HISTOIRES DE POMPIERS : DES FAITS DIVERS… TOUT L’ÉTÉ (8) – Boires, déboires, devoir conjugal et autres péripéties…

Damien Gre­nèche —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 34 
extrait de la une du Petit parisien

Web-série — Pour ce dernier épisode de notre web-série de l’été, nous vous présentons un florilège d’aventures cocasses dont les sapeurs-pompiers ont été les héros involontaires ou parfois fantasmés.

Quand un pompier rencontre un fou

Un sapeur de la caserne du Château‑d’Eau, en per­mis­sion, décide de pro­fi­ter de sa nuit pari­sienne. Il se rend dans un caba­ret et fait la connais­sance d’un étrange indi­vi­du. Ce der­nier se pré­sente à lui comme étant un conscrit et le couvre de louanges : « je t’admire brave sapeur, et je t’envie. C’est mon rêve d’entrer dans le corps des sapeurs ». Liés rapi­de­ment d’amitié, les deux hommes fêtent leur ren­contre jusqu’au petit matin. Cepen­dant, à son réveil, le sapeur s’aperçoit, avec stu­peur que sa tenue a dis­pa­ru. Revê­tu de la tenue civile de son soi-disant ami, il regagne sa caserne et comme on le devine aisé­ment, se fait punir. Quant au jeune conscrit, dégui­sé en sapeur, il se rend au domi­cile de sa mère et lui annonce « je suis pom­pier » ! Au lieu de se réjouir, la vielle femme aver­tit le com­mis­sa­riat voi­sin. Pour quelle rai­son ? Son fils, déjà inter­né à l’asile de Saint-Anne venait de récidiver.


Au Vélo, ça turbine… du cerveau

Au Vélo, ça tur­bine… du cerveau

Le 29 avril 1899, le jour­nal Le Vélo, à force de calem­bours et jeux de mots, pré­sente l’arrivée d’un maté­riel nou­veau chez les sapeurs-pom­piers de Paris : la voi­ture élec­trique ! Une voi­ture-dévi­doir qui se « dévide à 17km/​h », où les « nobles bêtes sont rem­pla­cées par des accu­mu­la­teurs », et se réjouis­sant d’une pre­mière expé­rience menée « sans aucune pompe ».


Retour chez le fournisseur

Après avoir pla­né quelques minutes au-des­sus de Paris à 900m d’altitude, un bal­lon et son pilote qui en a per­du le contrôle, vont s’écraser sur les toits de la capi­tale, rue Saint-Fiacre. Les pom­piers de la rue du Château‑d’Eau et de Rous­seau “volent” à son secours. A croire que ces bal­lons ne sont pas si diri­geables ! Quoi qu’il en soit l’agilité et la bra­voure des sapeurs ont per­mis de réa­li­ser un sau­ve­tage aus­si remar­quable que rare. Iro­nie du sort, l’immeuble abritent les maga­sins de l’artisan qui a four­ni l’étoffe pour la voile du ballon.


Blanc comme rouge… Rien ne bouge !

« Les sapeurs-pom­piers de Paris boi­ront-ils du vin blanc ? ». Telle est la ques­tion exis­ten­tielle posée par le Quo­ti­dien. En effet, le pré­sident du groupe viti­cole de Chambre et dépu­té de l’Hérault s’adresse au ministre de la Guerre au sujet d’une inter­dic­tion for­mu­lée à l’égard des pom­piers pari­siens. C’est une injus­tice pour les pro­duc­teurs, car le vin blanc est, comme le rouge, « la plus hygié­nique des bois­sons »… à condi­tion qu’il ne tâche pas !


Deux « pays » à Montmartre

En février 1904, Charles Qui­net, homme de lettres, chan­son­nier et auteur dra­ma­tique raconte dans le jour­nal Le Rire la ren­contre entre deux « pays » sur les hau­teurs de Mont­martre. L’un est sapeur-pom­pier, son nom est Tra­pèze ; l’autre, pré­nom­mé Cuvette est mili­taire en per­mis­sion à Paris. Pen­ser à prendre votre déco­deur car le fran­çais est quelque peu enta­ché d’ar­got. Par­ta­geant un verre, Tra­pèze se confie sur sa situa­tion et sa vie rocam­bo­lesque. Après avoir « assez tur­bi­né pen­dant trois berges », il se réjouit puisqu’il ne lui reste plus que 24 jours de ser­vice à accom­plir. Le tra­vail de mili­taire est haras­sant, « ils ont eu la graisse… mais ils n’auront pas la peau ». Ayant la fibre musi­cale, il s’essaie à la fan­fare, mais « souf­fler dans une petite flûte, ça fati­guait les bronches », alors il a été muté dans un poste de sécu­ri­taire au 29e bataillon de Vin­cennes. Cepen­dant, après huit jours d’écriture, il était vic­time de « crampes à la main droite ». Bon. Sou­hai­tant faire valoir ses qua­li­tés ath­lé­tiques, il rejoint les moni­teurs de gym­nas­tique à la Tour-Mau­bourg ; mais « on n’y man­geait pas très bien ». Après cela, il apprend que des peintres sont deman­dés pour refaire le caser­ne­ment de la Nou­velle-France. Il s’engage natu­rel­le­ment avec le 2e régi­ment d’infanterie de marine. Sauf que « le trac des coliques de plomb » hante ses pen­sées, alors il se retourne rever­sé au 17e bataillon de chas­seurs à Ram­bouillet en tant que cui­si­nier. « Mais faire la cui­sine l’été, c’est ter­rible ». Alors grâce à une connais­sance, il est admis ser­vant à la phar­ma­cie au Val-de-Grâce. Jusqu’à la ter­rible épi­dé­mie de fièvre typhoï­dique où il rejoint les cava­liers du 19e esca­dron du train des équi­pages. Mais alors, sa car­rière chez les sapeurs-pom­piers, les dan­gers du feu, des fumées, les chutes de l’échelle ? Pas de pro­blème dit-il « je suis le gar­çon de la can­tine » !


Sapeurs-pompiers et devoir conjugal

En août 1917, un dépu­té pro­pose avec beau­coup de fan­tai­sie, une solu­tion au ser­vice de la repo­pu­la­tion où les sapeurs-pom­piers seraient l’élément déclen­cheur. L’idée est simple et repose sur un point : le som­meil des Pari­siens. La nuit, les Fran­çais dorment, il n’est donc pas pos­sible de « fabri­quer à tour de bras des petits fran­çais et des petites fran­çaises ». Atten­tion, pas d’esprit mal pla­cé. Il n’est abso­lu­ment pas ques­tion de trans­for­mer les sapeurs-pom­piers en « éta­lons offi­ciels ». Seule­ment de sillon­ner les rues de Paris vers deux heures du matin afin de réveiller les nom­breux couples endor­mis… Qui n’auront d’autre choix que de s’occuper à satis­faire leur devoir mari­tal. « Ima­gi­nez les consé­quences de ce raid des sapeurs-pom­piers à tra­vers Paris… neuf mois plus tard ! »


L’ordonnance de la rentrée

Les vacances sont ter­mi­nées. C’est la ren­trée ! Après plu­sieurs semaines pas­sées en famille, arrive le temps des sépa­ra­tions. Le moment où les mains se délient. Non loin de Sévi­gné, rue des Quatre-Fils, un sapeur-pom­pier accom­pagne une petite fille et porte son car­table. Le « sou­ci », c’est que ce sapeur de 1ère classe n’est pas le papa, mais l’ordonnance du papa. La ques­tion se pose : est-ce que le sol­dat d’élite est payé pour rem­pla­cer la bonne ? Sûre­ment que le jour­na­liste de l’époque ne connais­sait pas l’esprit de famille qui règne au Régiment.


Rébus vers la caserne

Voi­ci, pour finir, un rébus, pas des plus évi­dents, pro­po­sé par le Cha­ri­va­ri, quo­ti­dien illus­tré sati­rique, en 1855. Accrochez-vous !

Le « S » a peur /​pont pied /​« NE » boudent pas /​devant /​« LE » dans « G ». = les sapeurs-pom­piers ne boudent pas devant le danger !


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