Histoire — Il y a un peu plus de 50 ans, la Brigade réceptionnait la première partie du camp de Voluceau pour y installer huit hectares d’un véritable temple de la technique de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Aménagé sur une ancienne emprise de l’OTAN, il est implanté sur le territoire de la commune de Bailly, dans les Yvelines (78). 35 corps de métiers y sont représentés par les 210 militaires qui contrôlent, entretiennent et réparent les engins du parc automobile du corps. Le camp de Voluceau gère également l’instruction par la mise en œuvre des matériels et la dispense de formations des utilisateurs. Retour chronologique dans l’histoire des fonctions techniques du corps de sapeurs‑pompiers de Paris.
Organisation communale
1722 – 1770 : Lettre patente du roi, donnant au directeur général des pompes du roi, la charge de fournir, d’entretenir et de renouveler les pompes à bras de la compagnie des gardes pompes et les outils nécessaires ainsi que les voitures d’eau.
6 juillet 1801 : Arrêté consulaire portant sur l’organisation du corps des gardes pompiers de Paris. L’état-major compte un ingénieur et un sous-ingénieur. Il leur revient de suivre les gardes pompiers. Cet arrêté, officialise la création d’un atelier de construction et de réparation au corps.
Bataillon de sapeurs-pompiers de Paris
18 septembre 1811 : Création du bataillon de sapeurs-pompiers de Paris. Le décret du 18 septembre 1811, confirme que le capitaine-ingénieur a la charge de cet « embryon » de fonction logistique, technique et de soutien.
27 avril 1850 : L’état-major, avec le capitaine ingénieur, a autorité sur les autres capitaines du bataillon. Les dépenses d’achats, de confection, de réparation et de conservation du matériel sont ordonnancées par le préfet de Police.
19 mai 1858 : Décret impérial du 19 mai 1858. L’emploi d’ingénieur du Bataillon peut être confié à un officier du grade de capitaine ou de major, qui en assure tant les fonctions d’administration technique que les fonctions administratives.
Régiment de sapeurs-pompiers de Paris
1866 : Décret impérial du 5 décembre 1866, création du service du major-ingénieur.
1885 : Les services techniques, comme les services administratifs prennent de l’ampleur, notamment avec le recrutement d’ouvriers spécialisés pour les ateliers et la création d’une section imprimerie placés sous le commandement du capitaine-ingénieur Arthur Constantin Krebs (chef du service de 1887 à 1898).
1889 : Création du secteur d’intervention et mise en service d’engins conçus et partiellement construit dans les ateliers du corps. Développement des services techniques installés dans les locaux de l’état-major du Régiment situé dans le bâtiment de la Préfecture de Police, tant pour les fonctions de cartographie, de gestion du réseau hydraulique que d’ateliers.
1899 : Le service du « major ingénieur » devient le service des « officiers-ingénieurs ». 52 personnels y travaillent dont 40 sapeurs employés dans un large panel de métiers tels que ajusteurs, menuisiers, tourneurs, bourreliers, chaudronniers, forgerons, charrons, peintres, cordonniers, tailleurs, électriciens, magasiniers, typographes…
1906 : Le capitaine ingénieur tient la comptabilité du service pour le matériel d’incendie et l’outillage des ateliers. Il est aussi chargé de la surveillance des ateliers. Les officiers ingénieurs de ce service font partie de plusieurs commissions, et visitent de nombreux établissements classés pour lesquels ils fournissent des rapports.
12 août 1929 : Le « service des officiers ingénieurs » devient le service technique qui compte alors 96 personnels. Les travaux exécutés par ces derniers sont principalement de la réparation, de l’entretien, de la révision, de la confection de roues de voiture d’incendie et de dévidoirs mais aussi d’échelles à crochets comme d’accessoires divers, de réfections partielles ou totales de peinture, de montage et remplacement d’avertisseurs sonores ainsi que d’entretien des communications intérieures et réseaux de sonnerie de feu. Coté casernement, le commandement confie également à ces personnels les réfections complètes ou partielles d’appartements, d’aménagement de locaux (magasins, bureaux, salles de bain…).
Le service technique, quartier central Champerret (1938 – 1967)
Le service technique, quartier central Champerret (1938 – 1967)
Les bâtiments abritant l’état-major sont devenus trop exigus. La construction de la partie état-major de Champerret a débuté en 1934 pour se terminer fin 1937. L’occupation des locaux s’étale de janvier à mai 1938. Ce déménagement accompagne une réforme d’envergure d’extension de la zone de responsabilité du Régiment au département de la Seine avec la réquisition des centres de secours des communes concernées.
1940 : Le service technique compte des ateliers dans les cinq bataillons du Régiment.
1957 : le Régiment dispose d’une station d’étude de l‘hydraulique à Saint-Ouen, spécialement destinée à l’instruction sur la marche des pompes en relais. Il dispose également d’un laboratoire d’étude au quartier central permettant d’effectuer sur échantillon, des essais d’inflammabilité, de combustibilité et d’isolement calorifique.
1er mars 1967 : Décret n°67 – 155 signé par le président de la République Charles de Gaulle dissout le Régiment et crée la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
17 août 1967 : à 9 h 30, réception des installations par le service technique du camp de Voluceau, site ayant servi de base à l’OTAN entre 1951 et 1967.
L’ère Brigade
1er janvier 1968 : La brigade de sapeurs-pompiers de Paris prend possession des centres de secours des trois départements périphériques : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, placés dans sa zone de compétence.
1968 : le service technique compte quatre entités. On y retrouve le bureau du service technique, la section matériel, la section électricité et la section atelier.
1er septembre 1969 : le bataillon des services est créé et comprend deux unités administratives élémentaires : une compagnie hors-rang et une compagnie des services (CDS) pour assurer exclusivement la gestion et l’administration des services techniques.
1970 : le service technique développe un service armement avec un atelier armement et un service des munitions. Celui-ci assure la gestion, le contrôle, la comptabilité et l’entretien des matériels.
1er janvier 1972 : le bataillon devient un groupement des services (GDS) qui a pour mission de gérer et de soutenir les militaires de l’état-major, des bureaux et des services, d’administrer le personnel détaché et ceux des unités élémentaires spécialisées.
1er août 1973 : le GDS compte une troisième unité administrative élémentaires : la compagnie de quartier général (CQG) en charge de la gestion des services installés à l’état-major Champerret.
1979 : Apparition du service technique à la gestion et contrôle des matériels en service de l’UISC1 (unité d’instruction de sécurité civile n°1), dont les missions assignées sont la lutte contre la pollution fluviale et maritime par les hydrocarbures et la mise en place d’une cellule mobile d’intervention radiologique.
1er février 1981 : Le « service technique » devient les « services techniques » et les structures de l’état-major sont adaptées aux besoins de la Brigade. Deux divisions fonctionnelles sont créées pour traiter les problématiques d’opération, d’instruction, de prévention, de finance, d’administration et d’infrastructure.
2009 : Des changements majeurs, entrant dans le cadre du plan de modernisation du service de secours et de lutte contre l’incendie, sont opérés dans l’organisation de la BSPP.
2010 : Les services techniques sont organisés en six grandes entités : section commandement, section conduite de la maintenance, section achat/budget, section logistique, section réparation, station d’essais et école de formation technique.
2011 : Le groupement des services (GDS) est renommé groupement des soutiens. Cette transformation accompagne la politique de restructuration des armées qui entend privilégier les fonctions dites « cœur de métier » en les soulageant des fonctions logistiques et de soutien.
1er juin 2013 : La CDS qui était exclusivement dédiée au soutien administratif des services techniques depuis 1969, devient la compagnie de maintenance (32e cie), placée sous le commandement du chef de corps du groupement de soutiens et de secours. Ses compétences s’élargissent avec la prise en charge de la mission d’exécution du maintien en condition opérationnelle. Elle assure au quotidien les entretiens préventifs et curatifs de plus de 1 400 engins en service.
VOLUCEAU : BASE DES PUISSANCES ALLIÉES (1951 – 1967)
En 1950, le conseil de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) désigne Paris comme siège du grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE), due à sa position centrale et à ses excellents moyens de communications. Au départ, on utilise l’hôtel Astoria, situé sur l’avenue des Champs-Élysées, mais rapidement, l’état-Major doit quitter ces lieux inappropriés et exigus. En trois mois, le génie militaire français construit une base militaire à Louveciennes dans le département des Yvelines. Elle accueille au total 183 officiers de diverses nationalités : américains, français, britanniques, italiens, belges, néerlandais, danois, norvégiens ou encore canadiens. Pour servir d’annexe, on pense au camp de Voluceau : situé à cheval sur la commune de Rocquencourt et de Bailly, il compte de nombreux bureaux à usage de magasins, ateliers, mess et cuisines. En mars 1966, la France se retire des commandements intégrés de l’OTAN et retrouve l’entier exercice de sa souveraineté sur le sol national.