Web-série — Pour ce dernier épisode de notre web-série de l’été, nous vous présentons un florilège d’aventures cocasses dont les sapeurs-pompiers ont été les héros involontaires ou parfois fantasmés.
Quand un pompier rencontre un fou
Un sapeur de la caserne du Château‑d’Eau, en permission, décide de profiter de sa nuit parisienne. Il se rend dans un cabaret et fait la connaissance d’un étrange individu. Ce dernier se présente à lui comme étant un conscrit et le couvre de louanges : « je t’admire brave sapeur, et je t’envie. C’est mon rêve d’entrer dans le corps des sapeurs ». Liés rapidement d’amitié, les deux hommes fêtent leur rencontre jusqu’au petit matin. Cependant, à son réveil, le sapeur s’aperçoit, avec stupeur que sa tenue a disparu. Revêtu de la tenue civile de son soi-disant ami, il regagne sa caserne et comme on le devine aisément, se fait punir. Quant au jeune conscrit, déguisé en sapeur, il se rend au domicile de sa mère et lui annonce « je suis pompier » ! Au lieu de se réjouir, la vielle femme avertit le commissariat voisin. Pour quelle raison ? Son fils, déjà interné à l’asile de Saint-Anne venait de récidiver.
Au Vélo, ça turbine… du cerveau
Au Vélo, ça turbine… du cerveau
Le 29 avril 1899, le journal Le Vélo, à force de calembours et jeux de mots, présente l’arrivée d’un matériel nouveau chez les sapeurs-pompiers de Paris : la voiture électrique ! Une voiture-dévidoir qui se « dévide à 17km/h », où les « nobles bêtes sont remplacées par des accumulateurs », et se réjouissant d’une première expérience menée « sans aucune pompe ».
Retour chez le fournisseur
Après avoir plané quelques minutes au-dessus de Paris à 900m d’altitude, un ballon et son pilote qui en a perdu le contrôle, vont s’écraser sur les toits de la capitale, rue Saint-Fiacre. Les pompiers de la rue du Château‑d’Eau et de Rousseau “volent” à son secours. A croire que ces ballons ne sont pas si dirigeables ! Quoi qu’il en soit l’agilité et la bravoure des sapeurs ont permis de réaliser un sauvetage aussi remarquable que rare. Ironie du sort, l’immeuble abritent les magasins de l’artisan qui a fourni l’étoffe pour la voile du ballon.
Blanc comme rouge… Rien ne bouge !
« Les sapeurs-pompiers de Paris boiront-ils du vin blanc ? ». Telle est la question existentielle posée par le Quotidien. En effet, le président du groupe viticole de Chambre et député de l’Hérault s’adresse au ministre de la Guerre au sujet d’une interdiction formulée à l’égard des pompiers parisiens. C’est une injustice pour les producteurs, car le vin blanc est, comme le rouge, « la plus hygiénique des boissons »… à condition qu’il ne tâche pas !
Deux « pays » à Montmartre
En février 1904, Charles Quinet, homme de lettres, chansonnier et auteur dramatique raconte dans le journal Le Rire la rencontre entre deux « pays » sur les hauteurs de Montmartre. L’un est sapeur-pompier, son nom est Trapèze ; l’autre, prénommé Cuvette est militaire en permission à Paris. Penser à prendre votre décodeur car le français est quelque peu entaché d’argot. Partageant un verre, Trapèze se confie sur sa situation et sa vie rocambolesque. Après avoir « assez turbiné pendant trois berges », il se réjouit puisqu’il ne lui reste plus que 24 jours de service à accomplir. Le travail de militaire est harassant, « ils ont eu la graisse… mais ils n’auront pas la peau ». Ayant la fibre musicale, il s’essaie à la fanfare, mais « souffler dans une petite flûte, ça fatiguait les bronches », alors il a été muté dans un poste de sécuritaire au 29e bataillon de Vincennes. Cependant, après huit jours d’écriture, il était victime de « crampes à la main droite ». Bon. Souhaitant faire valoir ses qualités athlétiques, il rejoint les moniteurs de gymnastique à la Tour-Maubourg ; mais « on n’y mangeait pas très bien ». Après cela, il apprend que des peintres sont demandés pour refaire le casernement de la Nouvelle-France. Il s’engage naturellement avec le 2e régiment d’infanterie de marine. Sauf que « le trac des coliques de plomb » hante ses pensées, alors il se retourne reversé au 17e bataillon de chasseurs à Rambouillet en tant que cuisinier. « Mais faire la cuisine l’été, c’est terrible ». Alors grâce à une connaissance, il est admis servant à la pharmacie au Val-de-Grâce. Jusqu’à la terrible épidémie de fièvre typhoïdique où il rejoint les cavaliers du 19e escadron du train des équipages. Mais alors, sa carrière chez les sapeurs-pompiers, les dangers du feu, des fumées, les chutes de l’échelle ? Pas de problème dit-il « je suis le garçon de la cantine » !
Sapeurs-pompiers et devoir conjugal
En août 1917, un député propose avec beaucoup de fantaisie, une solution au service de la repopulation où les sapeurs-pompiers seraient l’élément déclencheur. L’idée est simple et repose sur un point : le sommeil des Parisiens. La nuit, les Français dorment, il n’est donc pas possible de « fabriquer à tour de bras des petits français et des petites françaises ». Attention, pas d’esprit mal placé. Il n’est absolument pas question de transformer les sapeurs-pompiers en « étalons officiels ». Seulement de sillonner les rues de Paris vers deux heures du matin afin de réveiller les nombreux couples endormis… Qui n’auront d’autre choix que de s’occuper à satisfaire leur devoir marital. « Imaginez les conséquences de ce raid des sapeurs-pompiers à travers Paris… neuf mois plus tard ! »
L’ordonnance de la rentrée
Les vacances sont terminées. C’est la rentrée ! Après plusieurs semaines passées en famille, arrive le temps des séparations. Le moment où les mains se délient. Non loin de Sévigné, rue des Quatre-Fils, un sapeur-pompier accompagne une petite fille et porte son cartable. Le « souci », c’est que ce sapeur de 1ère classe n’est pas le papa, mais l’ordonnance du papa. La question se pose : est-ce que le soldat d’élite est payé pour remplacer la bonne ? Sûrement que le journaliste de l’époque ne connaissait pas l’esprit de famille qui règne au Régiment.
Rébus vers la caserne
Voici, pour finir, un rébus, pas des plus évidents, proposé par le Charivari, quotidien illustré satirique, en 1855. Accrochez-vous !
Le « S » a peur /pont pied /« NE » boudent pas /devant /« LE » dans « G ». = les sapeurs-pompiers ne boudent pas devant le danger !