#BrigadeInside — Cerné par les plans géants, dans une ambiance calme et studieuse, le caporal Damien, opérateur en système d’information géographique (SIG) à la Section information opérationnelle et prévisionnelle (SIOP) est prêt à satisfaire notre curiosité sur son poste.
Qui êtes-vous ?
Je suis le caporal Damien, cinq ans et demi de service. Ma carrière a débuté à la 2e compagnie d’incendie et de secours (CIS) du centre de secours Masséna, où je suis resté deux ans et demi.
J’ai été démarché par la SIOP en 2020. Alors titulaire d’une licence en bâtiment, et bien que mes compétences soient éloignées du sujet, cela a répondu à mes envies de renouveau. J’ai donc été formé pour maîtriser le numérique et nos outils de travail. Depuis maintenant deux ans et demi, je suis opérateur SIG. En clair, je suis « cartographe et géomaticien ».
En quoi consiste la cartographie à la BSPP ?
Mes missions consistent en la mise à jour de toute la cartographie Brigade, que ce soit les parcellaires, les plans muraux, le départ des secours dans ADAGIO ou encore des outils numériques tels que les applications « consultation1 » ou « workflow2 ».
Nous avons trois sources d’informations pour maintenir notre cartographie à jour : les informations venant du terrain (workflow), les données de partenaires institutionnels comme l’IGNF (Institut géographique national et forestier) ou la mairie de Paris, ou encore l’Institut Paris région (IPR). Ils nous informent systématiquement de tout changement : nouvelles routes, rues et quartiers, constructions d’Établissements répertoriés (ETARE), moyens de secours à demeure, colonnes sèches, poteaux relais, drop zone, Défibrillateurs semi-automatiques (DSA)… En fin de compte, tout objet géographique est référencé, et intégré dans le SIG.
Ma journée s’organise autour de la collecte d’informations sur « Workflow », et sur un rapport en temps réel avec le Centre opérationnel (CO). En plus de mon poste de permanent, je prends des gardes « Bento », un outil collaboratif de gestion et de partage de l’information opérationnelle. Ces gardes contribuent à recueillir les renseignements pour donner une information synthétique et en temps réel des interventions ayant nécessité l’activation de l’EMO.
Que préférez-vous dans ce métier ?
La dimension prévisionnelle de ma fonction est importante. C’est un métier d’avenir à forte valeur ajoutée pour la Brigade. La cartographie est indispensable pour tous les maillons de la chaîne opérationnelle. Depuis la prise d’appel jusqu’après la fin de l’intervention, nous tirons profit du travail réalisé à la SIOP. À la prise d’appel, l’opérateur STA peut se servir de la carte pour localiser au mieux le requérant.
Quand le stationnaire sonne le départ normal, il peut appuyer sur le plan mural ou l’application Consultation (NDLR : expérimentation plan mural 2.0 à la 28e compagnie) afin de vérifier le cheminement jusqu’à l’adresse et comprendre l’environnement : Y‑a-il un ETARE, les hydrants sont-ils disponibles, quelles routes sont barrées ? La PC-TAC en intervention est en mesure de consulter la documentation opérationnelle (FOC — triptyque ETARE) depuis le SIG. Enfin, l’État-major central nous sollicite dans le cadre d’analyses statiques-cartographiques. En clair, nous sommes présents à tous les niveaux à la SIOP.
Le métier est épanouissant ! J’ai découvert d’autres facettes de la Brigade, il faut être force de proposition et plutôt autonome. Je suis monté en compétences grâce aux formations que j’ai suivies. Les possibilités d’évolution sont larges, nous pouvons nous orienter vers la géomatique3, les statistiques ou encore le développement informatique. Tout dépend de notre appétence !
1 : application cartographique, accessible à tout sapeur-pompier de Paris, permettant de visualiser de nombreux calques (zone d’inondation, les secteurs, etc.). 2 : application permettant la remontée d’information via un suivi de contrôle. 3 : Traitement informatique des données géographiques.
Le regard de l’expert : lieutenant Josse Guerendel, expert géomaticien de la SIOP
« Le travail du caporal Damien profite à tous, depuis la prise d’appel à l’analyse prédictive des futures interventions.
Avec le programme NexSIS, les données géographiques vont être encore plus proches des opérationnels. Le rôle des géomaticiens ne s’arrête pas qu’à la remontée d’informations, mais aussi à analyser le terrain afin d’aider dans la prise de décision. »