HISTOIRES DE POMPIERS : DES FAITS DIVERS… TOUT L’ÉTÉ (3) — Les feux de l’amour

Damien Gre­nèche —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 36 

Web-série — De tout temps, le sapeur-pompier de Paris a déchainé les ardeurs. Il exerce son métier par passion. Ce feu sacré qui attire les regards et les vocations, mais aussi les cœurs. Tous les mardis, cet été, retrouvez des histoires insolites de pompiers… 


On dit que l’amour donne des ailes.

À cette époque, chaque mili­taire sou­hai­tant se marier, doit obte­nir l’autorisation du colo­nel com­man­dant le Régi­ment. Cepen­dant, le ser­gent-major Sidorbe se voit refu­ser le droit de convo­ler avec une jeune fille nom­mée Cécile. Rava­lant sa fier­té, il pré­pare un plan diabolique.

Dési­gné pour la col­lecte des recettes des théâtres des­ti­née à payer le ser­vice de repré­sen­ta­tion, Sibobre garde la somme de 1 500 francs dans sa veste et se rend aux Buttes-Chau­mont pour ache­ter un cos­tume civil. Aper­çu pour la der­nière fois à la Gare de Lyon, le « voleur par amour », Sidobre est sûre­ment par­ti cacher son amour en Suisse. (L’intransigeant, 17 octobre 1880)

On assure familièrement que l’amour rend aveugle.

Le naïf sapeur For­tin « est une vic­time de l’amour ». Tom­bé sous le charme d’une jeune femme qui ouvre les bar­rière à la fron­tière fran­co-belge, il déserte du jour au len­de­main et ren­voie ses effets mili­taires à sa caserne pour vivre son amour outre Quié­vrain. Néan­moins, pris de remords et cer­tai­ne­ment du mal du pays, il se consti­tue pri­son­nier au consu­lat fran­çais en Bel­gique. Tra­duit en conseil de guerre, il éclate en san­glots sous les accu­sa­tions. Seule la belle plai­doi­rie du célèbre avo­cat Me Saint-Méry sau­ra tou­cher les juges. Acquit­té ! (Le Petit Pari­sien, 2 octobre 1887)

C’est une certitude, l’amour rend fou !

Si vous n’en êtes pas convain­cus, vous auriez pu le deman­der au pauvre capo­ral Le Saoût, vic­time de sa pro­mise dont le cœur bru­lait d’un amour si ardent. Il avait ren­con­tré Mlle Marthe Del­bos, cui­si­nière de son état, qui ne se conten­ta qu’un temps, de leurs ren­dez-vous galants. Elle vou­lait au plus tôt offi­cia­li­ser leur union devant le maire. Le Saoût repous­sait à chaque fois la déci­sion. Elle don­na ren­dez-vous à son amant de la caserne Tro­ca­dé­ro dans une chambre d’hôtel de la rue de l’Arc-de-Triomphe. Puis, après avoir pas­sé la nuit ensemble et essuyé une nou­velle dés­illu­sion, elle attra­pa un fla­con sur la che­mi­née et jeta le conte­nu au visage du capo­ral. Pour avoir refu­sé de l’épouser, le jeune capo­ral avait été vitrio­lé. Gra­ve­ment brû­lé, il atteint néan­moins le poste de police voi­sin, puis fût trans­por­té à l’infirmerie du Régi­ment. « Il avait pro­mis… ». (L’Humanité, 8 sep­tembre 1910)

Et parfois, la douleur d’un chagrin d’amour pousse l’un des amants à la tragédie.

Ade­line est une jeune pari­sienne sen­sible aux charmes des pom­piers de son quar­tier. Elle vit une aven­ture avec l’un d’entre eux, le sapeur Juliat. Mais un soir, affo­lée, elle décide de se rendre à la caserne Gre­nelle après avoir reçu cour­rier de rup­ture, et demande à voir son sapeur. Une dis­cus­sion mou­ve­men­tée s’engage, puis Juliat tourne les bottes et repasse le porche de la caserne. « En le voyant s’éloigner la jeune femme sort un revol­ver et se tue d’une balle dans la tête ». (La Petite Répu­blique, 2 juin 1908)


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