Histoire — Chacun se souvient de ce qu’il faisait lors des attentats du 11 septembre 2001. Ce jour-là, les États-Unis ont vacillé, ébranlés par un acte terroriste abominable. Le Fire Department of New York (FDNY) va œuvrer héroïquement pour sauver un maximum de personnes, mais va également payer un énorme tribut en vies humaines. La formidable énergie et la détermination des Américains leur ont permis de trouver la force de se relever. Hommage.
Un matin ordinaire de septembre, dans l’Est des États-Unis. L’Amérique se réveille à peine lorsque quatre avions de ligne sont détournés. Deux s’écrasent d’abord, à quelques minutes d’intervalle, dans les tours jumelles du World Trade Center (WTC), en plein cœur de New York. Un troisième avion s’abat sur le Pentagone, près de Washington D.C., tandis que le quatrième termine sa course folle dans un champ, à 20 minutes de vol de la capitale américaine. Les États-Unis, et le monde entier, sont sous le choc.
Dans le célèbre quartier de Manhattan, où se situent les tours jumelles, les pompiers du Fire Department of New York (FDNY) doivent faire face à une situation catastrophique, impensable et totalement inédite. Deux avions de plusieurs tonnes, chargés de dizaines de milliers de litres de kérosène hautement inflammable, se sont encastrés à plus de 600 km/h dans deux des plus hautes tours du monde. Le premier départ de secours, de niveau 5th alarm fire, se compose de 20 engins-pompes, huit moyens élévateurs aériens et de nombreux engins spéciaux et de commandement… Bien d’autres suivront.
L’ampleur du sinistre est démesurée. Plus de 8 500 personnes travaillent dans chacune des twin towers… Les avions ont heurté les deux tours de 110 étages à hauteur des 94e et 78e niveaux. Les étages supérieurs sont immédiatement condamnés. Piégés par les flammes et la fumée, nombreux sont les occupants des plus hauts niveaux à se jeter dans le vide. L’évacuation des étages inférieurs, par les escaliers, est longue et rendue difficile par les nombreux incendies épars, provoqués par le carburant enflammé coulant depuis les étages supérieurs.
L’évolution dramatique de la situation engendrera le départ d’environ 200 engins du FDNY, trois bateaux-pompes et 1 000 hommes. En pénétrant dans les tours, les pompiers de New York savent qu’ils risquent leurs vies pour sauver celles des autres. Ils sont des centaines à l’intérieur lorsque les tours s’effondrent, provoquant le décès de plus de 2 700 personnes. Parmi elles, 343 pompiers de la ville de New York, dont le chef de Corps, l’aumônier, 14 chefs de bataillon, 17 capitaines, 46 lieutenants et 264 firefighters, décédés dans l’attentat du World Trade Center.
WE COME BACK STRONGER
La résilience est la capacité d’un écosystème ou d’un groupe d’individus à se rétablir après une perturbation extérieure. Force est de constater que les habitants de la ville de New York et les États-Unis ont réussi, non sans difficulté, à se relever et se reconstruire, tout en honorant la mémoire des victimes du 11 septembre.
Dix ans jour pour jour après les attentats, le 11 septembre 2011, est inauguré le 9⁄11 memorial (prononcer : nine one one memorial). Cet espace de mémoire se compose d’un grand parc dans lequel deux grands bassins, d’une profondeur de neuf mètres chacun, sont disposés à l’emplacement même des tours jumelles. Des chutes d’eau s’écoulent le long des parois des bassins, évoquant tant l’effondrement des tours que la mémoire du peuple américain. Les contours des bassins portent les noms de toutes les victimes des attentats. Par ailleurs, une rose déposée sur le nom de chaque victime, le jour de leur anniversaire, honore leur mémoire.
Dans le parc, un poirier représente à lui seul la résilience du peuple américain. Découvert gravement abîmé en octobre 2001, le survivor tree a survécu à l’effondrement des deux tours. Soigné par le département des parcs et loisirs de la ville de New York pendant plusieurs années, l’arbre survivant a été replanté au sein du mémorial en 2010. Aujourd’hui, cet arbre est un symbole d’espoir et de renaissance.
Sous le mémorial, le musée du 11 septembre retrace minute par minute le déroulé des attaques. Surtout, il honore la mémoire de toutes les victimes des attentats au travers de milliers d’objets, de photographies et d’enregistrements audio ou vidéo. Parmi les pièces notables du musée, figure la bouleversante épave de l’échelle n°3 des pompiers de New York, gravement endommagée lors de l’effondrement des tours. Sa présence au musée rend un vibrant hommage à son équipage, entièrement décédé, aux 343 pompiers disparus et à l’ensemble du FDNY.
L’ultime symbole de la résilience des États-Unis et de la ville de New York est la construction du One World Trade Center (1WTC), un immense gratte-ciel dont la flèche culmine à 546 mètres de hauteur. Un édifice monumental, construit entre 2006 et 2013 à proximité immédiate du mémorial. En 2012, quelques mois avant la fin de sa construction, le président des États-Unis Barack Obama a signé une poutre en acier, hissée au sommet de la tour. Le président a écrit : « Nous nous souvenons, nous reconstruisons, nous revenons plus forts ! Barack Obama. »
343
C’est le nombre de sapeurs-pompiers du Fire Department of New York (FDNY), provenant de 75 casernes différentes, qui sont décédés lors des attentats du 11 septembre 2001. Il s’agit du plus lourd bilan humain de l’histoire des pompiers de la ville de New York.
Rencontre avec Joe Pfeifer :
Joseph W. Pfeifer fut notamment le premier chef lors de l’attaque du World Trade Center, le matin du 11 septembre 2001 et a joué un rôle de commandement majeur pendant l’ouragan Sandy en 2012, ainsi que lors du déraillement du train de banlieue «