#BrigadeInside — Suite à l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, les Galeries Lafayette ont effectué un don à la BSPP pour l’acquisition d’un BEA de grande hauteur afin de couvrir plus facilement les bâtiments haussmanniens. Le bureau maintien en condition opérationnelle (BMCO) s’est chargé de trouver le nouveau bras élévateur aérien (BEA), en question.
Le 15 avril 2019 restera un jour historique dans la mémoire de tous les Français. Une date terrible où la cathédrale Nôtre-Dame fut frappée par un effroyable incendie. Les images de la flèche s’écroulant sur le toit firent le tour du monde et résonnent toujours dans le cœur de la population parisienne.
Presque trois ans plus tard, le 15 mars 2022, M. Philippe Houzé, président du directoire des Galeries Lafayette et Mme Patricia Moulin remettaient au général de division Jean-Marie Gontier, les clés de ce nouvel engin.
Si la BSPP parvint à sauver l’édifice d’un effondrement annoncé, l’analyse en profondeur de l’incident et les nombreux retours d’expérience (RETEX), mettent en lumière certaines pistes de réflexion. L’une d’entre elles concerne la hauteur maximale atteignable par les BEA. Elle pose donc la question suivante : peut-on exploiter des moyens élévateurs aériens plus dimensionnant en cas d’intervention exceptionnelle, malgré les contraintes supplémentaires telles que le poids ou la largeur de stabilisation ? Un véritable compromis à trouver entre hauteur et capacité d’emploi.
LA TAILLE, ÇA COMPTE ?
Un événement extérieur va venir insuffler ce passage à l’action. Suite à l’incendie, les Galeries Lafayette effectuent un don à la BSPP pour l’acquisition d’un BEA de grande hauteur afin de couvrir plus facilement les bâtiments haussmanniens. Le bureau maintien en condition opérationnelle, en lien avec le bureau planification opérationnelle (BPO), est ainsi chargé d’identifier l’engin adéquat pour la BSPP. « Nous avons récupéré un maximum d’informations sur les moyens existants puisque les tailles diffèrent énormément d’un engin à l’autre. En France, les plus grands BEA sont à Bordeaux et à Lyon, pour respectivement 60 et 55 m, raconte le lieutenant-colonel Sébastien Gaillard. Mais ce n’est rien à côté du plus grand au monde, situé en Asie et d’une hauteur de 112m. » Dans leur démarche, les acteurs du BMCO se coordonnent avec la centrale d’achat public de l’UGAP.
Les militaires missionnés réalisent rapidement les limites du projet et sa problématique principale. « Au départ, un BEA de 51 m nous a été présenté. Il était grandiose mais extrêmement contraignant et inutilisable sur une bonne partie du secteur Brigade. Face aux rues parisiennes très étroites, il s‘avérait donc impossible pour un conducteur sapeur-pompier de Paris de circuler et de le mettre en station : bien trop haut, trop large et long à mettre en service, poursuit le colonel. Nous avons donc opté pour un compromis entre la hauteur maximum souhaitée et la réalité de nos contraintes opérationnelles. »
À ce stade, une notion importante doit être prise en compte : les BEA de 32 m répondent déjà à 99 % des besoins du secteur Brigade. Le nouveau BEA à acheter devait donc pallier ces 1 % restants tout en étant capable d’intervenir sur le reste des missions. « Acheter un BEA, uniquement exploitable sur des opérations exceptionnelles aurait été néfaste, justifie le spécialiste. Notre objectif s’est donc précisé afin d’identifier un engin déployable sur toutes nos opérations, sans qu’il n’encombre inutilement les remises de nos centres de secours. »
UNE RÉPONSE À 100 % DES BESOINS
Ainsi, le BMCO a préféré opter pour un BEA de 42 m, proche de ceux des SDIS intervenus en renfort sur l’incendie de Notre-Dame. Avec cette taille raisonnable, le BEA 42 m pourra intervenir sur toutes les missions prévues. Les militaires ont conservé le même constructeur avec un châssis Scania et leur fournisseur Rosenbauer. « Ce modèle est déjà éprouvé et reconnu. Concrètement, c’est exactement le même engin que le 32 m mais avec 10 m en hauteur de plus », explique l’officier supérieur.
Afin d’optimiser son déploiement, le BEA sera affecté à la caserne de Masséna (2e CIS) et celui qui y était initialement affecté sera transféré au Plessis-Clamart (21e CIS). Il s’agira du septième BEA de la Brigade. L’état-major du 2e groupement d’incendie et de secours a été choisi en raison des contraintes de remisage dues aux 10 m supplémentaires de l’engin.
Photos BSPP