ÉQUIPE DE FRANCE DE SKI — Des olympiques au milieu des flammes

 — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 49 

#BrigadeInside — En juin, l’équipe de France militaire de ski s’est invitée à la BSPP pour son stage de mi-saison. Au programme pour les trente athlètes : montée de grande échelle, descente en rappel avec le GRIMP, immersion en centre de secours, ou encore caisson de feu ! ALLO DIX-HUIT s’est glissé dans leurs traces au jour le jour !

Le lun­di 30 mai donne la cadence de la semaine. À peine arri­vée sur les terres de la Bri­gade, chaque membre de l’équipe per­çoit un paque­tage com­plet du sapeur-pom­pier de Paris. Après la séance d’es­sayage et une pause-déjeu­ner, les skieurs découvrent deux ate­liers : la mon­tée en haut des échelles pivo­tantes et le par­cours d’aisance et de fran­chis­se­ment sous ARI. Le stress et l’émotion étaient au rendez-vous.

MARDI EN RAPPEL 

Pas de grasse mati­née pour les cham­pions. Le deuxième jour démarre sur le pit­to­resque par­cours du sapeur-pom­pier, sui­vi d’un par­cours natu­rel valo­ri­sé (PNV). Dans l’après-midi, les spor­tifs rejoignent le centre Georges Pom­pi­dou pour une des­cente en rap­pel avec les équipes du GRIMP. Si ces mon­ta­gnards sont habi­tués aux des­centes en hau­teur, peu d’entre eux ont déjà admi­ré la capi­tale sous cet angle.

Pho­to : ADJ Benoit Moser

MERCREDI AU VSAV 

La nuit du mar­di et la jour­née entière de mer­cre­di sont dédiés à l’immersion en centre de secours. Cha­cun des trente ath­lètes rejoint une caserne et intègre l’équipage d’un VSAV. Sûre­ment l’un des moments les plus intenses du stage pour les cham­pions, rare­ment confron­tés aux nuits blanches et aux repas décalés !

JEUDI DANS LE CAISSON

Après leur nuit agi­tée, les skieurs se retrouvent pour une jour­née encore bien char­gée. D’abord un temps d’échange avec des cadres de la Bri­gade. Notam­ment au sujet de la récu­pé­ra­tion et de la pré­pa­ra­tion men­tale. Ensuite, deux ate­liers par­ti­cu­liè­re­ment exi­geants. D’abord, le par­cours accou­tu­mance en ARI. Les spor­tifs, plon­gés dans le noir, doivent tra­ver­ser un che­min rem­pli d’obstacles et d’autres fan­ta­sies ! Puis, l’im­pres­sion­nant cais­son de feu ! L’ensemble des sta­giaires a décou­vert le sens de l’expression « faire chauf­fer les étiquettes ».

Pho­to : ADJ Benoit Moser

VENDREDI SUR LES RANGS 

Le der­nier jour conclut cette semaine par une céré­mo­nie de remise de casques, au fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges. L’oc­ca­sion pour les spor­tifs de rejoindre les rangs, tous vêtus d’un treillis blanc et coif­fés d’une tarte. Après un cha­leu­reux échange de cadeaux avec les cadres de la BSPP, orga­ni­sa­teurs du stage, il est temps de se dire au revoir. L’un des ath­lètes trou­ve­ra les bons mots pour résu­mer cette aven­ture : « lorsque l’excellence côtoie l’excellence, ça ne peut faire que des étincelles ».

1CL Maxime GRIMAUD


À LA BRIGADE COMME SUR DES SKIS

Par le CPL Jean FLYE

Lun­di, la Bri­gade reçoit l’équipe de France mili­taire de ski pour un stage cohé­sion. L’occasion pour les ath­lètes de décou­vrir un autre élé­ment que la neige : le feu.

Pho­to : ADJ Benoit Moser

10 h 45. Le bus de l’équipe de France mili­taire de ski pénètre dans l’enceinte de LVV. Il fait beau, l’ambiance est bonne et les sou­rires sont de sortie.

11 h 00. Per­cep­tion du paque­tage com­plet du pom­pier de Paris. Scène plu­tôt cocasse : les skieurs de l’équipe de France ont des cuisses sen­si­ble­ment plus épaisses que la moyenne. Les pan­ta­lons F1 se retrouvent alors dif­fi­ciles à enfi­ler. Cer­tains ath­lètes sortent donc dans un accou­tre­ment plu­tôt ori­gi­nal : polo pom­pier, short en jean et bas­ket. « Le look est plu­tôt classe ! Cela pour­rait don­ner des idées à vos chefs » s’esclaffe Adrien Théaux, médaillé de bronze en super‑G des mon­diaux de 2015. Rapi­de­ment les polos, pan­ta­lons, bottes et vestes sont ajus­tés. Nos skieurs se trans­forment peu à peu en véri­tables pom­piers de Paris.

Pho­to : ADJ Benoit Moser

12 h 00. « Qui ne sait pas com­ment faire un garde-à-vous ? » , demande le com­man­dant. Sans grande sur­prise, des doigts se lèvent. La ques­tion pour­rait faire sou­rire, mais la qua­li­té pre­mière d’un skieur de l’équipe de France mili­taire n’est effec­ti­ve­ment ni le garde-à-vous, ni la marche aux pas, mais plu­tôt de faire rayon­ner l’Armée dans les grandes com­pé­ti­tions internationales.

14 h 00. Après un déjeu­ner rapi­de­ment englou­ti, direc­tion le fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges. Un petit mot d’accueil du géné­ral Jean-Marie Gon­tier puis les choses sérieuses com­mencent enfin. Vêtu de la tenue de feu et por­tant un casque ruti­lant sur la tête, Simon Four­cade est impres­sion­né, « c’est un grand hon­neur, ça fait vrai­ment quelque chose… », nous glisse-t-il..

Pho­to : ADJ Benoit Moser

15 h 00. Les sou­rires se crispent lorsqu’ils se retrouvent en face de deux échelles pivo­tantes aériennes culmi­nant à 30 mètres. Il va fal­loir grim­per en haut ! « Je déteste le vide, c’est ma peur, mais je vais la sur­mon­ter » nous confie à l’oreille la biath­lète Anaïs Bes­cond, médaillée d’or aux Jeux olym­piques de Pyeong­chang. Fina­le­ment, ce grand fris­son se sera vite trans­for­mé en une expé­rience inou­bliable pour la jeune retrai­tée du haut niveau et aucun ath­lète n’aura esqui­vé l’activité.

Pen­dant que cer­tains grimpent aux échelles, l’autre groupe se dote de l’appareil res­pi­ra­toire iso­lant et com­mence le par­cours d’aisance et de fran­chis­se­ment sous ARI. Véri­table épreuve de ges­tion du stress, les ath­lètes impres­sionnent de par leur capa­ci­té men­tale à sur­mon­ter et à gérer leurs émotions.

17 h 00. Cette pre­mière jour­née s’achève dans une superbe ambiance géné­rale. Ils sont tous très heu­reux de décou­vrir l’environnement des pom­piers de Paris. Le len­de­main s’annonce bien rem­pli également.


TOUT SCHUSS DANS LE PNV !

Par le SGT Nicho­las BADY

Mar­di, nos 30 spor­tifs en immer­sion se sont essayés à fran­chir les obs­tacles du par­cours natu­rel valo­ri­sé, au fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges. Ambiance.

Pho­to : ADJ Benoit Moser

Dans les douves du fort, le beau soleil du mois de mai a favo­ri­sé la pousse de nom­breuses fleurs de lin jaune. Une plante rus­tique. Rus­tique comme le par­cours natu­rel valo­ri­sé (PNV) du fort, que nos skieurs de la Défense ont arpen­té pen­dant plus de deux heures !

L’ambiance est plu­tôt… déten­due. Ces ath­lètes de haut niveau, habi­tués des podiums et des pistes de ski, passent visi­ble­ment un bon moment ensemble. Les rires fusent dans un remar­quable esprit de cama­ra­de­rie. Les uns après les autres, les spor­tifs enchaînent les obs­tacles du par­cours, long de 650 mètres. Avec aisance, le groupe passe la « tyro­lienne de fran­chis­se­ment », puis les « poutres mon­tantes » ou encore le « ram­pé ». Mais devant « le mur », les sou­rires s’estompent un peu, et laissent place au masque du compétiteur.

Pho­to : ADJ Benoit Moser

Au pied du mur, les moni­teurs EPMS du GFIS donnent quelques consignes aux ath­lètes, dont cer­tains pré­sentent un han­di­cap : « Vous devez uti­li­ser la corde en gar­dant les jambes bien ten­dues, puis cro­che­ter votre genou en haut et vous redres­ser ! » Cet obs­tacle, haut de cinq mètres, met en exergue les qua­li­tés de pré­hen­sion et de coor­di­na­tion de ceux qui le fran­chissent. Concen­trés, les skieurs foncent dans « le mur » un par un, pous­sés par les encou­ra­ge­ments du groupe.

Pho­to : ADJ Benoit Moser

« ALLEZ SERGENT ! »

La déter­mi­na­tion de l’un deux, ampu­té d’un bras, est admi­rable. « Vous avez cinq minutes ? », lance-t-il avec humour, en plein effort. Les encou­ra­ge­ments de ses cama­rades redoublent d’intensité. Son arri­vée en haut de l’obstacle est géné­reu­se­ment applau­die par toutes les per­sonnes pré­sentes. Au détour d’un simple par­cours d’obstacles, par un beau matin de prin­temps dans les douves du fort, nous venons d’assister à une véri­table leçon de vie.


UNE CÉRÉMONIE POUR NOS CHAMPIONS DE SKI

Par le CCH Mar­ving Apo­lo ESCAVOCAF

Ven­dre­di, der­nier jour de nos skieurs à la Bri­gade. En par­ti­ci­pant à la tra­di­tion­nelle céré­mo­nie de remise de casques, ces spor­tifs de haut niveau ont vécu un moment très solen­nel. Confessions.

Pho­to : DR

Par­cours ARI, des­cente en rap­pel du musée Georges Pom­pi­dou ou encore 24 heures en centre de secours… À l’is­sue d’une semaine intense à la BSPP, nous res­sen­tons de la satis­fac­tion chez nos ath­lètes. « Outre le fait d’avoir décou­vert le métier, cette semaine nous a per­mis de ren­for­cer la cohé­sion du groupe et de dépas­ser cer­taines limites », déclare Tes­sa Wor­ley, spé­cia­liste du sla­lom géant.

Vêtus d’un treillis blanc, d’une large par­ka et d’un long béret sur la tête, c’est dans leurs tenues de chas­seurs alpins que les spor­tifs assistent à la céré­mo­nie des nou­velles recrues. Sur la place d’armes du fort de Vil­le­neuve-Saint-Georges, sous les yeux des familles, fières de voir leurs proches fina­li­ser leur for­ma­tion, nos spor­tifs sont pris par les émo­tions. « C’est assez incroyable d’être là aujourd’hui, nous confie la cham­pionne para­lym­pique Marie Bro­chet, c’est émou­vant de voir les familles. Ce moment est simi­laire à celui d’un podium en compétition ».

Les pro­fes­sion­nels du feu et de la neige se ras­semblent ensuite près de la flamme, sym­bole du GFIS. L’occasion de s’échanger quelques cadeaux et se dire un der­nier au revoir. « Ce ne sont pas des stars mais des cham­pions que la BSPP a accueilli. Des per­sonnes rem­plies de valeur et d’humilité », sou­ligne le com­man­dant Chris­tophe Constans, direc­teur géné­ral de la formation.

Le lieu­te­nant-colo­nel Gil­bert Antchandiet‑N’Komah, chef de corps du GFIS, quant à lui, remer­cie ces hommes et femmes de repré­sen­ter l’armée fran­çaise à tra­vers leurs dis­ci­plines. « Mer­ci pour l’honneur que vous nous faites. Lorsque vous gagnez, c’est toute la nation qui gagne ».

Nos invi­tés prennent désor­mais le che­min de la gare afin de ren­trer chez eux. Tous, sauf Antoine Ade­lisse et Anto­nin Gui­gon­nat qui décident de pro­lon­ger l’aventure en ren­trant à Aix-les-Bains à bord de leur his­to­rique Citroën 2CV.

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