Histoire — Ces casernes ont en leur temps accueilli des soldats du feu. Aujourd’hui, certaines ont complètement disparu. D’autres, entièrement transformées, hébergent une activité totalement différente. Et parfois, avec le temps, on finit par oublier que ces constructions ont connu le rythme de vie mouvementé des sapeurs-pompiers de Paris. Depuis la première caserne située sur l’Île de la Cité, rue de Nazareth en 1811, ce voyage se décline en plusieurs verbes. Autant de verbes pour vous amener à sillonner les rues de Paris et de la petite couronne et plonger dans l’Histoire.
Redevenir
En 1843, les moines du collège des Bernardins, rue de Poissy, cèdent leur place aux soldats du feu. Dans ce cadre tout à fait atypique, ils s’installent ainsi dans une abbaye cistercienne du XIVe siècle. Tout au long du XIXe siècle, les autorités demandent que cette caserne soit déplacée. Il faut attendre 1993 pour que les « moines de la 2e Cie » intègrent leurs nouveaux locaux rue du Cardinal-Lemoine. Le collège est racheté par le Diocèse et redevient un lieu culturel et cultuel.
Devenir
La mythique caserne de Château-Landon devient « La Caserne ». Historiquement, ce bâtiment est la première caserne conçue par et pour des pompiers de Paris, en 1879. Implantée au carrefour des rues Philippe de Girard et de l’Aqueduc, et en forme de triangle, elle comprend une cour centrale dédiée aux manœuvres et des remises adaptées au stockage des voitures. Le tout permettant une dispersion rapide des secours. Cependant, depuis 2005, hommes et matériels ont déserté les lieux pour s’installer quai de Valmy, le long du canal Saint-Martin. Aujourd’hui, d’importants travaux feront de ce lieu un incubateur dédié à la mode et au luxe.
Interpeller
Dans le quartier des Ternes, dans le XVIIe arrondissement, une façade interpelle l’œil aguerri au 27 avenue Niel. Trois imposantes portes de garage intégrées dans un bâtiment ressemblant étrangement aux casernes de Château d’Eau, Bitche, Malar, Charonne ou encore Nativité. Entre 1894 et 1936, des camions rouges s’élançaient à toute allure de ces portes. Avec la construction de Champerret, les deux casernes étant trop proches l’une de l’autre, une nouvelle caserne est construite, rue Mesnil dans le XVIe arrondissement. La ville récupère les locaux de l’avenue Niel et y installe la section territoriale de voirie.
De même, au square Stalingrad, à Aubervilliers, une annexe du tribunal d’instance, abritait des sapeurs-pompiers de la 10e puis de la 26e compagnie, entre 1940 et 1969.
Apercevoir
Sur l’esplanade Georges Marrane, derrière la mairie d’Ivry, se tient un marché ouvert hebdomadaire. C’est également l’emplacement choisi par la commune pour y implanter un poste de pompiers depuis la fin du XIXe siècle. Le bâtiment se présente sous la forme d’un long hangar à colombage sans étage. Intégrée à la zone de compétence du Régiment en 1940, la caserne d’Ivry est transférée en 2014 dans une construction moderne. Désormais, c’est une antenne de la Croix-Rouge qui occupe les lieux.
Accolée au théâtre municipal de Saint-Denis, une annexe a, pendant 30 ans, fait office de caserne de pompiers. En 1970, le PC de la 26e compagnie déménage sur le site du Fort de la Briche.
Transformer
Lors de l’extension de la zone de compétence à la totalité de la petite couronne en 1968, il a fallu parfois installer des sapeurs-pompiers en toute hâte… dans des habitations. Ainsi, en banlieue, certaines casernes ne sont autres que des pavillons ou des immeubles transformés. Puis, lors de leurs fermetures, retransformées en habitations.
Parfois, ces transformations s’opèrent au sein d’espaces volumineux comme les gymnases. à Nanterre, en 1940, le gymnase municipal devient une caserne ; tandis qu’à Clichy-la-Garenne, l’ancienne caserne est devenue aujourd’hui un gymnase.
Rénover
Le manque d’espace urbain conjugué à l’augmentation des moyens pompiers ont entraîné quelques transformations, profondes modifications ou véritables « liftings ». En effet, quatre casernes ont été entièrement reconstruites au même endroit. C’est le cas de Livry-Gargan (2014), Parmentier (2001), Montreuil (1996) et La Courneuve (1987). Héritée des pompiers communaux en 1940, cette dernière n’était plus adaptée à la vie d’une caserne du XXIe siècle. L’enchevêtrement des bâtiments laisse place à un îlot fonctionnel à étages, d’un immeuble de logements et d’une cour de manœuvres.
S’étonner
Sur l’Île de la Cité, en plein cœur de Paris, se trouvent quatre hauts lieux historiques : la cathédrale Notre-Dame, l’hôpital Hôtel-Dieu, la Préfecture de police et le Palais de justice. à l’extension de ce dernier, un quartier entier est détruit, dont la caserne Sainte-Chapelle, le long du quai des Orfèvres. Jusqu’en 1907, le Régiment possédait une caserne non loin de son état-major installé dans la Préfecture de police.
Se souvenir
On observe encore de nos jours un bâtiment abandonné, rue Etienne Dolet à Pierrefitte, comprenant sur sa façade l’inscription « sapeurs-pompiers ». Entre 1940 et 1943, puis entre 1977 et 2018, cette caserne protègeait le secteur nord de la 26e compagnie. Par ailleurs, depuis 2018, une nouvelle caserne est implantée à la croisée de Pierrefitte et Stains
LE SAVIEZ-VOUS ?
Les casernes de Sévigné et de Vieux-Colombier sont les plus anciennes casernes encore en service. Des sapeurs-pompiers y exercent depuis 1814 !
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