#BrigadeInside — Dans les années 90, à la demande des sous-officiers décorés de cette médaille, la 1831e section de médaillés militaires — sapeurs-pompiers de Paris a vu le jour . La création de cette section, le 3 septembre 1998, démontre l’importance de cette décoration empreinte de valeurs.
La 1831e section de médaillés militaires — sapeurs-pompiers de Paris a pour mission, tout au long de l’année, de porter haut les valeurs de la médaille militaire au sein de la BSPP. Elle permet aussi de promouvoir la mémoire des anciens médaillés et participe au rayonnement de la société nationale d’entraide de la Médaille militaire (SNEMM). Cette section est la plus active de France et d’Outre-mer, parmi les 650 sections que compte la SNEMM. Depuis le 26 novembre 2021, elle est présidée par l’adjudant-chef Thierry Berthelomeau, chef de groupe à la section contentieux opérationnel de la Brigade.
Un peu d’histoire
Créée le 3 septembre 1998 sous la présidence du major Eixea (ER), la section est née sous l’impulsion de nombreux sous-officiers de la Brigade décorés de la médaille militaire.
« Ils souhaitaient qu’une section soit créée au même titre que d’autres corps d’armée » nous explique l’adjudant-chef Thierry Berthelomeau. Quelques mois plus tard, comme c’est le cas pour toutes les sections de médaillés militaires, celle de la Brigade se voit attribuer son drapeau. Ce dernier est remis le 27 juin 1999 par le Général Richard Lefèvre, commandant la Brigade à l’époque. Véritable symbole de représentation des médaillés militaires, il arbore sur son avers l’insigne de la BSPP et sur son revers la Médaille militaire surmontée de la devise « Valeur et discipline ». Depuis, le drapeau est présent à chacune des cérémonies auxquelles la section des médaillés militaires est conviée telles que les présentations des recrues au drapeau (PRD) ou les passations de chefs de corps. Il flotte également lors de cérémonies prestigieuses, en particulier aux Invalides, le 18 septembre ou lors du ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe. Enfin, sa présence aux obsèques de sapeurs-pompiers de Paris décédés en service et décorés à titre posthume ou d’anciens médaillés militaires, est une véritable marque de respect.
La Médaille militaire
La Médaille militaire a été créée le 22 janvier 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er et unique président de la deuxième République. Il signe le décret de création d’une nouvelle médaille à l’attention des soldats et sous-officiers de l’armée de Terre et de Mer. Cette décision va dans la continuité de la Légion d’honneur, créée 50 ans auparavant par son oncle. « Louis-Napoléon Bonaparte crée cette médaille afin de récompenser les mérites des militaires du rang et sous-officiers », nous précise l’adjudant-chef.
La section recense aujourd’hui 247 adhérents. Un tiers est composé de personnel d’active. Retraités, membres associés ou des dames d’entraide composent le reste de l’effectif. Elle fonctionne sous le principe d’une association, avec un bureau, un comité, des membres honoraires, des porte-drapeaux… Les membres sont élus lors des assemblées générales. Les membres associés et les dames d’entraide ne sont pas médaillés militaires. Par exemple, nous explique le président, « une jeune femme, Marie-Virginie D. nous a rejoint récemment. Elle est passionnée d’histoire militaire, ainsi, elle nous aide à faire rayonner la section et son histoire. Les femmes d’entraide sont, quant à elles, généralement les veuves d’anciens ». Les membres honoraires sont les précédents présidents de la section. Chaque adhérent cotise à hauteur de 25 € par an. 6,25 € reviennent à la section, le reste étant reversé à la SNEMM.
Selon l’article 5 du décret de la Médaille militaire, les soldats et sous-officiers doivent répondre à une des conditions suivantes, pour être récompensés après huit années de service : être cités à l’ordre de l’armée peu importe leur ancienneté, avoir été blessé au combat ou en service commandé, avoir été récompensé pour des actes de courage et de dévouement. Et depuis 2009, la médaille militaire est décernée à titre posthume à tout militaire du rang ou sous-officier mort pour la France.
La médaille est suspendue par un ruban jaune bordé de vert de chaque côté. Ces couleurs rappellent l’ordre de la couronne de fer créé par Napoléon 1er. Plusieurs fois modifiée, la médaille arbore aujourd’hui sur son avant l’effigie de la République entouré d’un cercle bleu sur lequel est inscrit « République Française », lui-même entouré de feuilles de laurier. L’inscription « Valeur et Discipline » est gravée sur le revers. Au-dessus se trouvent les attributs des différents corps d’armée (canon, cuirasse, ancre de marine, hache, sabre et épée) « Cette médaille est la plus haute distinction militaire française et occupe la troisième place dans l’ordre de préséance des décorations françaises » nous fait remarquer l’adjudant-chef Thierry Berthelomeau. Devant elle, se placent la Légion d’honneur et l’Ordre de la libération. Sachant que ce dernier ne sera plus décerné, elle devient en quelque sorte la deuxième décoration dans l’ordre. « Elle est donc prestigieuse et se la voir attribuer est, pour chaque récipiendaire, un honneur. En outre, la Médaille militaire est conférée au nom du président de la République et c’est la seule décoration qui peut être portée dès parution au Journal Officiel, avant sa remise officielle » ajoute le président de la section.
C’est la grande chancellerie de la Légion d’honneur qui statue les dossiers d’attribution de la médaille militaire. Chacun des prétendants constitue son dossier sur demande de la chancellerie Brigade. Ce dernier est ensuite vérifié et transmis au Ministère des Armées. À la Brigade, les médaillés militaires sont décorés physiquement à l’occasion des grandes cérémonies.
La SNEMM soutient les médaillés militaires
La SNEMM fédère les 650 sections de médaillés militaires de France et d’Outre-mer. Basée à Paris, sa présidence est assurée par un président général, José Réal. « Elle s’attache au rayonnement de la médaille militaire et manifeste sa bienveillance à l’égard des anciens » déclare l’adjudant-chef Thierry Berthelomeau. Il ajoute que « la SNEMM, c’est bien plus que ça, elle joue un rôle d’entraide au profit de ses membres malades, blessés ou en difficulté. Elle soutient les familles et orphelins des hommes et femmes tués au combat et décorés à titre posthume. Il est important de le savoir car nous sommes concernés à la Brigade. Les enfants de nos derniers morts au feu auront droit à une bourse scolaire, les épouses ont été aidées financièrement et peuvent bénéficier de prestations diverses. La SNEMM soutient également les blessés des forces armées en étant partenaire des “Invictus games”*. C’est pourquoi il est à mon sens important d’adhérer à la 1831e section ».
*Compétition multisports pour soldats et vétérans de guerre blessés et personnes en situation de handicap.
Plus d’infos…
Site internet des Médaillés militaires BSPP : http://www.medaillemilitairebspp.com/
Photo : Sylvia Borel