PARCOURS PRO — LCL Girvès : “Vivre cent vies !”

Manon Peneaud —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 09 h 06 

#BrigadeInside — De sapeur au centre de secours Grenelle à lieutenant-colonel au ministère de l’Intérieur en passant par l’Alsace, la Corse et Madagascar, voici le parcours inspirant de Philippe Girvès.

Décembre 2022. Le lieu­te­nant-colo­nel Gir­vès est en poste au Centre opé­ra­tion­nel de ges­tion inter­mi­nis­té­rielle des crises (COGIC) de la Direc­tion géné­rale de la sécu­ri­té civile (DGSCGC) depuis un an et demi. L’officier supé­rieur est pas­sion­né par son tra­vail : « Le soleil ne se couche jamais sur le COGIC, » ana­lyse-t-il. Au cré­pus­cule de sa car­rière mili­taire, cet homme aux mille et une vies n’a rien oublié de son sur­pre­nant par­cours. Presque quatre décen­nies plus tôt, le jeune Phi­lippe quitte sa Tuni­sie natale à 20 ans pour rejoindre les rangs de la Bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris en tant qu’engagé volon­taire. D’abord au centre de secours Gre­nelle, dès 1986, puis au Grou­pe­ment de for­ma­tion ins­truc­tion (GFI) et ensuite, aux centres de secours Blanche puis Saint-Hono­ré, en tant que chef de garde incen­die. Son che­min prend alors une direc­tion sin­gu­lière pour l’époque… En 1995, le ser­gent-chef Gir­vès est admis à l’École mili­taire inter­armes (EMIA).

« J’AI DES CONVICTIONS, MAIS PAS DE CERTITUDES » 

Après sa for­ma­tion à l’École d’application de l’infanterie (EAI) de Mont­pel­lier, le lieu­te­nant Gir­vès sert au 152e régi­ment d’infanterie (152 RI) de Col­mar (68). « J’ai beau­coup aimé l’Infanterie, insiste-t-il. Au sein de la com­pa­gnie d’éclairage et d’appui, je diri­geais une sec­tion de lutte anti­char. L’enjeu était d’autant plus grand qu’à cette période, l’armée était en pleine tran­si­tion pour se pro­fes­sion­na­li­ser. » Deux ans s’écoulent et l’officier se retrouve « à la croi­sée des che­mins ». Celui qui fai­sait office de figure pater­nelle auprès de ses hommes se tourne vers son propre père pour résoudre son dilemme : res­ter dans l’infanterie ou retour­ner à la Brigade…La réponse est sans appel.

Back in blue !

De retour à la Bri­gade en 2000, Phi­lippe Gir­vès est nom­mé capi­taine un an plus tard. Il est alors adjoint puis com­man­dant d’unité de la 15e com­pa­gnie d’incendie et de secours, à Cham­pi­gny : « Com­man­der cette com­pa­gnie a été un moment for­mi­dable de ma car­rière. » L’officier est ensuite chef de la sec­tion orga­ni­sa­tion et pla­ni­fi­ca­tion opé­ra­tion­nelle au BOPO puis, tou­jours en quête de nou­veaux défis, part en direc­tion de l’UIISC 5 à Corte (Corse). Cette nou­velle affec­ta­tion lui fera endos­ser trois cas­quettes : chef BOI, puis offi­cier supé­rieur adjoint et com­man­dant en second. Le lieu­te­nant-colo­nel devait ini­tia­le­ment ser­vir trois années en Corse. Il y res­te­ra huit ans. L’île de Beau­té le conduit ensuite vers l’île rouge : Mada­gas­car. Il y occupe les fonc­tions de chef du pro­jet de coopé­ra­tion de Pro­tec­tion Civile. En 2021, riche de ses pré­cé­dentes expé­riences, il revient à la Bri­gade et devient chef du bureau emploi au COGIC. « La boucle est bou­clée, » s’amuse-t-il.

En jan­vier 2023, Phi­lippe Gir­vès se retire défi­ni­ti­ve­ment de la BSPP pour prendre une nou­velle route en inté­grant le groupe Miche­lin, en qua­li­té d’expert incen­die de la zone Europe. « Je quitte l’institution avec un immense sen­ti­ment de gra­ti­tude, » conclut le lieu­te­nant-colo­nel. Peut-être son par­cours sin­gu­lier sus­ci­te­ra-t-il des vocations ?

Texte & photographie : sergent Nicholas Bady & Manon Peneaud

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