#BrigadeInside — Comme chaque été, trois nouveaux chefs de corps ont été nommés. Quelques mois après leur prise de commandement, nous sommes allés à leur rencontre pour recueillir leurs premiers sentiments en trois questions. Premier sur notre liste, le Colonel Frédérick Zimmermann.
« Réussir la mission des Jeux olympiques et paralympiques de Paris »
Après avoir dirigé le Bureau Études et Prospective, le colonel Frédérick Zimmermann a pris le commandement le premier groupement d’incendie et de secours. Il arrive à Montmartre avec beaucoup d’humilité et de passion pour le métier de sapeur-pompier.
Mon colonel, citez-nous trois moments importants de votre carrière…
En 2005, lors du séminaire inter-grandes écoles militaires, qui regroupe Saint-Cyr, l’École navale et Polytechnique, j’ai eu la chance de faire une immersion en centre de secours à Masséna dans un VSAV. Pendant 24 heures, j’ai beaucoup échangé avec le sergent, chef d’agrès sur le métier de sapeur-pompier à la Brigade. J’ai voulu devenir militaire pour me sentir utile envers la communauté et la Nation ; les sapeurs-pompiers de Paris m’offraient cette opportunité. J’ai donc postulé à la première occasion en 2006, et tout s’est bien passé : je suis arrivé à la 28ᵉ compagnie à Puteaux.
Mon deuxième grand moment est mon opération extérieure, au sein de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo) où la mission consistait à sécuriser tout l’est du pays. Six mois à Goma, près de la frontière avec le Rwanda dans la région des Grands Lacs. Ce contexte multinational a été un temps d’échanges très enrichissant. Je n’avais pas envisagé qu’en tant que sapeur-pompier de Paris, j’aurais pu participer à des opérations aéroterrestres au cœur de l’Afrique.
Le troisième moment important, est bien entendu cette prise de commandement du premier groupement. Et cela pour deux raisons. D’une part, c’est un groupement dans lequel je n’avais jamais servi auparavant. Et d’autre part, parce qu’il s’est déroulé dans un contexte particulier avec le décès du sergent Damelincourt. Mon premier contact professionnel avec le premier groupement avait été sur un feu de toiture, boulevard Soult, où j’étais intervenu en renfort du G3. J’avais assisté au retex de cette opération importante, et j’avais été assez marqué par l’intervention du chef de corps de l’époque, le colonel Gallet au discours très déterminé et très opérationnel.
Quelle image aviez-vous du groupement, que désormais, vous commandez ?
Celle d’un groupement avec des pompiers robustes, grands professionnels et extrêmement aguerris. Je me demandais si les sapeurs-pompiers du GIS1 étaient prêts à accepter quelqu’un qui n’en venait pas. J’ai donc été très agréablement surpris par leur accueil et leur ouverture d’esprit.
Il me semble qu’ils n’ont de cesse que de tirer le niveau de l’opérationnel, toujours plus haut. Cela dit, c’est toujours un peu compliqué d’avoir une véritable photographie de la réalité en trois mois de présence.
Quel va être votre cap dans ce temps de commandement ?
Ma motivation va être finalement très simple : réussir la mission des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Nous devons donc développer encore plus l’aspect communication, notamment pour savoir en temps réel, comment se déroulent nos missions. Cela va être un moment unique dans l’histoire de chaque sapeur-pompier de Paris, et nous devons nous montrer dignes de la confiance qui nous a été attribuée. Il faut que l’on soit fier de contribuer à la sécurité de cet évènement. Si cela va éloigner un peu les pompiers provinciaux de leur famille, cela peut nous permettre de nous retrouver ensemble pour valoriser notre cohésion. Je vais m’attacher à trouver l’équilibre entre le facteur humain et la qualité de notre activité opérationnelle pour que nos sapeurs-pompiers s’engagent en toute sécurité grâce à la discipline et au respect des fondamentaux. J’aimerais poursuivre également l’effort de simplification administrative, pour laisser plus de temps aux chefs de centre pour qu’ils puissent se retrouver plus souvent au milieu de la troupe.
Et la question subsidiaire. Quelle question auriez-vous aimé que je vous pose ?
Que pensez-vous de notre jeunesse ? Et je vous aurai répondu qu’elle est généreuse et fougueuse et qu’elle a besoin, comme à chaque génération, de modèles qui lui transmettent avec patience et cœur nos valeurs.