LES DÉCORATIONS DU CORPS : « Au drapeau ! »

Garde au drapeau BSPP

Grands formats — « Il ne faut pas laisser un drapeau aux mains de l’ennemi, même quand ce drapeau ne serait qu’une serviette. » Cette citation d’Alexandre Dumas illustre admirablement le fait que les étendards, qu’ils soient militaires ou civils, sont plus que de simples morceaux de tissu cousus et brodés. Les drapeaux sont des symboles. Ils sont les témoins historiques des unités qu’ils représentent. Revivez une partie de l’histoire de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris au travers des décorations de son étendard.

Nicho­las Bady —  — Modi­fiée le 21 juillet 2024 à 09 h 57 

Au cours de son his­toire, le corps des sapeurs-pom­piers de Paris a arbo­ré plu­sieurs dra­peaux. L’emblème actuel a été remis à la BSPP en mars 2017 par le géné­ral d’armée Jean-Pierre Bos­ser, alors chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT).

Notre pré­cé­dent dra­peau a été remis au Régi­ment le 14 juillet 1880 par le pré­sident de la Répu­blique Jules Gré­vy. Sous l’occupation, ce dra­peau est confié au 92e régi­ment d’Infanterie de Cler­mont-Fer­rand puis dis­si­mu­lé en 1942 chez un habi­tant, avant d’être offi­ciel­le­ment res­ti­tué aux pom­piers de Paris en 1944. En 2017, l’ancien éten­dard de la BSPP est immor­ta­li­sé dans le film Sau­ver ou périr [1] puis expo­sé à Cham­per­ret, dans l’espace muséal de l’état-major. C’est le pre­mier dra­peau des pom­piers de Paris à être décoré.

PREMIÈRE MÉDAILLE

La Légion d’honneur (LH) est la plus haute dis­tinc­tion natio­nale, dont la créa­tion remonte à 1802 par la volon­té d’un cer­tain… Napo­léon Bona­parte, alors Pre­mier consul de France. Deve­nu Pre­mier empe­reur des Fran­çais en 1804, Napo­léon crée le bataillon de sapeurs-pom­piers de Paris par décret impé­rial en 1811.

L’ordre de la Légion d’honneur décrit son insigne comme « une étoile à cinq rayons doubles, sur­mon­tée d’une cou­ronne de chêne et de lau­rier. Le centre de l’étoile, émaillée de blanc, est entou­ré de branches de chêne et de lau­rier et pré­sente à l’avers l’effigie de la Répu­blique avec cet exergue : “Répu­blique fran­çaise”. Au revers, deux dra­peaux tri­co­lores avec en exergue la devise de l’ordre “Hon­neur et Patrie” et sa date de créa­tion, “29 flo­réal an X” (19 mai 1802) ».

Le 11 juillet 1902, le géné­ral de divi­sion Louis André, ministre de la Guerre, adresse un cour­rier au pré­sident Emile Lou­bet : « Mon­sieur le pré­sident, pour recon­naître les actes de cou­rage et de dévoue­ment et les ser­vices que rend en toutes cir­cons­tances le régi­ment de sapeurs-pom­piers de Paris, j’ai l’honneur de vous pro­po­ser de confé­rer au dra­peau de ce régi­ment les insignes de la Légion d’honneur. Cette récom­pense serait accueillie avec satis­fac­tion par la popu­la­tion pari­sienne et pro­vo­que­rait, j’en suis cer­tain, un légi­time orgueil chez tous les sapeurs-pom­piers de France… ». La pro­po­si­tion est approu­vée. Le dra­peau du Régi­ment reçoit, des mains du pré­sident de la Répu­blique, la croix de la Légion d’honneur trois jours plus tard, le 14 juillet 1902. Depuis, la Bri­gade s’est dis­tin­guée à maintes reprises pour ses actes de cou­rage et de dévouement.

NUIT TRAGIQUE À PARIS

Avril 2005. Un bâti­ment vétuste du nord de la ville, dans le IXe arron­dis­se­ment. Au milieu de la nuit, une épaisse fumée noire s’échappe vers le ciel tan­dis que des rou­leaux de flammes embrasent de nom­breuses fenêtres. Des cris d’horreur résonnent dans les rues. Plu­sieurs dizaines de familles risquent de perdre la vie dans un immense bra­sier de six étages. La situa­tion est cau­che­mar­desque, invrai­sem­blable. Des habi­tants pani­qués, déses­pé­rés, se défe­nestrent pour ten­ter d’échapper à une mort cer­taine. L’hôtel Paris-Opé­ra est le théâtre de l’incendie le plus meur­trier de la capi­tale depuis la Libé­ra­tion : le tris­te­ment célèbre feu de la rue de Provence.

À son arri­vée, le ser­gent-chef Laurent Onillon, chef de garde, demande immé­dia­te­ment l’envoi d’un ren­fort habi­ta­tion. Le plan rouge est déclen­ché dans les minutes qui suivent. Rapi­de­ment, le com­man­de­ment des opé­ra­tions de secours est pris par l’officier de per­ma­nence, le capi­taine Éric Niel, puis par le colo­nel Ber­nard Fon­tan, com­man­dant le pre­mier grou­pe­ment. Le géné­ral Ber­nard Péri­co se pré­sente sur les lieux de l’intervention, ain­si que le maire de Paris Ber­trand Dela­noë et le ministre de l’Intérieur Domi­nique de Vil­le­pin, entre autres auto­ri­tés poli­tiques. Le pré­sident de la Répu­blique Jacques Chi­rac déclare dans un com­mu­ni­qué être bou­le­ver­sé par cette catas­trophe. Dix pre­miers-secours éva­cua­tion (PSE), qua­torze four­gons, quatre échelles aériennes, qua­torze pre­miers-secours rele­vage (PSR), sept ambu­lances de réani­ma­tion et sept uni­tés médi­co-hos­pi­ta­lières com­posent notam­ment le dis­po­si­tif de secours. Près de 440 sapeurs-pom­piers de Paris et 140 secou­ristes asso­cia­tifs font face au sinistre. Le bilan est ter­rible : vingt morts dont onze enfants. Treize urgences abso­lues, qua­rante-deux urgences rela­tives. Quatre per­sonnes décé­de­ront des suites de leurs bles­sures, por­tant le bilan défi­ni­tif à vingt-quatre décès. L’incendie fait la une des jour­naux et notam­ment du jour­nal Le Pari­sien, qui titre « Nuit tra­gique à Paris ». Cette nuit-là, les pom­piers de Paris ont réa­li­sé près de 60 sau­ve­tages. Un exploit.

Pour cette action, le dra­peau de la Bri­gade est déco­ré de la médaille d’honneur pour acte de cou­rage et de dévoue­ment (ACD) éche­lon or par le ministre de l’Intérieur Nico­las Sar­ko­zy, le dimanche 18 sep­tembre 2005. Cette dis­tinc­tion récom­pense toute per­sonne qui, au péril de sa vie, se porte au secours d’une ou plu­sieurs per­sonnes en dan­ger de mort. C’est une médaille ronde, sur laquelle est repré­sen­tée une femme debout tenant palmes et cou­ronnes, entou­rée par trois scènes repré­sen­tant des actions de sau­ve­tage. L’ensemble est sur­mon­té du mot « dévoue­ment ». C’est la pre­mière médaille d’honneur pour acte de cou­rage et de dévoue­ment remise à la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris à titre collectif.

RUE DE PROVENCE

Le chef d’agrès de l’échelle de Blanche, son­née dans le départ nor­mal, a réa­li­sé une dizaine de sau­ve­tages lors de l’incendie de l’hôtel Paris-Opé­ra. Pour son action, le ser­gent José Pin­to est récom­pen­sé de la médaille mili­taire et de la médaille d’honneur pour acte de cou­rage et de dévoue­ment éche­lon vermeil.

Qua­torze ans plus tard, il donne son nom à la pro­mo­tion de sous-offi­cier 2019, dont il par­raine le major de promotion.

UNE BRIGADE CINQUANTENAIRE

Le same­di 4 mars 2017, sur la place de l’hôtel de ville de Paris et sous une pluie bat­tante, le pré­sident Fran­çois Hol­lande pro­nonce un dis­cours mar­quant trois évè­ne­ments majeurs de l’histoire du Corps : le cin­quan­tième anni­ver­saire de la Bri­gade, l’inscription au dra­peau de la men­tion « Cam­pagne d’Orient 1855 – 1856 » et la remise de la médaille de la sécu­ri­té inté­rieure (MSI) à titre col­lec­tif. « Pen­dant la nuit d’horreur du 13 novembre 2015, ce sont 430 sapeurs-pom­piers mili­taires qui sont inter­ve­nus sur tous les lieux des attaques, sur les ter­rasses, à Saint-Denis, au Bata­clan. […] En ajou­tant cette médaille civile aux cita­tions mili­taires pres­ti­gieuses qui forment votre héri­tage, j’ai ain­si vou­lu rap­pe­ler le carac­tère unique de votre Bri­gade, for­ma­tion mili­taire de l’armée de Terre, pla­cée pour emploi auprès du pré­fet de Police de Paris, au ser­vice de la capi­tale et de sa banlieue. »

La médaille de la sécu­ri­té inté­rieure est de forme ronde, sur­mon­tée d’une cou­ronne de chêne et d’olivier. Elle est carac­té­ri­sée par l’effigie de la Marianne, asso­ciée à la men­tion « RF ». Le por­tail de l’hôtel de Beau­vau figure éga­le­ment sur l’avers de la médaille, rap­pe­lant ain­si sa créa­tion par le minis­tère de l’Intérieur en 2012.

François Hollande remet la décoration à la BSPP
Fran­çois Hol­lande remet la déco­ra­tion à la BSPP

COUP SUR COUP

Le 12 jan­vier 2019, le pre­mier-secours éva­cua­tion du centre de secours Châ­teau d’Eau se pré­sente rue de Tré­vise, à Paris, pour une impor­tante fuite de gaz. La situa­tion est par­ti­cu­liè­re­ment dan­ge­reuse. L’équipage entre­prend de mettre en sécu­ri­té les habi­tants et rive­rains lorsqu’une explo­sion d’une extrême vio­lence se pro­duit. Le capo­ral Nathanël Jos­se­lin et le ser­gent Simon Car­tan­naz, res­pec­ti­ve­ment conduc­teur et pre­mier-chef de l’engin de secours, ne sur­vivent pas aux bles­sures cau­sées par la défla­gra­tion. Un troi­sième sapeur-pom­pier de Paris est sau­vé des décombres après de longues minutes de recherches éprouvantes.

Quelques jours plus tard, dans la nuit du 4 au 5 février, les pom­piers de Paris font face à une autre catas­trophe d’envergure excep­tion­nelle, rue Erlan­ger à Paris. Un immeuble entier est embra­sé, rap­pe­lant le contexte de la rue de Pro­vence. Le lourd bilan humain de cet incen­die, dix per­sonnes décé­dées dont un enfant, fait éga­le­ment écho à celui de l’hôtel Paris-Opé­ra. Une dif­fé­rence majeure dis­tingue cepen­dant les deux inter­ven­tions. Rue Erlan­ger, les façades sont inac­ces­sibles aux échelles aériennes : 64 sau­ve­tages sont réa­li­sés uni­que­ment aux moyens des échelles à mains, dans des condi­tions plus que périlleuses. Une véri­table prouesse.

Chris­tophe Cas­ta­ner, ministre de l’Intérieur, ne manque pas de sou­li­gner « l’engagement excep­tion­nel et le cou­rage dont ont fait preuve les sapeurs-pom­piers de Paris lors des inter­ven­tions majeures de la rue de Tré­vise et de la rue Erlan­ger ». Ain­si, pour la deuxième fois de son his­toire, la Bri­gade est déco­rée à titre col­lec­tif de la médaille d’honneur pour acte de cou­rage et de dévoue­ment. À cet ins­tant, d’aucuns pensent que la Bri­gade est au zénith de son acti­vi­té opé­ra­tion­nelle annuelle.

Timeline des decorations BSPP

FEU DE « FORET »

Lun­di 15 avril 2019, aux alen­tours de 19 h 00. Le monde entier a les yeux rivés sur la cathé­drale Notre-Dame de Paris, en flammes. L’action de 600 sol­dats du feu, com­man­dés par le géné­ral Jean-Claude Gal­let, com­man­dant la Bri­gade (COMBSPP), et le géné­ral Jean-Marie Gon­tier, com­man­dant des opé­ra­tions de secours (COS), est sui­vie par la pla­nète entière. Après plu­sieurs heures de lutte achar­née, les sapeurs-pom­piers de Paris ont, par­fois au péril de leur vie, contri­bué à la sau­ve­garde d’un patri­moine inestimable.

Anne Hidal­go, maire de Paris, adresse ses remer­cie­ments « aux pom­piers de Paris qui ont sau­vé, au risque de périr, une part de nous-mêmes. Nous avons vu votre cou­rage sans limite, votre déter­mi­na­tion sans faille. » Pour le Pre­mier ministre Edouard Phi­lippe : « L’histoire retien­dra que les sapeurs-pom­piers de Paris ont sau­vé Notre-Dame et les tré­sors artis­tiques, his­to­riques et spi­ri­tuels qu’elle abri­tait. Je pense au reli­quaire de la cou­ronne d’épines, au reli­quaire du clou et du bois, la tunique du roi Saint Louis, à la gar­ni­ture de l’autel du sacre de Napo­léon 1er ou à la Nati­vi­té du peintre Louis Le Nain. Après avoir été trans­fé­rées à l‘Hôtel de Ville de Paris, ces oeuvres se trouvent désor­mais à l’abri dans les réserves du musée du Louvre […] Nous avons bien évi­dem­ment une pen­sée pour le sapeur-pom­pier et les deux poli­ciers qui ont été bles­sés durant l’intervention. Je veux le dire, ce bilan aurait pu être beau­coup plus lourd. Les sapeurs-pom­piers qui sont inter­ve­nus ont pris des risques que le pays doit connaître et mesu­rer. Au péril de leur vie — je le répète — pour la France. Ils sont des héros et il nous revient désor­mais d’être à la hau­teur de ce qu’ils sont, ain­si qu’à la hau­teur des enjeux ».

À l’Élysée, le pré­sident de la Répu­blique Emma­nuel Macron déclare devant les 250 pom­piers de Paris invi­tés, ain­si que des pom­piers des dépar­te­ments fran­ci­liens, des poli­ciers, des membres de la Croix-Rouge et de la Pro­tec­tion Civile : « Vous avez été l’exemple par­fait de ce que nous devons être […] Mer­ci à vous, qui avez pris tous les risques ».

Quelques semaines plus tard, le ministre de l’Intérieur Chris­tophe Cas­ta­ner honore à nou­veau la BSPP, cette fois-ci au titre de son enga­ge­ment déter­mi­nant lors de l’incendie de la cathé­drale. Pour la deuxième fois de l’année et pour la troi­sième fois de son his­toire, le dra­peau de la Bri­gade est déco­ré de la médaille d’honneur pour acte de cou­rage et de dévoue­ment. Mais pas seulement.

BIAU RUBAN

Le chant tra­di­tion­nel Pelot d’Hennebont [2] évoque la déco­ra­tion d’un sol­dat pour ses faits d’armes : « […] Il a tiré un biau ruban et je n’sais quoi au bout d’argent ; Il m’dit « boute ça sur ton habit » et com­bats tou­jours l’ennemi ; Faut qu’ce soye quelque chose de pré­cieux pour que les autres m’appellent « mon­sieur » ; Et foutent lou main à lou cha­piau quand ils veulent conter au Pelot […] ».

Cet extrait musi­cal illustre admi­ra­ble­ment l’arrêté minis­té­riel du 3 juin 2019 : « Article 1er : La four­ra­gère d’or pour actes de cou­rage et de dévoue­ment est des­ti­née à maté­ria­li­ser d’une façon appa­rente et per­ma­nente les actions d’éclat accom­plies par les for­ma­tions déco­rées au moins trois fois de la médaille d’or pour acte de cou­rage et de dévoue­ment, à titre col­lec­tif, au cours d’opérations de sécu­ri­té civile, de sécu­ri­té inté­rieure et de main­tien de l’ordre sur les théâtres hors champs de guerres ». À l’origine de la créa­tion de cette nou­velle dis­tinc­tion : le pré­sident de la Répu­blique Emma­nuel Macron lui-même.

C’est ain­si que le 1er juillet 2019, le ministre de l’Intérieur Chris­tophe Cas­ta­ner remet au dra­peau sa four­ra­gère d’or, com­po­sée d’un cor­don rond dou­blé doré, tres­sé à un cor­don tri­co­lore sur la par­tie for­mant le tour du bras. L’extrémité du cor­don tri­co­lore forme un trèfle. Le cor­don doré est muni à l’autre extré­mi­té d’un fer­ret et d’un cou­lant en métal doré ou argen­té, selon la tra­di­tion de l’arme ou du ser­vice. Au-des­sus du fer­ret, le cor­don doré forme un nœud à quatre tours. Un biau ruban.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le dra­peau de la Bri­gade se com­pose de trois par­ties : le tablier, la cra­vate et la hampe. Le tablier est un car­ré de 90 cm de côté aux cou­leurs de la France. La cra­vate est la pièce de tis­su sur laquelle sont accro­chées les déco­ra­tions, tan­dis que la hampe est le manche en bois de frêne qui per­met de por­ter l’ensemble.

Description de la cravate du drapeau BSPP
Des­crip­tion de la cra­vate du dra­peau BSPP

AVEC PALME DE BRONZE

Le même jour, la ministre des Armées Flo­rence Par­ly s’adresse aux pom­piers de Paris en ces termes : « […] Sau­ver ou périr, telle est votre devise. Si aucune vie humaine n’était direc­te­ment en dan­ger ce soir d’avril, ce n’est pas seule­ment des pierres que vous avez sau­vées, ce sont des siècles d’histoire, c’est une part de notre huma­ni­té, une frac­tion de nos âmes.

Lorsque les Pari­siens vous appellent les “sol­dats du feu”, ils ne croient pas si bien dire : l’incendie de Notre-Dame démontre encore la richesse du sta­tut si par­ti­cu­lier de la Bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris. Inté­grer la Bri­gade, c’est un choix double : vous êtes pom­piers mais vous êtes aus­si mili­taires. Et c’est toute l’armée de Terre que vous éle­vez par vos qua­li­tés d’exception. Votre esprit de corps, votre abné­ga­tion et votre excel­lence opé­ra­tion­nelle sont autant d’atouts indis­pen­sables au ser­vice de la pro­tec­tion de notre capitale.

[…] Je suis fière de vous comp­ter dans les rangs des armées. Et les armées sont si fières de vous. Et c’est un immense hon­neur de vous remettre aujourd’hui, aux côtés de Chris­tophe Cas­ta­ner, ministre de l’Intérieur, une cita­tion à l’ordre de l’armée et pour la pre­mière fois dans notre his­toire, de remettre à un dra­peau, à votre dra­peau, la médaille d’or de la défense natio­nale ». Avec palme de bronze, sa plus haute déclinaison.

Créée le 21 avril 1982, la médaille de la défense natio­nale (DN) est une déco­ra­tion mili­taire rela­ti­ve­ment récente. Elle récom­pense les ser­vices par­ti­cu­liè­re­ment hono­rables ren­dus par les mili­taires à l’occasion de leur par­ti­ci­pa­tion aux acti­vi­tés opé­ra­tion­nelles ou de pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle des armées, notam­ment les manœuvres, exer­cices, ser­vices en cam­pagne ain­si que les inter­ven­tions au pro­fit des popu­la­tions. De forme ronde, elle pré­sente sur l’avers une effi­gie de la Répu­blique avec la men­tion « Répu­blique fran­çaise ». Sur le revers, les ins­crip­tions « armée-nation » et « défense natio­nale » entourent un bon­net phry­gien. La médaille de la défense natio­nale est la der­nière déco­ra­tion remise à titre col­lec­tif aux pom­piers de Paris.

[1] Le dra­peau appa­raît fur­ti­ve­ment dans la scène où le ser­gent Pas­quier reçoit la médaille militaire !

[2] Tri Yann, 1974

Madame Florence Parli, ministre des Armées décore le drapeau de la BSPP
Madame Flo­rence Par­li, ministre des Armées, décore le dra­peau de la BSPP.

AU DRAPEAU !

Le lieu­te­nant Loïc Bas­sière était « porte-dra­peau » de mars à juin 2020, en plein confi­ne­ment natio­nal… Bien que n’ayant pas eu l’occasion de por­ter notre éten­dard lors d’une céré­mo­nie offi­cielle, il lève le voile sur cer­tains aspects de cette fonc­tion pour le moins « emblématique ».

« Le porte-dra­peau est géné­ra­le­ment un offi­cier subal­terne du grade de lieu­te­nant, volon­taire pour assu­rer cette fonc­tion dont le man­dat dure trois mois. Ain­si, tous les grou­pe­ments se par­tagent, à tour de rôle, la res­pon­sa­bi­li­té de l’emblème de la Bri­gade. Le porte-dra­peau est accom­pa­gné dans sa mis­sion par une “garde au dra­peau” com­po­sée de sapeurs-pom­piers du grou­pe­ment en res­pon­sa­bi­li­té. Au pre­mier rang se trouvent deux sous-offi­ciers, de part et d’autre du porte-dra­peau. Der­rière eux, trois mili­taires du rang forment un deuxième rang. Le chan­ge­ment de garde s’effectue tri­mes­triel­le­ment, habi­tuel­le­ment lors de la céré­mo­nie de pré­sen­ta­tion des recrues au dra­peau (PRD).

Il n’y a pas de for­ma­tion par­ti­cu­lière à ce poste. Les consignes sont tra­di­tion­nel­le­ment trans­mises “de porte-dra­peau à porte-dra­peau”. Les nom­breuses répé­ti­tions per­mettent à la garde au dra­peau de se syn­chro­ni­ser avec jus­tesse pour atteindre la per­fec­tion dans l’exécution. La rigueur est fon­da­men­tale dans cet exer­cice de représentation.

Très atta­ché aux tra­di­tions, j’éprouve une très grande fier­té, car nous, la garde au dra­peau, sommes les dignes repré­sen­tants de la Bri­gade, à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est une mis­sion noble et hau­te­ment symbolique. »


Timeline des decorations BSPP

À LIRE AUSSI…

HISTOIRE – Il y a 15 ans… Nuit blanche, Rue de Provence

HISTOIRE – Il y a un an, Notre-Dame de Paris…

CEREMONIE – Le dra­peau de la Bri­gade hono­ré par la République

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