GRAND PARIS & JO 2024 : Quelles implications pour la BSPP ?

Nicho­las Bady —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 41 

Grands formats — ALLO DIX-HUIT vous propose de partir à la découverte du « Grand Paris », de ses spécificités et de ses enjeux. Quel sera le visage de la métropole de demain ? Et comment la Brigade se prépare-t-elle aux Jeux Olympiques de 2024, projet emblématique de la métropole ? Éléments de réponse.

LE « GRAND PARIS » : QUÈSACO ?

Nous avons tous enten­du par­ler du « Grand Paris » et de la façon dont il va modi­fier le pano­ra­ma urbain, éco­no­mique, social et cultu­rel de notre belle et grande région pari­sienne. Pour autant, cer­tains se posent encore la ques­tion… Qu’est-ce que le « Grand Paris », au juste ?

Si Paris est depuis tou­jours la capi­tale de la mode, ces der­nières années, la mode est au « Grand Paris ». Plus pré­ci­sé­ment depuis le 27 jan­vier 2014, avec la loi de moder­ni­sa­tion de l’action publique ter­ri­to­riale et d’affirmation des métro­poles, dite « loi MAPTAM », ren­for­cée par la loi du 7 août 2015 de nou­velle orga­ni­sa­tion ter­ri­to­riale de la Répu­blique, dite « loi NOTRe ». Ces der­nières ont abou­ti à la créa­tion de la Métro­pole du Grand Paris (MGP), le 1er jan­vier 2016.

UNE STRUCTURE ADMINISTRATIVE
La Métro­pole du Grand Paris est le nom d’une struc­ture admi­nis­tra­tive, tech­ni­que­ment appe­lée « éta­blis­se­ment public de coopé­ra­tion inter­com­mu­nale » (EPCI) et fon­dée sur le prin­cipe de l’intercommunalité. Elle regroupe la ville de Paris (75), 123 com­munes des trois dépar­te­ments des Hauts-de-Seine (92), de la Seine-Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94), ain­si que sept com­munes de l’Essonne (91) et du Val-d’Oise (95). Soit 131 com­munes (151 en comp­tant les arron­dis­se­ments de Paris) pour une den­si­té de popu­la­tion de plus de sept mil­lions d’habitants !

La métro­pole du Grand Paris est divi­sée en 12 ter­ri­toires (T1 à T12) dont les péri­mètres sont fixés par les décrets du 11 décembre 2015. La ville de Paris conser­vant son sta­tut par­ti­cu­lier, 11 de ces ter­ri­toires ont le sta­tut d’établissements publics ter­ri­to­riaux (EPT). En orange est déli­mi­té le sec­teur Brigade.

Le pré­sident de la Métro­pole du Grand Paris, Patrick Ollier, a été élu au len­de­main de sa créa­tion, le 22 jan­vier 2016. Il a été réélu le 9 juillet 2020, au titre de la man­da­ture 2020 – 2026. Le pré­sident de la MGP est appuyé dans son action par un « bureau métro­po­li­tain », com­po­sé de 20 vice-président(e)s et 23 conseiller(e)s délégué(e)s repré­sen­ta­tifs de toutes les sen­si­bi­li­tés poli­tiques. Tous ces élus sont maires, adjoints ou conseillers de l’une des com­munes de la Métro­pole et cha­cun est res­pon­sable d’un domaine pré­cis. Anne Hidal­go, par exemple, est vice-pré­si­dente délé­guée aux rela­tions inter­na­tio­nales et aux grands évè­ne­ments de la Métro­pole du Grand Paris, en plus de ses fonc­tions de maire de Paris. Enfin, le « conseil métro­po­li­tain », com­po­sé de 208 membres issus des com­munes de la métro­pole, est l’organe déli­bé­rant de la MGP. Le conseil élit notam­ment le pré­sident et les membres du bureau de la Métro­pole du Grand Paris.

Les enjeux de la Métro­pole du Grand Paris sont mul­tiples. Il s’agit notam­ment de rele­ver le défi du déve­lop­pe­ment et de l’aménagement éco­no­mique, social et cultu­rel, de la pro­tec­tion de l’environnement et de l’attractivité inter­na­tio­nale. Car une com­pé­ti­tion mon­diale se joue entre les métro­poles telles que Londres, Tokyo ou New York. En défi­ni­tive, la Métro­pole du Grand Paris s’inscrit dans une dyna­mique autant locale que mondiale !

Confor­mé­ment aux dis­po­si­tions du Code géné­ral des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales (CGCT), la Métro­pole du Grand Paris exerce de plein droit, en lieu et place de ses com­munes membres, des com­pé­tences en matière de déve­lop­pe­ment et d’aménagement éco­no­mique, social et cultu­rel ; de poli­tique locale de l’habitat ; de pro­tec­tion et de mise en valeur de l’environnement et de poli­tique du cadre de vie ; de ges­tion des milieux aqua­tiques et pré­ven­tion des inon­da­tions et enfin, d’aménagement de l’espace métro­po­li­tain, notam­ment dans le cadre des Jeux Olym­piques de Paris 2024.

UN SUPERMÉTRO
Le « Grand Paris », c’est aus­si le Grand Paris Express (GPE) : un pro­jet de « super­mé­tro » com­plé­tant le réseau actuel, avec la réa­li­sa­tion de quatre nou­velles lignes sou­ter­raines. En 2030, la ligne 15 for­me­ra une boucle autour de Paris et tra­ver­se­ra les dépar­te­ments de la petite cou­ronne : la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine. La ligne 16 des­ser­vi­ra la Seine-Saint-Denis de Saint-Denis à Cli­chy-Mont­fer­meil, avant de s’arrêter à Chelles puis à Champs-sur-Marne, en Seine-et-Marne (77). La ligne 17 relie­ra la ville de Saint-Denis jusqu’au Mes­nil-Ame­lot, en pas­sant par Le Bour­get et Rois­sy-Charles-de-Gaulle. La ligne 18 des­ser­vi­ra essen­tiel­le­ment l’Essonne et les Yve­lines (78), de l’aéroport d’Orly jusqu’à Ver­sailles. Par ailleurs, le pro­lon­ge­ment de la ligne 14 entre Saint-Denis et l’aéroport d’Orly contri­bue­ra éga­le­ment à enri­chir l’offre de trans­port en région parisienne.

© Socié­té du Grand Paris
Exer­cice de feu de tun­nel Grand Paris Express à Créteil.

UN MAÎTRE D’ŒUVRE
La conduite du pro­jet Grand Paris Express, de son finan­ce­ment à la réa­li­sa­tion des tra­vaux, est assu­rée par la Socié­té du Grand Paris (SGP). Il s’agit d’un éta­blis­se­ment public créé en 2010 et visant notam­ment à conce­voir le réseau, assu­rer la construc­tion des nou­velles gares et réa­li­ser des inter­con­nexions avec le réseau exis­tant, géré par la SNCF et la RATP.

La notion de « Grand Paris » regroupe donc la Métro­pole du Grand Paris, en tant que grande struc­ture inter­com­mu­nale, mais éga­le­ment le futur métro Grand Paris Express, dont le maître d’œuvre est la Socié­té du Grand Paris ! 

Pour plus d’informations, ren­dez-vous sur www.metropolegrandparis.fr et www.societedugrandparis.fr.


JEUX OLYMPIQUES 2024 : PARIS VOIT GRAND !

Après 1900 et 1924, la ville de Paris accueille­ra les Jeux Olym­piques en 2024, pour la troi­sième fois de son his­toire. Cet été, l’arrivée du dra­peau olym­pique à la capi­tale a lan­cé le compte à rebours du début des Jeux, ren­dez-vous majeur de la Métro­pole du Grand Paris.

Les Jeux Olym­piques (JO) reviennent à Paris, tout un sym­bole ! Vous sou­ve­nez-vous que les Jeux, sous leur forme moderne, ont été « réno­vés » par un fran­çais ? En effet, Pierre de Cou­ber­tin, pour qui l’essentiel n’est pas encore de par­ti­ci­per mais presque, fonde en 1894 le comi­té inter­na­tio­nal olym­pique (CIO) au cours d’une céré­mo­nie à l’université de la Sor­bonne, à Paris. Quatre ans plus tard, en 1896, les pre­miers Jeux Olym­piques de l’ère moderne ont lieu à Athènes puis à Paris, à nou­veau quatre ans plus tard, en 1900. Pour les Jeux de 1924, Paris accueillait 6 000 ath­lètes venus de 45 pays !

LA XXXIIIe OLYMPIADE
Pour son édi­tion 2024, Paris voit grand. Plus de 10 000 ath­lètes des 206 comi­tés olym­piques du globe (voir enca­dré), sont atten­dus pour concou­rir dans plus de 300 épreuves, dans 32 sports ! Les camé­ras du monde entier seront bra­quées sur la capi­tale pen­dant plus de deux semaines, du 26 juillet au 11 août 2024, soit seize jours. Quant aux Jeux Para­lym­piques, ils se tien­dront quelques jours plus tard, du 28 août au 8 sep­tembre 2024, soit douze jours de com­pé­ti­tion. Au total, les Jeux Olym­piques et Para­lym­piques de Paris 2024 se joue­ront pen­dant 28 jours, pour les­quels la BSPP est déjà en phase de pré­pa­ra­tion (lire ci-des­sous, notre inter­view du colo­nel adjoint territorial ).

LE SAVIEZ VOUS ? 

Pour être tout-à-fait rigou­reux, il faut par­ler de comi­tés natio­naux olym­piques et non de pays lorsque l’on évoque les JO. En effet, 206 comi­tés sont repré­sen­tés pour…197 pays. Cela pro­voque quelques sin­gu­la­ri­tés. Par exemple, les Ber­mudes, qui ne sont pas un pays au sens légal, pos­sèdent un comi­té natio­nal olym­pique et donc envoient une équipe aux JO. Idem pour les îles Caï­mans, Puer­to-Rico, les Samoas amé­ri­caines et quelques autres. De la même manière, le comi­té de Grande-Bre­tagne ne regroupe que l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Écosse. Les Nord-Irlan­dais, offi­ciel­le­ment res­sor­tis­sants du Royaume-Uni, concourent aux JO sous la ban­nière du comi­té natio­nal olym­pique d’une Irlande réunifiée.

Le logo des Jeux Olym­piques de Paris 2024 a été dévoi­lé le 21 octobre 2019. Pour la pre­mière fois dans l’histoire des JO, l’emblème sera com­mun aux Jeux Olym­piques et Paralympiques.

Il repré­sente à la fois une médaille d’or et une flamme, sym­boles olym­piques par excel­lence, mais éga­le­ment le visage d’une femme, Marianne, sym­bole de la Répu­blique Fran­çaise.
La typo­gra­phie de style « art déco » fait réfé­rence aux Jeux Olym­piques de Paris de 1924 !

Les épreuves se dérou­le­ront essen­tiel­le­ment à Paris et dans ses envi­rons. La capi­tale sera un ter­rain de jeu par­ti­cu­liè­re­ment pres­ti­gieux pour plus de 24 sports olym­piques, qui se tien­dront notam­ment au Parc des Princes, au Grand Palais, sur le Champ-de-Mars, sur la place de la Concorde ou encore au palais omni­sports de Paris-Ber­cy ! Mais les Jeux rayon­ne­ront éga­le­ment tout autour de Paris, des Yve­lines à la Seine-et-Marne en pas­sant par les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, qui accueille­ra le Vil­lage olym­pique, le Vil­lage des médias, ain­si que six sports, dont le mara­thon para­lym­pique. Par ailleurs, le tour­noi de foot­ball se joue­ra dans cinq stades de pro­vince (Bor­deaux, Nantes, Lyon, Nice et Mar­seille), tan­dis que l’intégralité des matchs de hand­ball se joue­ra à Lille. Enfin, le site de Teahupo’o, à Tahi­ti, sera le théâtre de la com­pé­ti­tion olym­pique de surf !

DES JEUX DURABLES
Les Jeux de Paris se veulent aus­si res­pec­tueux de l’environnement. Ain­si, 95% des sites olym­piques sont déjà exis­tants ou seront tem­po­raires, afin de limi­ter l’impact sur le cli­mat de trop nom­breuses construc­tions. Seuls deux sites sont à construire : le vil­lage olym­pique et para­lym­pique, ain­si que le centre aqua­tique. Ces deux construc­tions seront lais­sées en héri­tage au dépar­te­ment de la Seine-Saint-Denis, qui souffre d’ailleurs d’un manque de pis­cines. Par ailleurs, le comi­té d’organisation des Jeux est enga­gé dans un vaste plan de réduc­tion de l’impact car­bone des JO de Paris. Il s’agit notam­ment de trou­ver des solu­tions bas-car­bone pour toutes les acti­vi­tés liées aux Jeux. En outre, 100 % des émis­sions de car­bone seront “com­pen­sées” par des pro­jets à double béné­fice social et envi­ron­ne­men­tal, répar­tis sur les cinq conti­nents. Comme la Bri­gade (lire notre dos­sier de jan­vier 2021 sur le déve­lop­pe­ment durable), les JO se mettent au vert !

UNE PASSATION OLYMPIQUE
Les Jeux Olym­piques de Tokyo 2020 ont offi­ciel­le­ment tou­ché à leur fin le 8 août 2021, lors d’une céré­mo­nie de clô­ture où le gou­ver­neur de Tokyo, Yuri­ko Koike, a trans­mis le dra­peau olym­pique au pré­sident du CIO, Tho­mas Bach, qui l’a lui-même remis à la maire de Paris, Anne Hidal­go. Conçu par Pierre de Cou­ber­tin en 1913 et pré­sen­té offi­ciel­le­ment en 1914, le dra­peau olym­pique a flot­té pour la pre­mière fois aux Jeux d’Anvers, en Bel­gique, en 1920. Il est arri­vé à Paris le 9 août 2021 et flotte depuis sur le par­vis de l’Hô­tel de ville.

Depuis sa phase de can­di­da­ture, la ville de Paris est déter­mi­née à offrir à l’ensemble des Fran­çais une expé­rience des Jeux excep­tion­nelle. Le pré­sident de la Répu­blique Emma­nuel Macron a d’ailleurs annon­cé en juillet 2021 sa volon­té de don­ner un carac­tère « unique et révo­lu­tion­naire » à la céré­mo­nie d’ouverture des Jeux de Paris, notam­ment en uti­li­sant « tout ce que la Seine offre comme cadre urbain ». Pour cela, l’ensemble des ser­vices de l’État, dont la BSPP, tra­vaillent en col­la­bo­ra­tion avec Tony Estan­guet, cham­pion de canoë et pré­sident du comi­té d’organisation des JO 2024.

UN MARATHON OUVERT
Si vous avez tou­jours rêvé de cou­rir le mara­thon olym­pique, les Jeux Olym­piques de Paris 2024 vont peut-être vous per­mettre de réa­li­ser votre rêve. En effet, une épreuve du mara­thon, dite publique, sera ouverte à une par­ti­ci­pa­tion mas­sive de cou­reurs ama­teurs, le même jour et dans les mêmes condi­tions que l’épreuve olym­pique, mais à une heure dif­fé­rente. Et comme disait Pierre de Cou­ber­tin : « L’important, c’est de participer. »

Pour plus d’informations, ren­dez-vous sur www.paris2024.org et sur www.paris.fr !

▶ LE REGARD DU COLONEL

COLONEL DIDIER CHALIFOUR

COLONEL ADJOINT TERRITORIAL ( COLADTER )

Le colo­nel Didier Cha­li­four nous reçoit dans son bureau, au sein de l’état-major de Cham­per­ret, pour évo­quer les enjeux, pour la BSPP, des Jeux Olym­piques et Para­lym­piques 2024. Il prend le temps de répondre à nos questions.

▶ Dans quelle mesure la BSPP sera-t-elle impactée par les JO 2024 ?

Il faut savoir que les JO 2024 pèsent déjà lar­ge­ment sur les acti­vi­tés de la BSPP.

Les ani­ma­tions orga­ni­sées cet été sur le Tro­ca­dé­ro pour faire la pro­mo­tion de l’esprit olym­pique et for­ma­li­ser la pas­sa­tion de res­pon­sa­bi­li­tés entre Tokyo et Paris ont par exemple mobi­li­sé de nom­breux acteurs : le bureau pré­ven­tion dans l’instruction des dos­siers rela­tifs aux struc­tures tem­po­raires éri­gées, le bureau opé­ra­tions dans la super­vi­sion de dis­po­si­tifs de secours adap­tés. De même, les grou­pe­ments d’incendie subissent d’ores et déjà sur leur sec­teur l’impact des chan­tiers liés à la construc­tion des futurs sites olym­piques et adaptent leur pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle en conséquence.

Le bureau infra­struc­ture étu­die quant à lui le pro­jet de créa­tion d’un nou­veau centre de secours à proxi­mi­té immé­diate du futur vil­lage olym­pique qui, en phase « héri­tage » (post JO), offri­ra à la Bri­gade une capa­ci­té sup­plé­men­taire dans une zone de forte sol­li­ci­ta­tion en pleine mutation.

Oui les JO ont déjà com­men­cé pour la BSPP et une équipe de marque a même été créée au sein de l’état-major pour por­ter la dimen­sion « secours-san­té » dans les tra­vaux de pla­ni­fi­ca­tion opé­ra­tion­nelle ins­truits et pilo­tés par la pré­fec­ture de police (EMZDSP).

À l’été 2024, il s’agira donc de faire face à une acti­vi­té excep­tion­nelle dans un contexte de ten­sion extrême en rai­son de l’enjeu natio­nal et de l’ultra média­ti­sa­tion de l’événement.

La Bri­gade accueille­ra sur sa zone d’opération de très nom­breuses épreuves, mais sur­tout les céré­mo­nies d’ouverture et de clô­ture qui atti­re­ront des délé­ga­tions étran­gères de haut rang, de nom­breuses per­son­na­li­tés et une foule de spec­ta­teurs de toutes nationalités.

Au-delà de l’appui aux dis­po­si­tifs de sécu­ri­té, pla­cés sous la res­pon­sa­bi­li­té de l’organisateur, sur les sites de com­pé­ti­tion et de fes­ti­vi­tés, la Bri­gade devra donc absor­ber les inter­ven­tions liées à un risque cou­rant par­ti­cu­liè­re­ment aggra­vé, tout en main­te­nant une capa­ci­té d’action face au risque exceptionnel.

▶ À J‑3 ans des Jeux, quelles sont vos principales préoccupations ?

La pre­mière de mes pré­oc­cu­pa­tions consiste, dans les tra­vaux de pla­ni­fi­ca­tion, à faire por­ter le regard sur le volet « secours », quand laten­dance natu­relle est d’orienter les études sécu­ri­taires sur les pro­blé­ma­tiques de sûre­té (police).

Il s’agit éga­le­ment de ne pas lais­ser la réflexion se concen­trer sur les seuls sites de com­pé­ti­tion mais d’attirer l’attention sur le risque en péri­phé­rie des événements.

Sur ce point de nom­breuses don­nées manquent encore : jauges de public, fré­quen­ta­tion des sites, fes­ti­vi­tés annexes, contexte sani­taire, sécu­ri­taire et social à l’été 2024. L’effort porte donc aujourd’hui prin­ci­pa­le­ment sur l’élaboration et la vali­da­tion des prin­cipes d’engagement de la force (concen­tra­tion des moyens de pre­mière inten­tion, pré­ser­va­tion d’une capa­ci­té de manœuvre) à défaut de pou­voir arti­cu­ler un dis­po­si­tif de façon précise.

L’assurance de béné­fi­cier de res­sources à la hau­teur des ambi­tions expri­mées consti­tue une autre pré­oc­cu­pa­tion majeure.

L’inquiétude porte tout par­ti­cu­liè­re­ment sur la popu­la­tion des secou­ristes qui sera for­te­ment sol­li­ci­tée dans le cadre des dif­fé­rents dis­po­si­tifs pré­vi­sion­nels de sécu­ri­té (DPS). De fait, les asso­cia­tions agréées de sécu­ri­té civile pei­ne­ront sans doute à ren­for­cer dans la période la cou­ver­ture opé­ra­tion­nelle Brigade.

Par anti­ci­pa­tion, il est donc néces­saire d’envisager toutes les mesures visant à consti­tuer des forces sup­plé­tives : réser­vistes, volon­taires ser­vice civique et citoyens secouristes.

▶ Quels seront, selon vous, les principaux critères de réussite des Jeux Olympiques ?

La mobi­li­sa­tion tout d’abord et l’adhésion des acteurs à ce pro­jet d’intérêt natio­nal. L’anticipation ensuite pour appré­hen­der l’événement avec enthou­siasme et confiance. La capa­ci­té enfin, et sur­tout, à agir de façon coor­don­née entre les ser­vices, pour garan­tir au-delà des mis­sions de sécu­ri­té assu­mées par l’organisateur une réponse opé­ra­tion­nelle fiable et rodée des ser­vices de l’Etat.

Il semble utile pour cela de tirer le meilleur pro­fit de la doc­trine « évé­ne­ment grave », rédi­gée à la suite des atten­tats de 2015, et de conce­voir des exer­cices ciblés pour une pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle com­mune opti­male. Un centre de coor­di­na­tion zonal devrait voir le jour au sein de la pré­fec­ture de police à l’horizon des JO. Sans se sub­sti­tuer à l’action des salles opé­ra­tion­nelles des dif­fé­rentes direc­tions, il sera l’outil néces­saire à l’engagement de forces par­fai­te­ment interopérables.

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