HISTOIRES DE POMPIERS : DES FAITS DIVERS… TOUT L’ÉTÉ (1)- Caporal Thibault, super star

Damien Gre­nèche —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 31 
Photo du Caporal Thibaut, sauvetuer célèbres des sapeurs-pompiers de Paris

Web-série — Le 8 août 1868, un homme, un sapeur-pompier de Paris sort de l’anonymat et s’installe dans toutes les discussions. Adulé par la population, comme par la presse, François Thibault devient une véritable célébrité. Avec cette nouvelle web-série, revivons des histoires de pompiers pas comme les autres. Des faits divers… pendant tout l’été !

En cette chaude soi­rée d’été, un incen­die éclate au 134 de la rue St-Antoine, dans le quar­tier du Marais, en plein cœur de Paris. C’est à l’enseigne de la « truie qui file », une crè­me­rie, que les pom­piers de la caserne Sévi­gné accourent (à pied !) en tirant leurs maté­riels. Arri­vés sur place, au milieu des cris des témoins, ils constatent l’impossibilité d’emprunter la cage d’escalier. En un rien de temps, les sapeurs dressent leurs échelles à cro­chets pour atteindre les cinq étages du bâtiment.

Fai­sant preuve d’un cou­rage et d’un héroïsme inouï, Thi­bault réa­lise à lui seul, dix sau­ve­tages en arra­chant des flammes, les vic­times les unes après les autres. Le der­nier se conclut par celui de la dame Folias. Elle est à ce point pani­quée, que notre capo­ral décide de l’attacher à son dos avec un drap. Un ins­tant sus­pen­du dans le vide, il com­prend qu’il est trop loin de la fenêtre située juste en des­sous. Le sau­ve­tage parait impos­sible. Et pour­tant, par une habile manœuvre, il arrive à se réta­blir et à retom­ber d’aplomb. Sauvés ! 

Tout ceci se passe devant une foule médu­sée par ce qu’ils viennent de voir. Cha­cune de ses acro­ba­ties sont accom­pa­gnées d’applaudissements et des cris d’admiration. Les jour­na­listes sont éga­le­ment pré­sents pour recueillir des témoi­gnages. Dès lors, la vie du capo­ral Thi­bault ne sera plus la même. Les jour­naux de cette époque débordent d’articles fai­sant l’éloge de Fran­çois Thi­bault ; des poèmes, des lettres, des des­sins, des pho­to­gra­phies, des cadeaux arrivent du monde entier. Des ban­quets sont orga­ni­sés en son hon­neur dans toute la France.


ENCENSÉ PAR LA PRESSE

« Nous sommes allés à la caserne de la rue de Sévi­gné où nous avons ques­tion­né ce sol­dat. Ses mains et son corps sont cou­verts de cica­trices » Le Figa­ro, 11 août 1868.

« Une foule com­pacte se pres­sait aux abords de la bou­tique d’un débi­tant […] le capo­ral Thi­bault venait d’entrer dans cette mai­son. La foule gros­sis­sait à cette nou­velle et l’on atten­dait sa sor­tie […] la foule le pres­sait en criant « bra­vo ! bra­vo ! vive le capo­ral ! vive le capo­ral Thi­bault ! » Le petit jour­nal, 14 août 1868.

« le capo­ral s’étant ren­du bou­le­vard Mont­martre, au café de Suède, y a été l’objet d’une véri­table ova­tion […]. On ne par­vint qu’avec beau­coup de peine à le faire sor­tir du milieu de la foule com­pacte qui encom­brait le bou­le­vard » Le petit jour­nal, 29 août 1868.

Tous témoignent de son immense et éphé­mère popularité. 

Ces deux gra­vures illus­trent avec humour l’attraction qu’il repré­sente… jusqu’à faire le bon­heur ou le mal­heur de nom­breux direc­teurs de théâtres parisiens…

Figure incon­tour­nable de l’identité du sapeur-pom­pier de Paris, modèle de ver­tus, le récit des actions du capo­ral Thi­bault est encore de nos jours ensei­gné à chaque nou­velle recrue.


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