérationnel » selon l’adjudant-chef Tauvron, il permet en premier lieu d’assurer une plus-value à la qualité du soutien santé apporté aux sapeurs-pompiers. « Auparavant, sur intervention, on avait tendance à prioriser les victimes civiles, au détriment des pompiers. Désormais, on est tout à fait disponible pour eux », ajoute l’adjudant-chef.
Quant aux secours et soins d’urgence aux personnes, le VLI peut intervenir de manière « autonome ». En d’autres termes, il peut agir sans équipe médicale, si elle n’est pas nécessaire. Grâce au VLI, l’équipe peut réaliser des examens paracliniques ou apporter une première réponse thérapeutique.
Le véhicule léger infirmier peut également être missionné « en précurseur ». En clair, s’il est envoyé en même temps qu’une équipe médicale et s’il arrive avant cette dernière, il peut alors commencer à prendre en charge la victime, grâce à l’application des Protocoles infirmiers de soins d’urgence (PISU). Grâce à la mise en place du livret PISU, l’infirmier peut en effet administrer des traitements dans le cadre de 19 protocoles, comme par exemple l’arrêt cardiaque, la crise d’asthme, la prise en charge de la douleur, l’hypoglycémie ou encore la crise convulsive. Les prescriptions médicales téléphoniques à la coordination médicale sont également envisageables, si la réponse thérapeutique n’est pas suffisante au sein des PISU.
En somme, le VLI apporte une réponse non seulement plus rapide sur intervention, mais aussi moins onéreuse et permet également de soulager la charge de travail des médecins. « Maintenant que nous avons les nouveaux VLI avec du personnel qualifié, que les PISU sont complets, et que nous sommes connus de la coordination médicale et des SAMU, nous pouvons apporter une véritable plus-value sur intervention » constate la référente du projet, satisfaite.
Un armement bien optimisé. Le VLI, dont la charge totale est de 2 560 kg, dispose d’un équipement, lui permettant d’intervenir dans de nombreuses situations. Etant donné que ce véhicule ne transporte aucune victime, il n’y a pas de cellule. « Tout le matériel est accessible depuis l’extérieur » indique l’adjudant-chef Tauvron. Le sac d’intervention, la station de travail MEDPACK, le moniteur multi-paramétrique, le sac feu et la planche à masser constituent l’essentiel du matériel. Les espaces de rangement sont optimisés. De fait, ils augmentent la qualité et le confort du travail des équipes.
Quant à l’équipage : un infirmier — validé VLI — qui endosse la responsabilité de chef d’agrès et un conducteur ambulancier — validé AR — agissent de pair. Plusieurs journées théoriques, d’ateliers pratiques et de journées de simulation, au Val-de-Grâce, sont nécessaires pour devenir infirmier VLI et plusieurs doublures viennent parfaire leur formation.
Les projets pour l’année à venir. En plus de la mise en service d’un troisième véhicule léger infirmier dans le G1, il est envisagé de compléter la « Bible » que représente le livret de PISU. De fait, l’objectif est d’aboutir à une uniformisation des aides cognitives, en s’alignant sur celles réalisées par l’ambulance de réanimation. À cette occasion, de nouvelles possibilités d’administration thérapeutique et des aides cognitives pourraient être ajoutées. En complétant le maillon manquant de la chaîne de la coordination médicale, le VLI révolutionne la prise en charge des urgences. « Un dispositif dont on ne va plus pouvoir se passer sur intervention » conclut avec satisfaction l’adjudant-chef Tauvron !