#BrigadeInside — Chef de la division Valorisation de l’Agence de l’innovation défense (AID), Florence Pavie a accompagné la valorisation du projet de brumisation diphasique au sein du ministère des Armées.
« Cette sobriété énergétique nous a séduit »
Quand avez-vous eu connaissance de ce projet ?
En février 2020, l’Agence de l’innovation de défense (AID) a lancé le projet DELTAe avec la société Zelup. Mais dès 2021, au vu des premiers résultats prometteurs, le projet a été valorisé à l’occasion du forum Innovation Défense avec la présence du CEO de Zelup et du LCL Fabian Testa.
Quelle a été votre impression ?
C’est un projet assez atypique pour l’AID, qui accompagne majoritairement le développement de nouvelles technologies au profit des futurs systèmes d’armes, répondant ainsi aux besoins militaires exprimés. Nous avons l’objectif de détecter et de faire émerger les technologies de rupture qui feront la différence au combat. Ici, l’idée à l’initiative DELTAe permet certes d’être efficace contre le feu, protège davantage le pompier, possède un grand nombre de fonctionnalités, mais, en prime, économise de l’eau. Dans le contexte climatique actuel, cette moindre consommation énergétique revêt un grand intérêt et cette sobriété énergétique nous a séduit.
Avez-vous l’habitude d’aider d’aussi petites entreprises que Zelup ?
Nous sommes là pour prendre des risques. La société Zelup ne comptait, au lancement du projet, que cinq collaborateurs, mais a, depuis, réussi à lever jusqu’à deux millions d’euros de fonds. Nous avons subventionné environ 70 % du coût total du projet via le dispositif de soutien RAPID (régime d’appui à l’innovation duale), dispositif qui accompagne depuis 2009 des projets d’innovation duale (avec des applications civile et défense) portés par une entreprise de moins de 2000 salariés, seule ou en consortium.
De quel ordre a été la participation de l’AID sur le projet ?
L’AID a financé 680 000 € sur les 972 000 € du coût total du projet. Dans le dispositif de subvention RAPID, nous demandons aux entreprises de participer au financement. Mais 70 % de participation est un taux important, puisque nous ne dépassons jamais les 80 %. Tout dépend du niveau de maturité technologique du projet et de la taille de l’entreprise : plus l’entreprise a un effectif réduit et plus notre taux de subvention augmente.
L’action de l’AID est-elle complètement terminée désormais ?
Pas complètement. Nous agissons maintenant au niveau de la communication, notamment, en saluant le succès du LCL Testa, lauréat du prix de l’Audace 2022, prix de la fondation du maréchal Leclerc de Hautecloque qui récompense, tous les deux ans, huit innovateurs du ministère des Armées et de la Gendarmerie nationale. Nous allons également exposer le fourgon pompe-tonne avec la lance DELTAe sur le stand de l’AID lors du centenaire des 24 heures du Mans, ce week-end prochain.
Quels sont les futurs projets de l’AID avec la BSPP ?
Il y en a plusieurs, mais la confidentialité est souvent de rigueur. Parmi eux, un très intéressant qui consiste à réfléchir avec une école de design sur la tenue du pompier du futur. Histoire d’anticiper sur le matériel de demain ou d’après-demain.