Grands formats — Pour les Jeux olympiques de Paris, la réponse opérationnelle prend une importance capitale. En collaboration avec les autres forces de sécurité et de secours, la BSPP met en œuvre des dispositifs d’ampleur afin de garantir la sécurité de l’évènement. Explications.
Pour répondre à l’événement majeur que représente les Jeux olympiques, la BSPP et l’armée de Terre ont élaboré cinq grands principes d’action reposant sur l’expression du « continuum sécurité-défense » à l’échelle de la zone géographique concernée par les jeux. Ces principes d’action assurent : la formation de la jeunesse et la cohésion citoyenne ; la qualité et l’équité du service rendu ; le maillage resserré du terrain et une couverture dans tout le spectre des missions de sécurité civile ; l’interopérabilité des acteurs de l’action de l’État ; la résilience et la réserve de puissance pour faire face à une situation exceptionnelle.
Lors des grands évènements, la réglementation impose à l’organisateur de mettre en place un Dispositif prévisionnel de secours (DPS) pour assurer la sécurité du public et des participants dans le périmètre organisateur. Pour répondre aux risques spécifiques générés par certains grands événements (comme la coupe du monde de rugby 2023), la BSPP renforce son propre dispositif en positionnant des moyens à proximité du site identifié ou en renforçant les centres de secours limitrophes.
De manière à adapter la réponse opérationnelle aux variables propres aux Jeux olympiques (nombre de visiteurs, sites activés, épreuves) la BSPP a élaboré des principes d’organisation de la réponse opérationnelle.
Il s’agit de lignes directrices pour coordonner et gérer efficacement les opérations en cas d’urgence ou de crise diverses. Elles visent à assurer que les interventions soient rapides, efficaces et bien coordonnées.
S’inscrivant sur une séquence de 80 jours, les Jeux olympiques nécessitent une couverture opérationnelle adaptée. Afin d’y répondre, la Brigade adopte quatre types de postures en fonction des phases des Jeux.
La posture « moyenne » est adoptée lors de la phase de montée en puissance (pré-JOP), lors de la phase transitoire entre JO et Jeux paralympiques (JP) et pour finir lors de la phase de retour à la normale après les Jeux. Celle-ci prévoit 20 % de mobilisation en plus, soit 2 300 pompiers de garde. La posture « renforcée » est adoptée lorsque moins de dix sites de compétition sont activés, elle engage 2 500 pompiers. La posture « haute » est activée lorsque plus de dix sites olympiques accueillent une compétition. Durant cette phase, une augmentation des effectifs opérationnels de 40 % est prévue, soit 2 800 sapeurs-pompiers de Paris.
La quatrième et dernière posture est dite défi colossal « exceptionnel » et concerne la journée du 26 juillet — journée d’ouverture des Jeux — celle-ci mobilise 50 % de plus d’effectifs, soit 3 000 pompiers de Paris.
Au cours des épreuves. Le dispositif opérationnel coordonné avec la Préfecture de Police (PP), les Associations agréées de Sécurité civile (AASC) et les SAMU repose sur une logique spatiale en cercles concentriques complémentaires : les DPS au sein même des sites, au plus près et sur le terrain, complétés par des modules dédiés à proximité immédiate, un deuxième cercle consistant à renforcer les centres de secours proches des sites, et enfin un ensemble de modules d’intervention conservés en réserve de part et d’autre de la Seine. Cette organisation permettra à la fois une densification de la couverture opérationnelle pour absorber un grand volume de demandes de
secours simultanées, une plus grande réactivité et une meilleure souplesse d’emploi face aux contraintes de circulation accrues dans l’agglomération parisienne.
Des moyens BSPP, renforcés par les AASC, sont dédiés à chaque site. Trois périmètres sont donc définis. Sur les sites de compétition, un officier de liaison BSPP est placé au sein de chaque VSCC (Venue security command center) pour remonter les informations directement au centre opérationnel.
Les postures hautes, renforcées et exceptionnelles, mobilisent par ailleurs un OGC, et également une PC pré-positionnés.
Aux abords de chaque site, un module MIA (module d’intervention autonome) est installé, comprenant un chef de garde incendie, un engin pompe et un VSAV, de manière à répondre rapidement à un évènement spécifique ou exceptionnel.
Dans un périmètre rapproché des sites olympiques, les centres de secours sont renforcés d’un engin-pompe et d’un VSAV lors des postures hautes, renforcées et exceptionnelles. De plus, des modules spécifiques sont également pré-constitués pour anticiper et optimiser la réponse à la survenue d’évènements spécifiques comme une canicule ou des mouvements sociaux. En dehors des zones de compétition, la réserve stratégique opérationnelle couvre le risque exceptionnel.
Depuis Champerret. Le Centre opérationnel (CO) est renforcé lui aussi pendant les Jeux olympiques. Une cellule dédiée aux jeux olympiques et paralympiques est mise en place pour assurer de manière indépendante les points de situation JOP, la conduite et la supervision des opérations.
L’EMO BSPP aura pour mission particulière de collationner (via des outils collaboratifs) les données secours-santé en provenance du terrain, des postes de commandement avancés sur les sites olympiques référencés par l’organisateur Paris 2024 (VSCC), pour en faire la synthèse et la transmettre au Centre de suivi et de planification zonale (CSPZ). Ce dernier, en lien avec le Centre national de commandement stratégique (CNCS), jouera son rôle de coordination zonale pour apporter une vision transversale de l’ensemble des sujets et des opérations mais aussi permettre un pilotage homogène et cohérent des événements.
Défi colossal de cette année 2024, les Jeux exigent une organisation minutieusement orchestrée par la BSPP, le comité des JO et les forces de sécurité intérieure, mais également un engagement personnel de la part de tous les acteurs. Cette préparation et la coopération interservices permettent à Paris d’accueillir au mieux les visiteurs du monde entier pour leur offrir le meilleur évènement possible. Une chose est sûre… À quelques jours de l’évènement, la Brigade est déjà sur la ligne de départ, bien entraînée et prête à relever le défi !
UNE MOBILISATION EXCEPTIONNELLE
Les Jeux de Paris 2024 rassembleront des millions de spectateurs et 15 000 athlètes. Pour répondre à cette affluence, nous sommes tous mobilisés. Cette mobilisation inédite exige une préparation rigoureuse. Depuis 2018, le Bureau Prévention travaille en étroite collaboration avec les architectes de la préfecture de Police pour s’assurer que les infrastructures olympiques répondent aux normes de sécurité les plus strictes. Depuis 2022, l’état-major de la Brigade et les états-majors de groupements ont planifié la couverture opérationnelle, l’accueil des renforts et les besoins logistiques. Les compagnies spécialisées ont fourni les équipements nécessaires, tandis que les compagnies de formation ont adapté leurs programmes pour former davantage de gradés, garantissant ainsi une présence adéquate durant les Jeux. Enfin, vos familles seront mobilisées de manière indirecte pour soutenir votre engagement.
Coordination et synergie. La réussite de notre mission repose sur une coordination étroite avec les autres services de l’État, notamment les services de zone de défense et de sécurité de Paris et de la préfecture de Police. Ensemble, nous avons mené des dizaines d’exercices dans les aéroports, les gares, sur la Seine et dans les sites olympiques, afin de nous préparer à toutes les éventualités. Avec, le 14 juillet, la sécurité de la flamme olympique comme première mission emblématique, nous serons alors prêts pour la cérémonie d’ouverture le 26 juillet sur la Seine. Un événement inédit puisqu’il se déroulera en milieu ouvert.
Confiance et vigilance. La Brigade a prouvé à maintes reprises sa capacité à gérer des événements de grande envergure. Nous bénéficions du soutien financier et moral de l’État, de la mairie de Paris, des départements et des communes de la petite couronne. Cette synergie nous assure des moyens et une organisation optimale à la veille des Jeux. Cependant, il est crucial de rester vigilants, collectivement et individuellement. Le stress, la fatigue et les inévitables imprévus exigeront de notre part un surcroit d’exigence et de professionnalisme.
Un héritage pérenne. Le nouveau centre de secours Deglane, situé à Saint-Denis près du village olympique, sera un héritage emblématique des Jeux. Cette caserne, portant le nom du médaillé d’or olympique Henri Deglane, symbolise notre engagement et notre préparation exemplaire.
Henri Deglane, qui a rejoint les pompiers de Paris à 18 ans, a marqué l’histoire en remportant la médaille d’or en lutte gréco-romaine à Paris en 1924. Cent ans après cet exploit, nous honorons sa mémoire en donnant son nom à un futur centre de secours qui protègera le nouveau quartier.
À la tête de cette formidable force que représente la BSPP, je suis fier de chacun d’entre vous et de tout le travail accompli. Votre dévouement et votre esprit d’équipe seront les clés du succès de la mission.
Le général de division Joseph Dupré la Tour, Commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris,
Sites olympiques
Les JOP en chiffres
32 sports olympiques
329 épreuves
10 500 athlètes
35 sites olympiques dont 10 en dehors de l’île-de-France
16 jours de compétition olympique
206 NATIONS ? Étonnant lorsque l’Organisation des nations unies (ONU) ne dénombre que 193 pays. En fait, pour les Jeux, il s’agit de comités olympiques et non de nations à proprement parlé. Monaco, Les Bermudes ou Gibraltar en sont les exemples les plus connus.
4 MILLIARDS DE TÉLÉSPECTATEURS. Un record olympique, mais encore loin de la Coupe du monde de Football 2022 qui a réuni 6 milliards de personnes devant les écrans.
11 millions de visiteurs attendus
10 millions de billets vendus
150 000 emplois créés pour les JO
31 500 volontaires
20 000 militaires mobilisés
26 000 journalistes accrédités et 8 000 non-accrédités
600 000 repas servis par jour au village des athlètes
3 500 places assises au restaurant du village olympique
300 000 SPECTATEURS POUR UNE CEREMONIE D’OUVERTURE. Un record facilement battu, car pour la première fois, la cérémonie se déroule en dehors d’un stade.