#BrigadeInside — En juin, l’équipe de France militaire de ski s’est invitée à la BSPP pour son stage de mi-saison. Au programme pour les trente athlètes : montée de grande échelle, descente en rappel avec le GRIMP, immersion en centre de secours, ou encore caisson de feu ! ALLO DIX-HUIT s’est glissé dans leurs traces au jour le jour !
Le lundi 30 mai donne la cadence de la semaine. À peine arrivée sur les terres de la Brigade, chaque membre de l’équipe perçoit un paquetage complet du sapeur-pompier de Paris. Après la séance d’essayage et une pause-déjeuner, les skieurs découvrent deux ateliers : la montée en haut des échelles pivotantes et le parcours d’aisance et de franchissement sous ARI. Le stress et l’émotion étaient au rendez-vous.
MARDI EN RAPPEL
Pas de grasse matinée pour les champions. Le deuxième jour démarre sur le pittoresque parcours du sapeur-pompier, suivi d’un parcours naturel valorisé (PNV). Dans l’après-midi, les sportifs rejoignent le centre Georges Pompidou pour une descente en rappel avec les équipes du GRIMP. Si ces montagnards sont habitués aux descentes en hauteur, peu d’entre eux ont déjà admiré la capitale sous cet angle.
MERCREDI AU VSAV
La nuit du mardi et la journée entière de mercredi sont dédiés à l’immersion en centre de secours. Chacun des trente athlètes rejoint une caserne et intègre l’équipage d’un VSAV. Sûrement l’un des moments les plus intenses du stage pour les champions, rarement confrontés aux nuits blanches et aux repas décalés !
JEUDI DANS LE CAISSON
Après leur nuit agitée, les skieurs se retrouvent pour une journée encore bien chargée. D’abord un temps d’échange avec des cadres de la Brigade. Notamment au sujet de la récupération et de la préparation mentale. Ensuite, deux ateliers particulièrement exigeants. D’abord, le parcours accoutumance en ARI. Les sportifs, plongés dans le noir, doivent traverser un chemin rempli d’obstacles et d’autres fantasies ! Puis, l’impressionnant caisson de feu ! L’ensemble des stagiaires a découvert le sens de l’expression « faire chauffer les étiquettes ».
VENDREDI SUR LES RANGS
Le dernier jour conclut cette semaine par une cérémonie de remise de casques, au fort de Villeneuve-Saint-Georges. L’occasion pour les sportifs de rejoindre les rangs, tous vêtus d’un treillis blanc et coiffés d’une tarte. Après un chaleureux échange de cadeaux avec les cadres de la BSPP, organisateurs du stage, il est temps de se dire au revoir. L’un des athlètes trouvera les bons mots pour résumer cette aventure : « lorsque l’excellence côtoie l’excellence, ça ne peut faire que des étincelles ».
1CL Maxime GRIMAUD
À LA BRIGADE COMME SUR DES SKIS
Par le CPL Jean FLYE
Lundi, la Brigade reçoit l’équipe de France militaire de ski pour un stage cohésion. L’occasion pour les athlètes de découvrir un autre élément que la neige : le feu.
10 h 45. Le bus de l’équipe de France militaire de ski pénètre dans l’enceinte de LVV. Il fait beau, l’ambiance est bonne et les sourires sont de sortie.
11 h 00. Perception du paquetage complet du pompier de Paris. Scène plutôt cocasse : les skieurs de l’équipe de France ont des cuisses sensiblement plus épaisses que la moyenne. Les pantalons F1 se retrouvent alors difficiles à enfiler. Certains athlètes sortent donc dans un accoutrement plutôt original : polo pompier, short en jean et basket. « Le look est plutôt classe ! Cela pourrait donner des idées à vos chefs » s’esclaffe Adrien Théaux, médaillé de bronze en super‑G des mondiaux de 2015. Rapidement les polos, pantalons, bottes et vestes sont ajustés. Nos skieurs se transforment peu à peu en véritables pompiers de Paris.
12 h 00. « Qui ne sait pas comment faire un garde-à-vous ? » , demande le commandant. Sans grande surprise, des doigts se lèvent. La question pourrait faire sourire, mais la qualité première d’un skieur de l’équipe de France militaire n’est effectivement ni le garde-à-vous, ni la marche aux pas, mais plutôt de faire rayonner l’Armée dans les grandes compétitions internationales.
14 h 00. Après un déjeuner rapidement englouti, direction le fort de Villeneuve-Saint-Georges. Un petit mot d’accueil du général Jean-Marie Gontier puis les choses sérieuses commencent enfin. Vêtu de la tenue de feu et portant un casque rutilant sur la tête, Simon Fourcade est impressionné, « c’est un grand honneur, ça fait vraiment quelque chose… », nous glisse-t-il..
15 h 00. Les sourires se crispent lorsqu’ils se retrouvent en face de deux échelles pivotantes aériennes culminant à 30 mètres. Il va falloir grimper en haut ! « Je déteste le vide, c’est ma peur, mais je vais la surmonter » nous confie à l’oreille la biathlète Anaïs Bescond, médaillée d’or aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Finalement, ce grand frisson se sera vite transformé en une expérience inoubliable pour la jeune retraitée du haut niveau et aucun athlète n’aura esquivé l’activité.
Pendant que certains grimpent aux échelles, l’autre groupe se dote de l’appareil respiratoire isolant et commence le parcours d’aisance et de franchissement sous ARI. Véritable épreuve de gestion du stress, les athlètes impressionnent de par leur capacité mentale à surmonter et à gérer leurs émotions.
17 h 00. Cette première journée s’achève dans une superbe ambiance générale. Ils sont tous très heureux de découvrir l’environnement des pompiers de Paris. Le lendemain s’annonce bien rempli également.
TOUT SCHUSS DANS LE PNV !
Par le SGT Nicholas BADY
Mardi, nos 30 sportifs en immersion se sont essayés à franchir les obstacles du parcours naturel valorisé, au fort de Villeneuve-Saint-Georges. Ambiance.
Dans les douves du fort, le beau soleil du mois de mai a favorisé la pousse de nombreuses fleurs de lin jaune. Une plante rustique. Rustique comme le parcours naturel valorisé (PNV) du fort, que nos skieurs de la Défense ont arpenté pendant plus de deux heures !
L’ambiance est plutôt… détendue. Ces athlètes de haut niveau, habitués des podiums et des pistes de ski, passent visiblement un bon moment ensemble. Les rires fusent dans un remarquable esprit de camaraderie. Les uns après les autres, les sportifs enchaînent les obstacles du parcours, long de 650 mètres. Avec aisance, le groupe passe la « tyrolienne de franchissement », puis les « poutres montantes » ou encore le « rampé ». Mais devant « le mur », les sourires s’estompent un peu, et laissent place au masque du compétiteur.
Au pied du mur, les moniteurs EPMS du GFIS donnent quelques consignes aux athlètes, dont certains présentent un handicap : « Vous devez utiliser la corde en gardant les jambes bien tendues, puis crocheter votre genou en haut et vous redresser ! » Cet obstacle, haut de cinq mètres, met en exergue les qualités de préhension et de coordination de ceux qui le franchissent. Concentrés, les skieurs foncent dans « le mur » un par un, poussés par les encouragements du groupe.
« ALLEZ SERGENT ! »
La détermination de l’un deux, amputé d’un bras, est admirable. « Vous avez cinq minutes ? », lance-t-il avec humour, en plein effort. Les encouragements de ses camarades redoublent d’intensité. Son arrivée en haut de l’obstacle est généreusement applaudie par toutes les personnes présentes. Au détour d’un simple parcours d’obstacles, par un beau matin de printemps dans les douves du fort, nous venons d’assister à une véritable leçon de vie.
UNE CÉRÉMONIE POUR NOS CHAMPIONS DE SKI
Par le CCH Marving Apolo ESCAVOCAF
Vendredi, dernier jour de nos skieurs à la Brigade. En participant à la traditionnelle cérémonie de remise de casques, ces sportifs de haut niveau ont vécu un moment très solennel. Confessions.
Parcours ARI, descente en rappel du musée Georges Pompidou ou encore 24 heures en centre de secours… À l’issue d’une semaine intense à la BSPP, nous ressentons de la satisfaction chez nos athlètes. « Outre le fait d’avoir découvert le métier, cette semaine nous a permis de renforcer la cohésion du groupe et de dépasser certaines limites », déclare Tessa Worley, spécialiste du slalom géant.
Vêtus d’un treillis blanc, d’une large parka et d’un long béret sur la tête, c’est dans leurs tenues de chasseurs alpins que les sportifs assistent à la cérémonie des nouvelles recrues. Sur la place d’armes du fort de Villeneuve-Saint-Georges, sous les yeux des familles, fières de voir leurs proches finaliser leur formation, nos sportifs sont pris par les émotions. « C’est assez incroyable d’être là aujourd’hui, nous confie la championne paralympique Marie Brochet, c’est émouvant de voir les familles. Ce moment est similaire à celui d’un podium en compétition ».
Les professionnels du feu et de la neige se rassemblent ensuite près de la flamme, symbole du GFIS. L’occasion de s’échanger quelques cadeaux et se dire un dernier au revoir. « Ce ne sont pas des stars mais des champions que la BSPP a accueilli. Des personnes remplies de valeur et d’humilité », souligne le commandant Christophe Constans, directeur général de la formation.
Le lieutenant-colonel Gilbert Antchandiet‑N’Komah, chef de corps du GFIS, quant à lui, remercie ces hommes et femmes de représenter l’armée française à travers leurs disciplines. « Merci pour l’honneur que vous nous faites. Lorsque vous gagnez, c’est toute la nation qui gagne ».
Nos invités prennent désormais le chemin de la gare afin de rentrer chez eux. Tous, sauf Antoine Adelisse et Antonin Guigonnat qui décident de prolonger l’aventure en rentrant à Aix-les-Bains à bord de leur historique Citroën 2CV.
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