PORTRAIT — Toujours servir

Nicho­las Bady —  — Modi­fiée le 19 février 2025 à 07 h 49 

#BrigadeInside — Sapeur-pompier de Paris, spécialiste du domaine infrastructure, référent mixité égalité du GSS, formateur de secourisme, sapeur-pompier volontaire, président d’une association, délégué de la MSPP… Le sergentchef Mamoudou Niang est un homme aussi discret que remarquable.

Pou­vez-vous résu­mer votre parcours ?

Je suis arri­vé sapeur à la Bri­gade en mars 2015. J’ai d’abord été inté­gré au groupe chauf­fage à Mas­sé­na, puis trans­fé­ré au groupe ven­ti­la­tion méca­nique contrô­lée de la com­pa­gnie de sou­tien de l’infrastructure (CSI) du GSS, sur le site de Limeil. Très rapi­de­ment, j’ai été envoyé à l’école du Génie à Angers pour me for­mer. Après mon bac scien­ti­fique, j’ai obte­nu un bre­vet de tech­ni­cien supé­rieur en fluides, éner­gie et envi­ron­ne­ment. Avec ce diplôme de génie éner­gé­tique, j’étais plu­tôt des­ti­né à tra­vailler en bureau d’études, à faire des dimen­sion­ne­ments… En fait, je n’étais pas très manuel, donc j’ai été for­mé comme technicien.

J’ai été à l’avancement rapi­de­ment. En tant que capo­ral-chef, j’étais char­gé des mar­chés à bons de com­mande. Mon rôle était de trai­ter avec des entre­prises civiles pour suivre cer­tains tra­vaux que la CSI ne pou­vait pas réa­li­ser elle-même. Ensuite, en tant que ser­gent, j’ai été muté à la sec­tion ter­ri­to­riale ouest à Saint-Ouen comme adjoint au chef de sec­tion afin de super­vi­ser les tra­vaux d’électricité, de maçon­ne­rie, plom­be­rie et pein­ture. Aujourd’hui, je suis adjoint au chef de la sec­tion ter­ri­to­riale nord de la CSI, sur le site de Bondy.

Quel est votre rôle au sein de la sec­tion ter­ri­to­riale nord ?

Mon rôle est de veiller au bon fonc­tion­ne­ment de la sec­tion. Je m’occupe de la par­tie EPI, remise, de la ges­tion du maga­sin, des com­mandes, pour faire en sorte que les tech­ni­ciens aient le maté­riel qu’il faut, ou encore la pla­ni­fi­ca­tion des gros tra­vaux, comme la réfec­tion des PVO. À la sec­tion ter­ri­to­riale nord, nous gérons toute la par­tie infra du pre­mier grou­pe­ment d’incendie et de secours en termes de dépan­nage d’électricité, maçon­ne­rie, plom­be­rie et pein­ture. Cela repré­sente envi­ron 1 200 inter­ven­tions par an.

Je suis éga­le­ment moni­teur de secou­risme. À mon sens, c’est très impor­tant pour un sapeur-pom­pier de Paris, même spé­cia­liste, de mai­tri­ser les gestes de secours. Alors j’ai deman­dé à être moni­teur. Cela me per­met de recy­cler nos équipes, qui inter­viennent très sou­vent en retour d’intervention en tant que sau­ve­teur iso­lé. Et l’année pro­chaine, je suis ins­crit à la for­ma­tion pour être for­ma­teur de formateur.

Vous êtes réfé­rent mixi­té éga­li­té de votre grou­pe­ment. En quoi cela consiste-il ?

J’étais volon­taire pour ce poste dès 2021. Mon rôle est d’être un appui au com­man­de­ment pour gérer tous les pro­blèmes liés à la mixi­té et l’égalité. La mixi­té, c’est la coha­bi­ta­tion har­mo­nieuse entre les hommes et les femmes sou­mis aux mêmes droits et aux mêmes devoirs. L’égalité, c’est l’exclusion de toute forme de dis­cri­mi­na­tion. Je fais des infor­ma­tions pour expli­quer tout ça et pour nous faire connaître auprès de nos pom­piers, afin qu’ils puissent nous sol­li­ci­ter en cas de besoin.

Vous êtes éga­le­ment enga­gé dans le milieu asso­cia­tif. De quoi s’agit-il ?

J’ai tou­jours gran­di dans le milieu asso­cia­tif. J’ai rapi­de­ment com­pris que la Bri­gade est une famille et si je peux appor­ter quelque chose aux autres, cela donne du sens à ma vie et à ma car­rière. Je suis membre du bureau de l’ASASPP sec­tion course à pied, délé­gué sup­pléant de la mutuelle des sapeurs-pom­piers de Paris, et for­ma­teur au GNASPP pour effec­tuer des mis­sions avec les jeunes pen­dant les vacances.

Dans le milieu civil, je suis pré­sident d’une asso­cia­tion qui s’appelle « Ponts et pas­se­relles pour le Peuple » et qui agit dans le cadre du civisme et de la citoyen­ne­té. On s’occupe des jeunes des quar­tiers et on les oriente vers le droit che­min au tra­vers d’activités spor­tives ou de concours d’éloquence, afin de les aider à mieux com­mu­ni­quer entre eux ou avec les forces de l’ordre. On agit aus­si sur la soli­da­ri­té et l’inclusion sociale. Je suis éga­le­ment actif au sein d’une ONG opé­rant en Afrique, où nous menons des mis­sions huma­ni­taires et d’assistance, en envoyant des vête­ments et des livres col­lec­tés en France.

Est-ce que j’ai oublié quelque chose ?

Je ne sais pas si c’est inté­res­sant, mais je suis né et j’ai gran­di en Mau­ri­ta­nie, en Afrique. Je suis arri­vé en France à l’âge de 16 ans. J’ai été natu­ra­li­sé à 20 ans et j’ai fait ma jour­née d’appel à 23 ans.

Effec­ti­ve­ment, j’ai failli pas­ser à côté de cette infor­ma­tion, tout à fait remar­quable. Autre chose ?

Je suis arbitre de foot !

Pho­tos : Ser­gent-chef Nicho­las Bady


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