MATÉRIEL — Halligan Tool, the american way…

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 31 octobre 2024 à 10 h 19 
halligan tool

Engins et matériels — — Si la force, la polyvalence et l’ingéniosité sont des qualités essentielles aux soldats du feu, on comprend pourquoi cet outil est devenu incontournable dans leurs interventions. Simple, mais redoutablement efficace, la Halligan Tool s’est imposée comme une alliée précieuse, venue des USA.

Bien plus qu’un simple pied-de-biche, la barre Hal­li­gan fait par­tie des outils emblé­ma­tiques des sol­dats du feu. Il s’agit d’un outil d’effraction et de for­ce­ment uti­li­sé prin­ci­pa­le­ment par les sapeurs-pom­piers et les forces de l’ordre. Bien que son rôle prin­ci­pal soit l’ouverture de portes, dif­fi­cile de dres­ser un inven­taire exhaus­tif de ses mis­sions. For­cer, ouvrir, sou­le­ver, arra­cher, enfon­cer, cas­ser, per­cer, tordre… l’instrument peut à peu près tout faire, aus­si bien sur feu, que lors d’un secours à vic­times. Son effi­ca­ci­té per­met non seule­ment aux pom­piers de réagir rapi­de­ment à une dif­fi­cul­té, mais aus­si de limi­ter le maté­riel trans­por­té, comme les grandes pinces ou l’outil de for­ce­ment et de déblai, grâce à sa polyvalence. 

Intel­li­gence de conception

La Hal­li­gan Tool est un outil ingé­nieux conçu pour offrir un maxi­mum de poly­va­lence sur inter­ven­tion. Au fil du temps, cet alliage s’est impo­sé natu­rel­le­ment comme un incon­tour­nable du sapeur-pom­pier. Avec ses 91 cm de lon­gueur et ses 4,3 kg, elle est fabri­quée dans un alliage de maté­riaux anti-défla­grants, garan­tis­sant la sécu­ri­té des pom­piers dans des atmo­sphères explo­sives. Son manche en fibre de verre allège son poids et aug­mente sa durabilité.


La barre est dotée de plu­sieurs élé­ments répon­dant à des besoins pré­cis. D’un côté, on trouve l’herminette. Il s’agit d’une lame biseau­tée en forme de hachette, qui se glisse faci­le­ment dans une ouver­ture pour exploi­ter la force du levier et écar­ter la porte de son mon­tant. Pla­cé à l’angle droit de l’her­mi­nette, le poin­teau per­met, entre autres, de for­cer des ser­rures, d’ar­ra­cher des cade­nas ou encore de sou­le­ver des plaques d’égout.


À l’autre extré­mi­té, la fourche incur­vée par­fait le for­ce­ment des portes en tra­vaillant sur les gonds ou en arra­chant les char­nières. Ces deux com­po­sants sont exploi­tés effi­ca­ce­ment grâce à la pré­sence d’un coin de frappe, conçu pour rece­voir les coups de la masse Mer­lin, aug­men­tant ain­si la force exer­cée sur la Hal­li­gan. Asso­ciée à la masse, elle forme ce que l’on appelle le “Duo gagnant”.

Drôle de rencontre

Tout comme à la Bri­gade des sapeurs-pom­piers de Paris, nos cama­rades du Fire Depart­ment of the City of New York (FDNY) ont leurs légendes, qu’ils appellent “Fire sto­ries”. L’une d’entre elles remonte à la fin du XIXe siècle, dans leur ville de New York. À la suite d’un cam­brio­lage, les secours sont dépê­chés dans une banque en proie aux flammes. Après avoir éteint l’in­cen­die, l’un des pom­piers découvre un objet inha­bi­tuel lais­sé sur place. Il s’agit d’un outil ayant pro­ba­ble­ment ser­vi à for­cer la porte du coffre-fort, que les pom­piers nomment “Claw Tool” et ajoutent à leur inventaire.

Cet outil va être amé­lio­ré et se géné­ra­li­ser au fil des années dans l’activité opé­ra­tion­nelle des pom­piers amé­ri­cains. En 1946, Hugh Hal­li­gan, chef de bataillon au FDNY, per­fec­tionne cet outil en s’inspirant des pro­blé­ma­tiques ren­con­trées sur feu et en situa­tion d’urgence. C’est ain­si qu’il y intègre la fourche, le poin­teau et l’herminette.

Désor­mais loin de son ber­ceau new-yor­kais, l’objet s’est impo­sé dans le monde entier, révo­lu­tion­nant les tech­niques d’intervention des sapeurs-pom­piers. Bien que cer­tains dis­po­si­tifs modernes, comme les ouvre-portes hydrau­liques, tentent de lui faire concur­rence, la Hal­li­gan reste indé­trô­nable. Sa robus­tesse, sa sim­pli­ci­té d’utilisation et l’absence de contraintes tech­niques en font un outil fiable, tou­jours prêt à l’emploi là où la tech­no­lo­gie peut par­fois faillir.


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