Web-série — Comme tous les ans, ALLO DIX-HUIT, vous présente les nouveaux chefs de corps dans une web-série en trois parties. Nous commençons par le colonel Yann Le Corre qui a pris le commandement du premier groupement d’incendie et de secours (GIS 1) le 23 juin dernier dans la cour de l’état-major de Champerret. Avec enthousiasme, il nous présente les étapes de son parcours, son ambition et ses aspirations pour le groupement.
Âgé de 42 ans, marié, père de deux garçons et breton de cœur, le colonel Yann Le Corre a rejoint la BSPP en 2003. « Après ma formation initiale d’officier à Saint-Cyr et à l’école du génie, j’ai eu l’opportunité de rejoindre directement la BSPP. Après de nombreuses années sans accès direct, la Brigade et la DRHAT avaient convenu d’ouvrir deux places pour des Saint-Cyriens. Nous avons saisi cette opportunité avec le colonel Sébastien Gelgon », entame le jeune chef de corps. Affecté au 1er groupement après sa formation initiale d’officier, il débute comme lieutenant à la 12e compagnie, « j’y ai servi deux ans où j’ai pu m’aguerrir et acquérir l’expérience opérationnelle d’un chef de garde sur un secteur qui couvre des communes de la Seine-Saint-Denis et les arrondissements du Nord-est de Paris ». Après une affectation à la 10e compagnie en 2005, il rejoint, en 2006, la 26e compagnie en tant que capitaine adjoint puis en prend le commandement en 2008. « Commander la 26e compagnie fut pour moi une expérience unique et riche, tant sur le plan opérationnel avec des opérations majeures que sur le plan humain grâce aux sapeurs-pompiers et spécialistes qui composaient cette compagnie .»
Retour à la brigade
À la fin de son temps de commandement en juillet 2010, il rejoint l’état-major du premier groupement et se voit confier la préparation opérationnelle des compagnies. En parallèle, il prépare le concours de l’École de guerre et en intègre les bancs à l’été 2012. Pendant sa scolarité, il part en OPEX en Afghanistan en tant qu’officier de liaison français auprès des américains. « Six mois intenses au contact des forces américaines dans un environnement exigeant, c’est un moment fort dans une carrière » se remémore-t-il. En 2014, il rejoint la DRHAT, puis en 2017, diversifie son parcours par une mobilité au ministère des finances, à la direction générale de l’administration et de la fonction publique. Enfin, 2019 marque son retour à la Brigade en tant que chef du bureau opérations instruction du 1er GIS, poste qu’il occupe jusqu’à sa prise de commandement du groupement.
À la tête du premier groupement depuis quelques semaines, le colonel Le Corre nous présente la manière dont il appréhende la fonction de chef de corps : « elle correspond aux trois principaux enjeux du chef militaire, pour répondre au mieux aux besoins du groupement dans toutes ses dimensions ». Tout d’abord, le chef de corps est un chef opérationnel : « il est le COS, qui s’appuie sur ses compétences tactiques et techniques, fort de l’expérience acquise dans ses fonctions opérationnelles précédentes ». C’est aussi un meneur d’hommes : « son but est avant tout de fédérer les énergies autour de la mission : l’engagement opérationnel ! ». Il est enfin un administrateur, « au sens premier et noble du terme, qui s’appuie sur ses capacités d’organisateur et de gestionnaire au bénéfice du personnel et du matériel qui lui sont confiés ». Le colonel Le Corre est particulièrement attaché à donner du sens à l’action de ses subordonnés, pour mobiliser la force collective. Il veut également assumer pleinement son rôle d’ambassadeur du groupement, pour mettre en valeur toutes ses qualités et ceux qui y servent.
Les prochains mois seront l’occasion de concrétiser plusieurs des aspirations du colonel Le Corre, qui en profite pour saluer le travail de ses prédécesseurs. La formation des cadres du groupement reste une de ses priorités, pour intervenir dans les meilleures conditions. La mobilité du personnel constitue une dynamique qu’il souhaite aussi encourager, « afin d’enrichir le groupement de la diversité des missions et des secteurs qu’offre la Brigade ». Son ambition est de préparer le groupement aux enjeux d’aujourd’hui et de demain, en particulier pour tenir compte de l’évolution du secteur dans toutes les dimensions (démographique, infrastructures, risques, etc). L’humain constitue le cœur de son projet : « je veux faire vivre une communauté d’hommes et de femmes autour de notre action collective et sans oublier les individualités qui font la richesse du groupement », souligne-t-il avec conviction.
Le premier groupement d’incendie et de secours est, à ses yeux, une unité riche des 1850 sapeurs-pompiers qui « font preuve en permanence d’une générosité dans l’effort et d’une grande détermination tant dans les interventions du quotidien que dans leur façon d’affronter les crises que nous traversons ». C’est aussi un secteur de compétence singulier, « dont les caractéristiques sont le fruit de l’histoire, plein d’énergie et qui soumet les équipages à une sollicitation opérationnelle intense. Ce sont tous les contrastes de la société française d’aujourd’hui auxquels nous sommes exposés, dans un environnement urbain qui va de la place Vendôme aux quartiers les plus pauvres de Paris et de la Seine-Saint-Denis ». Le nouveau chef de corps a donc à cœur de préparer les femmes et les hommes à ces engagements qui peuvent parfois être hors norme.
C’est du fanion d’une très belle unité que le colonel Le Corre a hérité des mains du colonel Baillé : « je suis très attaché au premier groupement et suis fier d’en prendre le commandement. Les femmes et les hommes qui le composent m’obligent à donner le meilleur de moi-même ».
Le meilleur, c’est évidemment ce que nous lui souhaitons pour les années à venir…
Photos : CCH Mickaël Lefevre et 1CL Mathieu Seclet