JOP 2024 — À VOS MARQUES, PRÊTS… PARTEZ !

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 05 h 37 

Grands formats — Pour les Jeux olympiques de Paris, la réponse opérationnelle prend une importance capitale. En collaboration avec les autres forces de sécurité et de secours, la BSPP met en œuvre des dispositifs d’ampleur afin de garantir la sécurité de l’évènement. Explications.

Pour répondre à l’événement majeur que repré­sente les Jeux olym­piques, la BSPP et l’armée de Terre ont éla­bo­ré cinq grands prin­cipes d’action repo­sant sur l’expression du « conti­nuum sécu­ri­té-défense » à l’échelle de la zone géo­gra­phique concer­née par les jeux. Ces prin­cipes d’action assurent : la for­ma­tion de la jeu­nesse et la cohé­sion citoyenne ; la qua­li­té et l’équité du ser­vice ren­du ; le maillage res­ser­ré du ter­rain et une cou­ver­ture dans tout le spectre des mis­sions de sécu­ri­té civile ; l’interopérabilité des acteurs de l’action de l’État ; la rési­lience et la réserve de puis­sance pour faire face à une situa­tion excep­tion­nelle.
Lors des grands évè­ne­ments, la régle­men­ta­tion impose à l’organisateur de mettre en place un Dis­po­si­tif pré­vi­sion­nel de secours (DPS) pour assu­rer la sécu­ri­té du public et des par­ti­ci­pants dans le péri­mètre orga­ni­sa­teur. Pour répondre aux risques spé­ci­fiques géné­rés par cer­tains grands évé­ne­ments (comme la coupe du monde de rug­by 2023), la BSPP ren­force son propre dis­po­si­tif en posi­tion­nant des moyens à proxi­mi­té du site iden­ti­fié ou en ren­for­çant les centres de secours limi­trophes.
De manière à adap­ter la réponse opé­ra­tion­nelle aux variables propres aux Jeux olym­piques (nombre de visi­teurs, sites acti­vés, épreuves) la BSPP a éla­bo­ré des prin­cipes d’organisation de la réponse opé­ra­tion­nelle.
Il s’agit de lignes direc­trices pour coor­don­ner et gérer effi­ca­ce­ment les opé­ra­tions en cas d’urgence ou de crise diverses. Elles visent à assu­rer que les inter­ven­tions soient rapides, effi­caces et bien coor­don­nées.
S’inscrivant sur une séquence de 80 jours, les Jeux olym­piques néces­sitent une cou­ver­ture opé­ra­tion­nelle adap­tée. Afin d’y répondre, la Bri­gade adopte quatre types de pos­tures en fonc­tion des phases des Jeux.
La pos­ture « moyenne » est adop­tée lors de la phase de mon­tée en puis­sance (pré-JOP), lors de la phase tran­si­toire entre JO et Jeux para­lym­piques (JP) et pour finir lors de la phase de retour à la nor­male après les Jeux. Celle-ci pré­voit 20 % de mobi­li­sa­tion en plus, soit 2 300 pom­piers de garde. La pos­ture « ren­for­cée » est adop­tée lorsque moins de dix sites de com­pé­ti­tion sont acti­vés, elle engage 2 500 pom­piers. La pos­ture « haute » est acti­vée lorsque plus de dix sites olym­piques accueillent une com­pé­ti­tion. Durant cette phase, une aug­men­ta­tion des effec­tifs opé­ra­tion­nels de 40 % est pré­vue, soit 2 800 sapeurs-pom­piers de Paris.
La qua­trième et der­nière pos­ture est dite défi colos­sal « excep­tion­nel » et concerne la jour­née du 26 juillet — jour­née d’ouverture des Jeux — celle-ci mobi­lise 50 % de plus d’effectifs, soit 3 000 pom­piers de Paris.

Au cours des épreuves. Le dis­po­si­tif opé­ra­tion­nel coor­don­né avec la Pré­fec­ture de Police (PP), les Asso­cia­tions agréées de Sécu­ri­té civile (AASC) et les SAMU repose sur une logique spa­tiale en cercles concen­triques com­plé­men­taires : les DPS au sein même des sites, au plus près et sur le ter­rain, com­plé­tés par des modules dédiés à proxi­mi­té immé­diate, un deuxième cercle consis­tant à ren­for­cer les centres de secours proches des sites, et enfin un ensemble de modules d’intervention conser­vés en réserve de part et d’autre de la Seine. Cette orga­ni­sa­tion per­met­tra à la fois une den­si­fi­ca­tion de la cou­ver­ture opé­ra­tion­nelle pour absor­ber un grand volume de demandes de
secours simul­ta­nées, une plus grande réac­ti­vi­té et une meilleure sou­plesse d’emploi face aux contraintes de cir­cu­la­tion accrues dans l’agglomération pari­sienne.
Des moyens BSPP, ren­for­cés par les AASC, sont dédiés à chaque site. Trois péri­mètres sont donc défi­nis. Sur les sites de com­pé­ti­tion, un offi­cier de liai­son BSPP est pla­cé au sein de chaque VSCC (Venue secu­ri­ty com­mand cen­ter) pour remon­ter les infor­ma­tions direc­te­ment au centre opé­ra­tion­nel.
Les pos­tures hautes, ren­for­cées et excep­tion­nelles, mobi­lisent par ailleurs un OGC, et éga­le­ment une PC pré-posi­tion­nés.
Aux abords de chaque site, un module MIA (module d’intervention auto­nome) est ins­tal­lé, com­pre­nant un chef de garde incen­die, un engin pompe et un VSAV, de manière à répondre rapi­de­ment à un évè­ne­ment spé­ci­fique ou exceptionnel.

Dans un péri­mètre rap­pro­ché des sites olym­piques, les centres de secours sont ren­for­cés d’un engin-pompe et d’un VSAV lors des pos­tures hautes, ren­for­cées et excep­tion­nelles. De plus, des modules spé­ci­fiques sont éga­le­ment pré-consti­tués pour anti­ci­per et opti­mi­ser la réponse à la sur­ve­nue d’évènements spé­ci­fiques comme une cani­cule ou des mou­ve­ments sociaux. En dehors des zones de com­pé­ti­tion, la réserve stra­té­gique opé­ra­tion­nelle couvre le risque excep­tion­nel.
Depuis Cham­per­ret. Le Centre opé­ra­tion­nel (CO) est ren­for­cé lui aus­si pen­dant les Jeux olym­piques. Une cel­lule dédiée aux jeux olym­piques et para­lym­piques est mise en place pour assu­rer de manière indé­pen­dante les points de situa­tion JOP, la conduite et la super­vi­sion des opé­ra­tions.
L’EMO BSPP aura pour mis­sion par­ti­cu­lière de col­la­tion­ner (via des outils col­la­bo­ra­tifs) les don­nées secours-san­té en pro­ve­nance du ter­rain, des postes de com­man­de­ment avan­cés sur les sites olym­piques réfé­ren­cés par l’organisateur Paris 2024 (VSCC), pour en faire la syn­thèse et la trans­mettre au Centre de sui­vi et de pla­ni­fi­ca­tion zonale (CSPZ). Ce der­nier, en lien avec le Centre natio­nal de com­man­de­ment stra­té­gique (CNCS), joue­ra son rôle de coor­di­na­tion zonale pour appor­ter une vision trans­ver­sale de l’ensemble des sujets et des opé­ra­tions mais aus­si per­mettre un pilo­tage homo­gène et cohé­rent des évé­ne­ments.
Défi colos­sal de cette année 2024, les Jeux exigent une orga­ni­sa­tion minu­tieu­se­ment orches­trée par la BSPP, le comi­té des JO et les forces de sécu­ri­té inté­rieure, mais éga­le­ment un enga­ge­ment per­son­nel de la part de tous les acteurs. Cette pré­pa­ra­tion et la coopé­ra­tion inter­ser­vices per­mettent à Paris d’accueillir au mieux les visi­teurs du monde entier pour leur offrir le meilleur évè­ne­ment pos­sible. Une chose est sûre… À quelques jours de l’évènement, la Bri­gade est déjà sur la ligne de départ, bien entraî­née et prête à rele­ver le défi !

UNE MOBILISATION EXCEPTIONNELLE

Les Jeux de Paris 2024 ras­sem­ble­ront des mil­lions de spec­ta­teurs et 15 000 ath­lètes. Pour répondre à cette affluence, nous sommes tous mobi­li­sés. Cette mobi­li­sa­tion inédite exige une pré­pa­ra­tion rigou­reuse. Depuis 2018, le Bureau Pré­ven­tion tra­vaille en étroite col­la­bo­ra­tion avec les archi­tectes de la pré­fec­ture de Police pour s’assurer que les infra­struc­tures olym­piques répondent aux normes de sécu­ri­té les plus strictes. Depuis 2022, l’état-major de la Bri­gade et les états-majors de grou­pe­ments ont pla­ni­fié la cou­ver­ture opé­ra­tion­nelle, l’accueil des ren­forts et les besoins logis­tiques. Les com­pa­gnies spé­cia­li­sées ont four­ni les équi­pe­ments néces­saires, tan­dis que les com­pa­gnies de for­ma­tion ont adap­té leurs pro­grammes pour for­mer davan­tage de gra­dés, garan­tis­sant ain­si une pré­sence adé­quate durant les Jeux. Enfin, vos familles seront mobi­li­sées de manière indi­recte pour sou­te­nir votre enga­ge­ment.
Coor­di­na­tion et syner­gie. La réus­site de notre mis­sion repose sur une coor­di­na­tion étroite avec les autres ser­vices de l’État, notam­ment les ser­vices de zone de défense et de sécu­ri­té de Paris et de la pré­fec­ture de Police. Ensemble, nous avons mené des dizaines d’exercices dans les aéro­ports, les gares, sur la Seine et dans les sites olym­piques, afin de nous pré­pa­rer à toutes les éven­tua­li­tés. Avec, le 14 juillet, la sécu­ri­té de la flamme olym­pique comme pre­mière mis­sion emblé­ma­tique, nous serons alors prêts pour la céré­mo­nie d’ouverture le 26 juillet sur la Seine. Un évé­ne­ment inédit puisqu’il se dérou­le­ra en milieu ouvert.
Confiance et vigi­lance. La Bri­gade a prou­vé à maintes reprises sa capa­ci­té à gérer des évé­ne­ments de grande enver­gure. Nous béné­fi­cions du sou­tien finan­cier et moral de l’État, de la mai­rie de Paris, des dépar­te­ments et des com­munes de la petite cou­ronne. Cette syner­gie nous assure des moyens et une orga­ni­sa­tion opti­male à la veille des Jeux. Cepen­dant, il est cru­cial de res­ter vigi­lants, col­lec­ti­ve­ment et indi­vi­duel­le­ment. Le stress, la fatigue et les inévi­tables impré­vus exi­ge­ront de notre part un sur­croit d’exigence et de pro­fes­sion­na­lisme.
Un héri­tage pérenne. Le nou­veau centre de secours Deglane, situé à Saint-Denis près du vil­lage olym­pique, sera un héri­tage emblé­ma­tique des Jeux. Cette caserne, por­tant le nom du médaillé d’or olym­pique Hen­ri Deglane, sym­bo­lise notre enga­ge­ment et notre pré­pa­ra­tion exem­plaire.
Hen­ri Deglane, qui a rejoint les pom­piers de Paris à 18 ans, a mar­qué l’histoire en rem­por­tant la médaille d’or en lutte gré­co-romaine à Paris en 1924. Cent ans après cet exploit, nous hono­rons sa mémoire en don­nant son nom à un futur centre de secours qui pro­tè­ge­ra le nou­veau quar­tier.
À la tête de cette for­mi­dable force que repré­sente la BSPP, je suis fier de cha­cun d’entre vous et de tout le tra­vail accom­pli. Votre dévoue­ment et votre esprit d’équipe seront les clés du suc­cès de la mission.


Le géné­ral de divi­sion Joseph Dupré la Tour, Com­man­dant la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris,

Sites olympiques

Cli­quez pour agrandir

Les JOP en chiffres

32 sports olym­piques
329 épreuves

10 500 ath­lètes
35 sites olym­piques dont 10 en dehors de l’île-de-France
16 jours de com­pé­ti­tion olympique

11 mil­lions de visi­teurs atten­dus
10 mil­lions de billets ven­dus
150 000 emplois créés pour les JO

31 500 volon­taires
20 000 mili­taires mobi­li­sés
26 000 jour­na­listes accré­di­tés et 8 000 non-accré­di­tés
600 000 repas ser­vis par jour au vil­lage des ath­lètes
3 500 places assises au res­tau­rant du vil­lage olympique



À LIRE AUSSI…