Grands formats — Qu’est-ce que le développement durable ? Quels en sont les piliers et les objectifs ? Mais surtout, comment la brigade de sapeurs-pompiers de Paris contribue-t-elle, à son niveau, au développement durable ? Nous avons donc passé le fonctionnement de notre institution au crible des dix-sept objectifs de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Voici point par point, des éléments de réponses non-exhaustifs.
QU’EST-CE QUE LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ?
Le développement durable est un modèle d’organisation de la société selon lequel l’amélioration des performances économiques ou sociales s’inscrit dans une perspective de long terme. Concrètement, il s’agit d’une conception de croissance économique qui doit durer dans le temps. De plus, pour que le développement soit considéré comme durable, il doit également répondre à trois autres critères bien spécifiques. En effet, le développement doit être économiquement viable, socialement équitable et écologiquement acceptable. Ce sont les trois piliers du développement durable : le pilier économique, le pilier social et le pilier environnemental.
L’efficacité économique consiste à diminuer la pauvreté et l’extrême pauvreté dans le monde, notamment en garantissant un emploi dignement rémunéré au plus grand nombre. Selon l’agence de la transition écologique (ADEME), établissement public de référence sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, l’économie durable « est une gestion saine des activités humaines sans préjudice pour l’Homme ou pour l’environnement ». L’équité sociale consiste à garantir à l’ensemble de la société un accès aux ressources et aux services de base tels que l’éducation, la santé, l’alimentation ou encore le logement. La réduction des inégalités et le maintien de la cohésion sociale à chaque niveau, local, régional ou mondial, est un fondement du développement durable. Enfin, l’aspect le plus connu du développement durable consiste à limiter les impacts environnementaux liés aux activités humaines, à préserver les écosystèmes et les ressources naturelles de la planète sur le long terme.
Fin 2015, l’assemblée générale des Nations unies a adopté à l’unanimité un programme de développement durable à l’horizon 2030, communément appelé « agenda 2030 ». Ce programme est défini par l’ONU comme étant « un plan d’action pour que tous les pays – pauvres, riches ou à revenus moyens – puissent prospérer en protégeant la planète et vivre en paix ». L’agenda 2030 contient dix-sept objectifs de développement durable (ODD) qui « donnent la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. Les objectifs sont interconnectés et, pour ne laisser personne de côté, il est important d’atteindre chacun d’entre eux, et chacune de leurs cibles, d’ici à 2030 ».
LES 17 OBJECTIFS DE L’ONU ET LA BSPP
1 — PAS DE PAUVRETÉ
Dans le monde, avoir un emploi ne garantit malheureusement pas une vie décente. D’après l’organisation des Nations unies, plus de 780 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté international, fixé à 1,90 dollar par jour. Force est de constater que la France, notamment au travers de ses armées, offre à chacun de ses citoyens (et même aux étrangers, au titre de la Légion étrangère) la possibilité de vivre dignement et de construire sa vie. La brigade de sapeurs-pompiers de Paris n’échappe évidemment pas à cette vérité. En effet, la BSPP garantit à chacun de ses sapeurs-pompiers non seulement une solde permettant de mener une vie décente pendant plusieurs années, parfois toute une vie, mais également la possibilité de s’élever socialement, par l’effort, au travers de l’avancement. Par sa simple existence et son mode de fonctionnement, la Brigade contribue indirectement aux objectifs de l’ONU en termes de lutte contre la pauvreté.
2 — FAIM « ZÉRO »
La faim dans le monde est une réalité. Les estimations actuelles montrent que près de 690 millions de personnes à travers la planète souffrent de la faim [3]. Cela signifie que dans le monde, une personne sur neuf environ est sous-alimentée et ne mange pas à sa faim. Bien que pays développé, la France n’est pas épargnée par la sous-alimentation. Mais comment la BSPP peut-elle lutter contre ce phénomène ? En limitant au maximum, à son niveau, le gaspillage alimentaire. En produisant au plus juste. C’est le fameux « nombre de rationnaires » que les centres de secours font remonter au garde-cuisine du PC de compagnie. Mais pas que. À l’échelle de la Brigade, la juste prévision des repas est un enjeu financier et écologique majeur. Le bureau restauration hôtellerie et loisir (BRHL), au travers du système informatique de gestion des ordinaires, vise à travailler en interopérabilité avec le logiciel SIGTAO [4] afin de prévoir le nombre exact de rationnaires dans toutes les emprises de la BSPP. En outre, le BRHL a lancé un appel d’offres afin de valoriser les livraisons de denrées par des véhicules non polluants (classés Crit’Air 1). Par ailleurs, cet appel d’offres valorise également les produits locaux, en circuit-court, notamment afin de réduire la pollution liée au transport.
3 — BONNE SANTÉ ET BIEN-ÊTRE
L’ONU est formelle : permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous, à tout âge, sont des conditions essentielles au développement durable. Cette affirmation pleine de sens fait écho à la mission première de la Brigade : porter secours. Secourir quelqu’un est parfois le premier pas vers un retour à une bonne santé, qu’elle soit physique ou psychologique. Par ailleurs, la Brigade est formelle : être en bonne santé et en parfaite condition physique sont des conditions essentielles au développement durable du pompier de Paris !
4 — ÉDUCATION DE QUALITÉ
Prix Nobel de la Paix en 1993, Nelson Mandela a qualifié l’éducation comme étant « l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ». Partout sur la planète, dans toutes les sociétés, l’éducation est un enjeu majeur. Si bien que l’ONU consacre un objectif de développement durable entier à la seule éducation des enfants. La Brigade a également bien compris les bienfaits de l’éducation et développe depuis plusieurs années un ensemble de programmes appelés « dispositifs jeunesse » et coordonnés par le bureau ingénierie de la formation (BIF). L’école ouverte propose à des collégiens de 11 à 14 ans d’être sensibilisés aux accidents de la vie courante. Dans le même esprit, près de 90 cadets de la sécurité civile (CSC) sont également sensibilisés aux comportements de prévention, chaque année. La Brigade accueille également tous les ans, et pour trois ans, entre 90 et 120 jeunes de 15 à 18 ans au sein des jeunes sapeurs-pompiers de Paris (JSPP). La BSPP est également engagée dans la formation d’élèves candidats au baccalauréat professionnel des métiers de la sécurité. Enfin, la forte contribution de la Brigade au dispositif d’encouragement à l’engagement citoyen, le service civique, démontre tout l’intérêt que porte la BSPP à l’éducation des jeunes.
5 — ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES
À l’échelle du monde, la France, les armées et la BSPP sont clairement en avance en matière d’égalité entre les sexes. En effet, l’égalité est l’une des valeurs fondatrices des armées. En France, les femmes et les hommes militaires ont les mêmes droits, les mêmes devoirs et aussi la même solde. Le taux de féminisation du ministère des Armées dépasse les 20 %. Il est d’ailleurs pertinent de souligner que l’actuelle ministre de Armées est une femme. Pour autant, l’égalité hommes-femmes (ou femmes-hommes) est encore en développement au sein des armées. À la Brigade, un réseau de référents « mixité-égalité » se développe notamment dans le but de valoriser la mixité au sein de l’Institution et d’améliorer la fidélisation des femmes (le taux de féminisation de la BSPP est de « seulement » 5 %). Concrètement, la prise en compte de la grossesse et du congé parental, dans le cadre de l’avancement et de la carrière des femmes militaires, est un exemple des mesures destinées à renforcer l’égalité des sexes au sein de la Brigade.
6 — EAU PROPRE ET ASSAINISSEMENT
Certains analystes considèrent déjà que le XXIe siècle est celui de l’or bleu : l’eau. L’accès et la gestion de l’eau potable à l’échelle de l’humanité constituent incontestablement un enjeu majeur pour les années à venir. La Brigade, par définition consommatrice d’eau dans le cadre de la lutte contre l’incendie, est depuis de nombreuses années sensibilisée à cette problématique cruciale. Deux projets illustrent notamment l’importance que la BSPP accorde à la gestion vertueuse de l’eau. À LVV, future école du sapeur-pompier de Paris, un réseau de bouches et poteaux d’incendie en circuit fermé et d’une capacité de près de 4 000 m³ garantira l’autonomie en eau à l’ensemble des recrues et stagiaires en formation, grâce à un ingénieux système de récupération de l’eau utilisée et des eaux de pluies. D’un point de vue opérationnel, outre l’acquisition d’émulseurs non fluorés, l’extinction des feux au moyen de la brumisation diphasique (à découvrir dans le dossier consacré aux « feux de demain » de notre édition de septembre 2020) et la possibilité de diviser par cinq la consommation d’eau suscitent beaucoup d’espoir.
7 — ÉNERGIE PROPRE ET D’UN COÛT ABORDABLE
Afin de participer à l’effort de réduction des polluants dans l’agglomération parisienne, la Brigade s’est engagée à remplacer une partie de ses véhicules à énergie thermique par des véhicules à énergie électrique ou hybride. Cet engagement concerne d’abord les véhicules légers et potentiellement, dans un avenir proche, les véhicules de secours et d’assistance aux victimes. Malheureusement, la technologie actuelle ne permet pas encore aux constructeurs automobiles de proposer à la BSPP des engins-pompes électriques aux performances équivalentes aux engins actuels. À ce jour, 32 véhicules légers électriques sont déjà en service à la BSPP, dont celui du général. C’est un bon début !
8 — TRAVAIL DÉCENT ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Afin de développer la croissance économique, l’ONU considère que la baisse du taux de chômage et la création d’opportunités d’emploi pour les jeunes sont deux priorités. Avec plus de 1 200 postes à pourvoir par an, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris apporte, à son niveau, sa pierre à l’édifice. Le bureau organisation des ressources humaines (BORH) est le garant d’un parcours de carrière individualisé où chacun est acteur de sa condition. Concernant l’aspect décent de la profession, la Brigade est engagée depuis de nombreuses années dans une logique d’amélioration des conditions de travail, afin que chaque pompiers de Paris puisse mieux vivre son métier et mieux vivre de son métier. Les différentes primes et offres de logements, comme le suivi psychologique et les mesures visant à améliorer le sommeil des sapeurs-pompiers en sont des exemples concrets, parmi d’autres.
9 — INDUSTRIE, INNOVATION ET INFRASTRUCTURE
La réalisation d’infrastructures respectueuses de l’environnement, favorisant la croissance et l’épanouissement de l’homme est indissociable du concept de développement durable. De la plus petite ampoule au plus grand des bâtiments en passant par les chaufferies ou les appareils de cuisine, chaque détail compte. Ainsi, la construction de la future école des sapeurs-pompiers de Paris (à LVV) répond à toutes les normes environnementales actuellement en vigueur. Plus largement, les milliers d’ampoules de nos centres de secours sont progressivement remplacées par des LED, bien moins gourmandes en énergie pour un éclairage équivalent. Le bureau et la compagnie soutien infrastructure (BSI et CSI) tiennent compte du cycle de vie des bâtiments et des matériaux dans la réalisation de leurs travaux et s’informent de toutes les innovations pouvant améliorer la qualité de vie des sapeurs-pompiers, ainsi que le développement durable de nos infrastructures.
10 — INÉGALITÉS RÉDUITES
« Je ne veux connaître ni ta philosophie, ni ta religion, ni ta tendance politique, peu m’importe que tu sois jeune ou vieux, riche ou pauvre, français ou étranger. Si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n’est pas par indiscrétion mais bien pour mieux t’aider. » Comment ne pas évoquer l’éthique du pompier de Paris, rédigée par le général Casso en 1963, lorsque l’ONU recommande de soutenir les personnes marginalisées et désavantagées ? La vocation de la Brigade et de chaque sapeur-pompier de Paris est sans équivoque : porter secours à tous, en tout temps et en tout lieu.
11 — VILLES ET COMMUNAUTÉS DURABLES
Le concept de développement durable se décline également en termes d’urbanisme et d’architecture. On parle alors d’architecture écologique ou durable, qui permet la construction de bâtiments plus respectueux de l’environnement et parfois même de véritables « écoquartiers ». Mais ces nouveaux modes de développement urbains impliquent la prise en compte de nouveaux risques, notamment en matière de sécurité incendie. La BSPP, au travers de son bureau prévention (BPREV), mène des travaux de recherche visant à définir des règles de prévention incendie pour les constructions en matériaux biosourcés, comme le bois. Concrètement, l’optimisation de la stabilité au feu, la suppression des colles inflammables ou la recherche de solutions d’extinction automatique adaptées au bois sont autant de sujets que le BPREV étudie afin d’améliorer la sécurité incendie de ces nouvelles constructions. Toujours dans la dynamique d’architecture durable, la Brigade est également consultée quant à l’utilisation de sources d’énergies renouvelables, comme l’énergie solaire avec les panneaux photovoltaïques, afin d’émettre des avis techniques de prévention incendie. La prise en compte de l’aspect durable de l’architecture est tout simplement indissociable de la mission de la brigade de sapeur-pompier de Paris. Dans la même idée, le développement des véhicules hybrides oblige les sapeurs-pompiers à modifier quelque peu leur mode opératoire en cas d’incendie (voir notre article page 60).
12 — CONSOMMATION ET PRODUCTION RESPONSABLES
La production et la consommation sont deux sujets extrêmement larges. L’ONU estime que « si la population mondiale atteint 9,6 milliards de personnes d’ici à 2050, l’équivalent de près de trois planètes pourrait être nécessaire pour fournir les ressources nécessaires pour maintenir les modes de vie actuels ». Les actions à mener dans ce domaine sont titanesques mais la Brigade actionne d’ores et déjà quelques leviers, à son niveau, afin de mieux consommer. Et consommer de façon responsable passe notamment par le recyclage. Au sein de l’Institution, le tri sélectif va bientôt se généraliser, sous l’impulsion du cabinet du général et de sa section QSSE[5]. Du côté de la compagnie soutien infrastructure (CSI), dont la mission engendre de nombreux déchets de démolition, le tri est également devenu une évidence. L’imprimerie de la Brigade, elle aussi, œuvre pour consommer de façon plus responsable : utilisation de cartouches d’encre recyclées et sans solvant, suppression des produits chimiques et consommation de papier certifié PEFC[6] sont autant de démarches à citer en exemple. Des composts fleurissent dans les enceintes des centres de secours, si bien que la gestion des biodéchets pourrait bientôt devenir un sujet majeur. L’activité de soin produit également son lot de déchets : les déchets d’activité de soin à risque infectieux (DASRI). L’incinération des DASRI étant plus consommatrice d’énergie que des déchets classiques, leur juste tri est une nécessité. Par ailleurs, la diminution du nombre de gobelets en plastique, qui pourrait paraître anecdotique, est un véritable sujet de préoccupation. Ce ne sont, évidemment, que des exemples et le chemin de la consommation responsable est encore long, mais un long chemin commence toujours par un simple pas.
13 — MESURES RELATIVES À LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Agir maintenant pour arrêter le réchauffement climatique en cours. En effet, l’année 2019 a été la deuxième plus chaude de l’histoire après 2016, selon une étude de l’ONU. Souvent en première ligne face aux épisodes caniculaires récurrents à Paris, la Brigade a pleinement conscience de la situation. Le plan de modernisation de la BSPP est d’ailleurs très clair : il faut inscrire la BSPP dans une démarche de développement durable. Pour cela, les mesures sont nombreuses : l’électrification du parc automobile à hauteur de 50 % de véhicules légers électriques d’ici 2030, la rénovation des infrastructures, notamment en terme de chauffage, le plan de transformation numérique avec la dématérialisation des procédures ou encore la brumisation diphasique sont autant d’exemples concrets qui inscrivent la Brigade dans une logique de développement durable.
14 — VIE AQUATIQUE
Concernant la vie aquatique, l’objectif de l’ONU est de conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. La Seine, qui traverse le secteur de la Brigade avant de se jeter dans la Manche entre Le Havre (76) et Honfleur (14), fait partie intégrante du cycle de l’eau et contribue à alimenter les océans en eau. Bien que la lutte contre la pollution de l’eau soit un véritable enjeu de société et que la qualité de l’eau de la Seine fasse l’objet de nombreux débats, la contribution de la Brigade dans ce domaine est restreinte à son aspect opérationnel, tant l’ampleur de la tâche est immense. En effet, nos sapeurs-pompiers interviennent plusieurs fois par an dans le cadre de missions de dépollution, notamment de récupération d’hydrocarbures, mais ne peuvent que constater, impuissants, les nombreuses incivilités contribuant à la pollution de l’eau et par extension, des océans.
15 — VIE TERRESTRE
Cet objectif onusien vise à préserver et restaurer les écosystèmes terrestres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité. Une intention primordiale, tant la nature est indispensable au fonctionnement de la vie sur terre, mais relativement éloignée du domaine de compétence des sapeurs-pompiers de Paris… Et pourtant, un groupe de pompiers de Paris passionnés contribue bel et bien à préserver une espèce menacée : les abeilles. Car des ruches sont effectivement installées au fort de la Briche, à Saint-Denis (93), et sur les toits de l’état-major, à Paris (XVIIe). Ces ruchers (ndlr : un rucher est un groupe de ruches) permettent non seulement de former les pompiers de Paris aux risques liés aux hyménoptères mais aussi à sensibiliser les familles logées sur place, tout en contribuant modestement à la préservation de l’environnement. Enfin, ruches et abeilles étant synonymes de miel, les relations publiques de la Brigade ont parfois un agréable petit goût sucré, qui n’est pas sans déplaire à nos visiteurs.
16 — PAIX, JUSTICE ET INSTITUTIONS EFFICACES
Voilà un objectif de développement durable pour lequel la BSPP n’a pas à rougir de timidité. En effet, la recherche de l’efficacité maximum est ancrée dans l’ADN de l’Institution depuis toujours. Altruisme, efficience et discrétion guident le pompier de Paris depuis sa formation initiale jusqu’à la fin de son engagement et souvent au-delà. Aujourd’hui, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris absorbe plus de deux millions d’appels par an et réalise en moyenne près de 1 400 interventions par jour. Les départs de secours s’enchaînent donc au rythme effréné d’une sortie toutes les minutes. Le temps de présentation moyen des engins de secours de la BSPP se situe aux alentours de huit minutes. Autant de performances qui font de la Brigade un modèle d’efficacité reconnu et, souvent, une source d’inspiration.
17 — PARTENARIATS POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS
Il s’agit pour l’ONU de développer une coopération et des partenariats mondiaux afin de lever des fonds pour aider les pays en développement à financer des mesures économiques, sociales et environnementales, dans le but de concrétiser des objectifs de développement durable à travers le monde. Soyons réalistes, cet objectif dépasse quelque peu le champ d’action de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
Le développement durable est bien l’affaire de tous. Chaque geste compte. La Brigade, à son niveau et de façon plus ou moins directe, contribue elle aussi à faire évoluer son mode de fonctionnement pour tendre vers un monde plus vertueux, économiquement viable, socialement équitable et écologiquement acceptable. Certaines actions peuvent paraître anecdotiques, voire dérisoires, tant l’ampleur de la tâche est colossale. Mais chaque geste compte. Notre dossier ne mentionne pas, par impossibilité d’exhaustivité, l’ensemble des mesures, des actions du quotidien et des démarches personnelles qui font avancer la cause du développement durable. Mais chaque geste compte.
[1] Notamment du 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (3e RPIMa).
[2] La France est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
[3] Source : ONU.
[4] SIGTAO : système d’information de gestion du temps et de l’activité opérationnels.
[5] QSSE : qualité — santé — sécurité — environnement.
[6] La certification PEFC du papier atteste du respect des fonctions environnementales, économiques et sociales des forêts.
LE REGARD DU COLONEL
COLONEL STÉPHANE TOLLEMER
SOUS-CHEF DE LA DIVISION LOGISTIQUE ET RÉFÉRENT « DÉVELOPPEMENT DURABLE » DE LA BSPP
” CHACUN DOIT AVOIR CONSCIENCE DE SON IMPORTANCE ”
Pourquoi est-il important pour la brigade de sapeurs-pompiers de Paris de contribuer, à son niveau, au développement durable ?
Au-delà de la simple inscription du développement durable dans le plan de modernisation de la Brigade 2020 – 2029, il s’agit clairement de préparer l’avenir de nos enfants… et de nos petits-enfants. Non pas uniquement à l’échelle de la Brigade, mais bien au-delà ! Indéniablement, notre mode de vie actuel conditionne celui des générations à venir. Le développement durable doit donc être la préoccupation de tous, individuellement comme collectivement, car ses enjeux sont considérables.
De plus, notre institution est par vocation au service des autres. Son engagement dans une démarche de développement durable paraît donc presque naturel. Enfin, comme unité militaire reconnue, la BSPP se doit de montrer l’exemple.
Quel regard portez-vous sur l’engagement de la Brigade en terme de développement durable ?
Il est nécessaire d’avoir une approche globale du développement durable et de prendre en compte ses aspects sociaux, économiques et environnementaux. Aussi, et bien que perfectible, notre bilan est à la fois positif et encourageant pour l’avenir.
Sans en avoir conscience, nous contribuons quotidiennement aux objectifs de développement durable. En effet, les mesures prises dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie, mais également la formation des plus jeunes ou encore la promotion de l’égalité hommes-femmes sont autant de sujets qui contribuent à faire avancer la cause du développement durable.
Par ailleurs, le plan de modernisation de la Brigade nous engage à prendre des mesures concrètes, notamment dans le cadre de la préservation de l’environnement. à titre d’illustration, la BSPP vient de faire l’acquisition du premier véhicule d’autorité hybride rechargeable au sein de la Préfecture de Police.
Quels sont vos principaux axes d’effort pour les années à venir ?
Nous allons poursuivre notre engagement et nos efforts dans tous les domaines. Les sujets sont nombreux : l’électrification du parc automobile, avec l’acquisition de près de 20 véhicules électriques par an ; la mise en place de référents « mixité-égalité » au sein des groupements pour promouvoir l’égalité au sein d’une institution encore très masculine ; ou encore l’éducation des populations, notamment au travers du programme « Vivre ensemble » du bureau études et prospective (BEP).
La Brigade dispose d’une certaine autonomie dans le cadre de la préparation de son avenir. Nous devons en user intelligemment, afin de continuer à progresser et rester un exemple.