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#BrigadeInside — Sapeur-pompier de Paris, spécialiste du domaine infrastructure, référent mixité égalité du GSS, formateur de secourisme, sapeur-pompier volontaire, président d’une association, délégué de la MSPP… Le sergentchef Mamoudou Niang est un homme aussi discret que remarquable.
Pouvez-vous résumer votre parcours ?
Je suis arrivé sapeur à la Brigade en mars 2015. J’ai d’abord été intégré au groupe chauffage à Masséna, puis transféré au groupe ventilation mécanique contrôlée de la compagnie de soutien de l’infrastructure (CSI) du GSS, sur le site de Limeil. Très rapidement, j’ai été envoyé à l’école du Génie à Angers pour me former. Après mon bac scientifique, j’ai obtenu un brevet de technicien supérieur en fluides, énergie et environnement. Avec ce diplôme de génie énergétique, j’étais plutôt destiné à travailler en bureau d’études, à faire des dimensionnements… En fait, je n’étais pas très manuel, donc j’ai été formé comme technicien.
J’ai été à l’avancement rapidement. En tant que caporal-chef, j’étais chargé des marchés à bons de commande. Mon rôle était de traiter avec des entreprises civiles pour suivre certains travaux que la CSI ne pouvait pas réaliser elle-même. Ensuite, en tant que sergent, j’ai été muté à la section territoriale ouest à Saint-Ouen comme adjoint au chef de section afin de superviser les travaux d’électricité, de maçonnerie, plomberie et peinture. Aujourd’hui, je suis adjoint au chef de la section territoriale nord de la CSI, sur le site de Bondy.
Quel est votre rôle au sein de la section territoriale nord ?
Mon rôle est de veiller au bon fonctionnement de la section. Je m’occupe de la partie EPI, remise, de la gestion du magasin, des commandes, pour faire en sorte que les techniciens aient le matériel qu’il faut, ou encore la planification des gros travaux, comme la réfection des PVO. À la section territoriale nord, nous gérons toute la partie infra du premier groupement d’incendie et de secours en termes de dépannage d’électricité, maçonnerie, plomberie et peinture. Cela représente environ 1 200 interventions par an.
Je suis également moniteur de secourisme. À mon sens, c’est très important pour un sapeur-pompier de Paris, même spécialiste, de maitriser les gestes de secours. Alors j’ai demandé à être moniteur. Cela me permet de recycler nos équipes, qui interviennent très souvent en retour d’intervention en tant que sauveteur isolé. Et l’année prochaine, je suis inscrit à la formation pour être formateur de formateur.
Vous êtes référent mixité égalité de votre groupement. En quoi cela consiste-il ?
J’étais volontaire pour ce poste dès 2021. Mon rôle est d’être un appui au commandement pour gérer tous les problèmes liés à la mixité et l’égalité. La mixité, c’est la cohabitation harmonieuse entre les hommes et les femmes soumis aux mêmes droits et aux mêmes devoirs. L’égalité, c’est l’exclusion de toute forme de discrimination. Je fais des informations pour expliquer tout ça et pour nous faire connaître auprès de nos pompiers, afin qu’ils puissent nous solliciter en cas de besoin.
Vous êtes également engagé dans le milieu associatif. De quoi s’agit-il ?
J’ai toujours grandi dans le milieu associatif. J’ai rapidement compris que la Brigade est une famille et si je peux apporter quelque chose aux autres, cela donne du sens à ma vie et à ma carrière. Je suis membre du bureau de l’ASASPP section course à pied, délégué suppléant de la mutuelle des sapeurs-pompiers de Paris, et formateur au GNASPP pour effectuer des missions avec les jeunes pendant les vacances.
Dans le milieu civil, je suis président d’une association qui s’appelle « Ponts et passerelles pour le Peuple » et qui agit dans le cadre du civisme et de la citoyenneté. On s’occupe des jeunes des quartiers et on les oriente vers le droit chemin au travers d’activités sportives ou de concours d’éloquence, afin de les aider à mieux communiquer entre eux ou avec les forces de l’ordre. On agit aussi sur la solidarité et l’inclusion sociale. Je suis également actif au sein d’une ONG opérant en Afrique, où nous menons des missions humanitaires et d’assistance, en envoyant des vêtements et des livres collectés en France.
Est-ce que j’ai oublié quelque chose ?
Je ne sais pas si c’est intéressant, mais je suis né et j’ai grandi en Mauritanie, en Afrique. Je suis arrivé en France à l’âge de 16 ans. J’ai été naturalisé à 20 ans et j’ai fait ma journée d’appel à 23 ans.
Effectivement, j’ai failli passer à côté de cette information, tout à fait remarquable. Autre chose ?
Je suis arbitre de foot !
Photos : Sergent-chef Nicholas Bady