Grands formats — En 1941 le caporal-chef Clément, électricien du service Travaux est le lauréat du concours de l’insigne régimentaire. L’auteur a associé les initiales S et P pour fusionner la devise « Sauver ou Périr » avec « Sapeurs- Pompiers ».
La genèse
En 1942 le Régiment est doté officiellement de cet insigne, son descriptif est le suivant : forme de blason (Ecu français ancien) qui porte en relief sur fond de flamme, les armes de Paris surmontées de 2 haches et la devise “sauver ou périr “. Au bas du blason, la croix de la légion d’honneur.
Avant cela et depuis le second empire au moins, la devise des sapeurs-pompiers de Paris parait être aux yeux des historiens “Mourir en faisant son devoir”, notamment parce que le Colonel Paris, qui commande alors le Régiment, l’évoque au début de son allocution du 11 mars 1881, aux obsèques du Sapeur Havard, mort au feu des magasins ou Printemps deux jours plus tôt : ” Fidèle à notre devise, “Mourir en faisant son devoir”, il est mort comme les Marais, les Hartmann, les Beaufils et les Bellet… »
En 1928, on retrouve la devise “Sauver ou Périr” sur l’insigne de l’Association Amicale des Anciens Militaires du Régiment de Sapeurs- Pompiers de la Ville de Paris, forte de presque trois mille membres en 1930.
Suite au travail de Clément, dans son rapport en date du 9 décembre 1941, adressé au Ministre Secrétaire d’Etat à la Guerre, le Colonel Simonin, commandant le Régiment, décrit l’insigne dont il envisage de doter le Régiment dans l’espoir, dit-il : « de ramener chez les cadres et la troupe l’esprit militaire du corps. Cet insigne, qui affectera la forme d’un blason (écu français ancien) portera, en relief, sur fond de flammes, les armes de la Ville de Paris, dont le Régiment assure le service d’incendie depuis le Premier Empire. Ces armes seront surmontées de deux haches, attributs distinctifs du corps et de la devise : “Sapeurs-pompiers — Sauver ou Périr” (ces quatre mots sont liés), devise que chaque officier, sous-officier, caporal ou sapeur doit avoir à cœur de mettre en pratique en toutes circonstances”.
Le sens profond
Le 8 août 1868, vers 22 H 15, un incendie éclate au n° 134, rue Saint Antoine (IVe arr.) chez un marchand de beurre, fromages et œufs à l’enseigne « La Truie qui file ». Lorsque les secours de la caserne Culture Sainte-Catherine (renommée Sévigné) arrivent sur les lieux, le feu s’est propagé avec une violence inouïe transformant l’étroite cage d’escalier qui dessert les cinq étages en une fournaise impraticable. Après qu’il se soit lancé avec le caporal Bouvatier à l’assaut de la façade pour rejoindre et secourir plusieurs personnes en détresse, le caporal F.Thibault accède avec son échelle à crochets au 5e étage. Avec l’aide d’un drap, il attache à son dos une femme prise de panique pour la redescendre. Arrivé à l’extrémité de son échelle, Thibault se trouve très éloigné de l’étage inférieur à cause du chêneau qui donne un angle important par rapport au plan de la façade. Il effectue alors avec une habilité extraordinaire un rétablissement hors du commun qui lui permet de tomber d’aplomb au quatrième étage.