NOUVEAUX CHEFS DE CORPS (1) — Colonel Zimmermann au GIS 1

Har­ry Cou­vin —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 09 h 18 

#BrigadeInside — Comme chaque été, trois nouveaux chefs de corps ont été nommés. Quelques mois après leur prise de commandement, nous sommes allés à leur rencontre pour recueillir leurs premiers sentiments en trois questions. Premier sur notre liste, le Colonel Frédérick Zimmermann.

« Réussir la mission des Jeux olympiques et paralympiques de Paris »

Après avoir dirigé le Bureau Études et Prospective, le colonel Frédérick Zimmermann a pris le commandement le premier groupement d’incendie et de secours. Il arrive à Montmartre avec beaucoup d’humilité et de passion pour le métier de sapeur-pompier.

Mon colo­nel, citez-nous trois moments impor­tants de votre car­rière…
En 2005, lors du sémi­naire inter-grandes écoles mili­taires, qui regroupe Saint-Cyr, l’École navale et Poly­tech­nique, j’ai eu la chance de faire une immer­sion en centre de secours à Mas­sé­na dans un VSAV. Pen­dant 24 heures, j’ai beau­coup échan­gé avec le ser­gent, chef d’agrès sur le métier de sapeur-pom­pier à la Bri­gade. J’ai vou­lu deve­nir mili­taire pour me sen­tir utile envers la com­mu­nau­té et la Nation ; les sapeurs-pom­piers de Paris m’offraient cette oppor­tu­ni­té. J’ai donc pos­tu­lé à la pre­mière occa­sion en 2006, et tout s’est bien pas­sé : je suis arri­vé à la 28ᵉ com­pa­gnie à Puteaux.
Mon deuxième grand moment est mon opé­ra­tion exté­rieure, au sein de la Monus­co (Mis­sion de l’Organisation des Nations unies pour la sta­bi­li­sa­tion de la Répu­blique démo­cra­tique du Congo) où la mis­sion consis­tait à sécu­ri­ser tout l’est du pays. Six mois à Goma, près de la fron­tière avec le Rwan­da dans la région des Grands Lacs. Ce contexte mul­ti­na­tio­nal a été un temps d’échanges très enri­chis­sant. Je n’avais pas envi­sa­gé qu’en tant que sapeur-pom­pier de Paris, j’aurais pu par­ti­ci­per à des opé­ra­tions aéro­ter­restres au cœur de l’Afrique.
Le troi­sième moment impor­tant, est bien enten­du cette prise de com­man­de­ment du pre­mier grou­pe­ment. Et cela pour deux rai­sons. D’une part, c’est un grou­pe­ment dans lequel je n’avais jamais ser­vi aupa­ra­vant. Et d’autre part, parce qu’il s’est dérou­lé dans un contexte par­ti­cu­lier avec le décès du ser­gent Dame­lin­court. Mon pre­mier contact pro­fes­sion­nel avec le pre­mier grou­pe­ment avait été sur un feu de toi­ture, bou­le­vard Soult, où j’étais inter­ve­nu en ren­fort du G3. J’avais assis­té au retex de cette opé­ra­tion impor­tante, et j’avais été assez mar­qué par l’intervention du chef de corps de l’époque, le colo­nel Gal­let au dis­cours très déter­mi­né et très opérationnel.

Quelle image aviez-vous du grou­pe­ment, que désor­mais, vous com­man­dez ?
Celle d’un grou­pe­ment avec des pom­piers robustes, grands pro­fes­sion­nels et extrê­me­ment aguer­ris. Je me deman­dais si les sapeurs-pom­piers du GIS1 étaient prêts à accep­ter quelqu’un qui n’en venait pas. J’ai donc été très agréa­ble­ment sur­pris par leur accueil et leur ouver­ture d’esprit.
Il me semble qu’ils n’ont de cesse que de tirer le niveau de l’opérationnel, tou­jours plus haut. Cela dit, c’est tou­jours un peu com­pli­qué d’avoir une véri­table pho­to­gra­phie de la réa­li­té en trois mois de présence.

nous mon­trer dignes de la confiance qui nous a été attri­buée…”

Quel va être votre cap dans ce temps de com­man­de­ment ?
Ma moti­va­tion va être fina­le­ment très simple : réus­sir la mis­sion des Jeux olym­piques et para­lym­piques de Paris. Nous devons donc déve­lop­per encore plus l’aspect com­mu­ni­ca­tion, notam­ment pour savoir en temps réel, com­ment se déroulent nos mis­sions. Cela va être un moment unique dans l’histoire de chaque sapeur-pom­pier de Paris, et nous devons nous mon­trer dignes de la confiance qui nous a été attri­buée. Il faut que l’on soit fier de contri­buer à la sécu­ri­té de cet évè­ne­ment. Si cela va éloi­gner un peu les pom­piers pro­vin­ciaux de leur famille, cela peut nous per­mettre de nous retrou­ver ensemble pour valo­ri­ser notre cohé­sion. Je vais m’attacher à trou­ver l’équilibre entre le fac­teur humain et la qua­li­té de notre acti­vi­té opé­ra­tion­nelle pour que nos sapeurs-pom­piers s’engagent en toute sécu­ri­té grâce à la dis­ci­pline et au res­pect des fon­da­men­taux. J’aimerais pour­suivre éga­le­ment l’effort de sim­pli­fi­ca­tion admi­nis­tra­tive, pour lais­ser plus de temps aux chefs de centre pour qu’ils puissent se retrou­ver plus sou­vent au milieu de la troupe.

Et la ques­tion sub­si­diaire. Quelle ques­tion auriez-vous aimé que je vous pose ?
Que pen­sez-vous de notre jeu­nesse ? Et je vous aurai répon­du qu’elle est géné­reuse et fou­gueuse et qu’elle a besoin, comme à chaque géné­ra­tion, de modèles qui lui trans­mettent avec patience et cœur nos valeurs.

Photo : Sergent Erwan Thépault