IMMEUBLES HAUSSMANNIENS, une particularité parisienne

Feu en immeuble haussmannien

L’œil du SP — En poste à Paris entre 1853 et 1870, le préfet Haussmann, nommé par Napoléon III, entreprend de gigantesques travaux d’urbanisation et d’assainissement au sein de la capitale. De nouvelles voies sont percées, les réseaux d’égouts et d’alimentation en eau sont créés. Jusque dans les années 1920, un nouveau style de construction voit le jour, l’immeuble « haussmannien ».

 — Modi­fiée le 21 juillet 2024 à 09 h 17 

Savoir les reconnaître

La façade, construite en pierre de taille est l’élément qui carac­té­rise le plus le style hauss­man­nien. Dans cer­tains cas, elle est réa­li­sée en pans de bois et recou­verte d’un enduit. La hau­teur du bâti­ment, variant entre douze et vingt mètres, est quant à elle, pro­por­tion­nelle à la lar­geur de la voi­rie, sans jamais dépas­ser six étages. Un modèle d’immeuble s’impose sur les grandes ave­nues :
Le rez-de-chaus­sée haut de pla­fond devait pou­voir accueillir des com­merces, sauf dans les immeubles dits « de haute bour­geoi­sie ».
Juste au-des­sus, un entre­sol des­ti­né à loger les com­mer­çants.
Le deuxième étage dit « noble », com­porte bal­cons et enca­dre­ments de fenêtres riche­ment déco­rés.
Le troi­sième et le qua­trième étages sont plus clas­siques. Des bal­cons indi­vi­duels appa­raissent à la suite de modi­fi­ca­tions du cahier des charges régle­men­tant l’architecture hauss­man­nienne.
Le cin­quième étage com­porte un bal­con filant sur toute la façade.
Le der­nier niveau était réser­vé aux domes­tiques, d’où le nom de « chambres de bonnes ». Situé sous les toits, cet étage abrite des petites chambres et des pièces d’eau com­munes des­ser­vies par un cou­loir étroit.

On y accède par un esca­lier de ser­vice sur lequel donnent en géné­ral les cui­sines des autres appar­te­ments de l’immeuble.
Le plan inté­rieur typique d’un appar­te­ment hauss­man­nien bour­geois est consti­tué de pièces en enfi­lade. Der­rière la façade prin­ci­pale se trouvent le salon et la salle à man­ger. Les pièces d’eau donnent plu­tôt du côté de la cour inté­rieure.
Les nou­veaux immeubles du Paris d’Haussmann obéissent à des règles de construc­tion com­munes. Mais selon les quar­tiers et les bud­gets, ils sont géné­ra­le­ment clas­sés en trois caté­go­ries, des plus luxueux aux plus modestes :
L’immeuble de pre­mière classe qui com­prend, au-des­sus du rez-de-chaus­sée, cinq étages avec de grands appar­te­ments hauts de pla­fond. Des écu­ries et des remises sont pré­vues dans la cour. Un esca­lier de ser­vice mène aux combles réser­vés aux domes­tiques, alors que les occu­pants des autres étages empruntent un esca­lier beau­coup plus large et orné. Ces immeubles sont sou­vent riche­ment déco­rés (pilastres can­ne­lés, fron­tons, médaillons sculp­tés, caria­tides ou atlantes etc.).
L’immeuble de deuxième classe com­porte cinq étages et des combles amé­na­gés acces­sibles par un esca­lier de ser­vice.
L’immeuble de troi­sième classe, haut de cinq niveaux, pro­pose des appar­te­ments plus petits et n’a pas d’escalier de ser­vice. Sa façade ne pré­sente pas for­cé­ment de bal­con et il est géné­ra­le­ment beau­coup moins déco­ré que les immeubles plus luxueux.

Les risques de l’intervention

Croquis d'immeuble haussmannien