Web-série — Ils ont débuté artilleur, chef de garde à la BSPP ou chef de section de combat. La Brigade a découvert cet été trois nouveaux chefs de corps. Trois profils pour trois groupements dont l’identité diffère mais qui font l’essence même de la BSPP. Trois fanions, trois chefs, trois parcours. Deuxième portrait de la série, le lieutenant-colonel Gabriel Plus qui prend en charge le GAS.
Trente ans de service dont deux tiers à la Brigade. Artilleur, parachutiste, chef de garde, commandant d’unité, porte-parole des pompiers de Paris et désormais chef de corps du groupement des appuis et de secours (GAS). Portrait du lieutenant-colonel Gabriel Plus.
« Je veux commander mes personnels comme j’aimerais être commandé ». À ces mots, l’exigence et la bienveillance se lisent dans le regard du lieutenant-colonel (LCL) Gabriel Plus. Une vision et un état d’esprit forgés au cours d’une belle carrière militaire qui a commencé sur les bancs de l’école nationale des sous-officiers d’active en 1990.
« C’est lors de cette première formation que j’adhère à l’esprit militaire : s’élever par l’effort, se remémore-t-il. Une fois sous-officier, je passe mes quatre premières années au 19e puis au 60e régiment d’artillerie en tant que chef de pièce. » Après un passage par l’école militaire interarmes, le jeune lieutenant intègre le prestigieux 35e régiment d’artillerie parachutiste en 1997. « À l’époque, je suis particulièrement fier d’accéder à une unité aussi prestigieuse, atteste le LCL Plus. Je continue de m’élever par l’effort, mais cette fois-ci, dans un environnement bien plus éprouvant et prégnant ». Durant cinq ans, l’officier encadre une population de militaires particulièrement aguerris et rompus aux opérations extérieures (OPEX). « Cette expérience m’élève à une exigence supérieure en terme de formation, d’entraînement et de préparation militaire », poursuit-il.
En 2001, le capitaine Plus découvre la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. « Une unité d’élite au service des autres, atteste-t-il. J’intègre le poste de commandement de la 27e compagnie à Gennevilliers, où je découvre avec humilité le métier de pompier, l’esprit de la Brigade et l’ensemble de mes hommes. » L’officier s’imprègne rapidement de ce secteur atypique, comprenant dépôts d’hydrocarbures et sites industriels : déjà une connotation de spécialiste. Trois ans après son arrivée, le capitaine Plus devient commandant d’unité de « la Grande 27 ».
« Cette étape fut passionnante, plus dimensionnante et plus exigeante. Bien que je ne puisse pas la dissocier de la mort tragique du sergent Pailot, insiste-t-il gravement. Son décès, le 6 Janvier 2006 fut un choc pour ma compagnie et moi-même. Pour autant, cet évènement m’a fait prendre conscience de la force du collectif : seuls, nous serons toujours plus vulnérables. C’est notre esprit de corps et notre cohésion qui nous permettent d’affronter ce genre de situation. »
Après son temps de commandement, le capitaine est affecté au bureau études et prospective (BEP) de 2006 à 2009, puis de 2013 à 2015. « Entre-temps je passe par l’école du génie, mais surtout, je participe à une opération extérieure en Afghanistan, se souvient-il. Pendant un an, je protège la ville de Kaboul contre les engins explosifs improvisés (IED) en collaboration avec de nombreuses unités internationales. »
« En 2015, je deviens le nouveau chef du bureau communication (BCOM) et le porte-parole de la Brigade, poursuit le lieutenant-colonel. Encore une fois, je découvre un nouveau métier et une nouvelle manière de servir. » Pendant 5 ans, il est le garant de l’image de la Brigade, allant au-devant de crises majeures : attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre, inondations de la Seine, explosion rue de Trévise, incendie de la rue Erlanger et enfin, embrasement de Notre-Dame. « Trouver le bon message, la bonne formule ou la bonne image, quelle que soit la situation, afin d’en tirer le meilleur pour la Brigade et pour nos chefs » analyse-t-il.
En juillet 2020, le lieutenant-colonel est nommé chef de corps du GAS. « C’est intéressant puisque j’ai commencé ma carrière dans l’artillerie dont la mission consiste à appuyer les unités de mêlées. » Une forme de retour aux sources pour notre jeune chef de corps. « Pour moi, le GAS est un groupement singulier qui représente deux plus-values : la mission d’appui au quotidien pour les groupements d’incendie et de secours (GIS) mais aussi un rayonnement pour la BSPP, sur tout son secteur et même au-delà. Lorsque le GAS part en OPEX au Liban, c’est toute la Brigade qui y est représentée. »
Le plus jeune des groupements assure de multiples missions nécessitant un savoir-faire particulier. Qu’il s’agisse de la prévention pour les détachements et les compagnies atypiques comme Biscarosse et Kourou ou bien pour l’appui du COS sur intervention. « Ma mission consiste à développer, à l’instar de mon prédécesseur, le lieutenant-colonel Roche, toutes ces plus-values, analyse-t-il. C’est un ensemble de pépites, de personnes très qualifiées dans leur domaine de compétences. Le GAS étant principalement constitué d’une population d’âge mûr avec une expérience avérée en compagnie d’incendie », rappelle-t-il.
Sous son commandement, l’officier supérieur souhaite que chacun trouve sa place et remplisse au mieux sa mission « avec la liberté d’action à laquelle il a le droit de prétendre », précise-t-il. Pour conclure, le colonel rappelle la devise du GAS qui illustre parfaitement l’implication essentielle du groupement au service de la BSPP : « Par les chemins sinueux, jusqu’aux étoiles ! ».
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