A la Une ! — Mardi 28 juin 2022, le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre, a récompensé les lauréats du prix photographique « Sergent Sébastien Vermeille ». Parmi les trois gagnants, la Brigade est fière de compter deux sapeurs-pompiers de Paris.
Depuis 2013, l’armée de Terre remet son prix photographique « Sergent Sébastien Vermeille ». Il récompense le travail de trois photographes professionnels, qu’ils soient civils ou militaires. Cette année, le prix de la meilleure photographie unique est décerné pour la deuxième fois au caporal-chef Sylvia Borel (BSPP), le prix du meilleur reportage photographique au brigadier-chef de première classe Nicolas D. (Forces Spéciales Terre) et le prix spécial du partenaire — Canon France au caporal Cyrille Nicolas (BSPP).
Si la première, primée il y a deux ans et membre du jury l’an passé, avait une certaine habitude de cette cérémonie, le second était plus intimidé.
Mais à travers, ce brillant résultat, tout le travail du groupe est récompensé pour son émulation collective constante.
ALLO DIX-HUIT en a profité pour poser quelques questions aux deux « soldats de l’image » de la Brigade.
Qu’avez-vous ressenti en recevant ce prix ?
CCH Sylvia Borel (CCH S.B) : Je suis honorée que mon nom soit associé pour la deuxième fois consécutive au sergent Sébastien Vermeille, mort dans l’accomplissement de sa mission de « soldat de l’image ».
CPL Cyrille Nicolas (CPL C.N) : J’ai été surpris et touché ! C’est pour moi une grande première de recevoir un prix. Même si au fond de moi, j’espérais, je ne pensais pas y arriver.
Quelle est l’histoire de votre photographie ?
CCH S.B : J’ai appelé cette photographie La Délicatesse, car c’est exactement ce que j’ai ressenti lors de ce moment suspendu au milieu du chaos. J’ai suivi le sauvetage du petit garçon de la cage d’escalier jusqu’au poste médical avancé situé dans une épicerie du quartier. Il était terriblement agité, hurlait et ne pouvait pas être mis dans les bras de sa maman puisque ses brûlures n’étaient pas encore isolées.
Arrivée à l’épicerie, j’ai dû faire une petite pause émotionnelle. Je m’écarte alors quelques secondes de la manœuvre. Je souffle. En fait, je me booste pour y retourner. Je réfléchis à ma composition dans ma propre bulle. Enfin prête, j’y retourne… Et là, soudain, l’enfant s’accroche au cou de cette jeune fille qui arrive finalement à le rassurer.
CPL C.N : Ce que j’essaie de faire ressortir, c’est l’émotion et pour moi cette photo est communicative. On y voit le chef d’agrès qui donne ses ordres, juste avant une intervention pour un feu dans un immeuble parisien. Cet échange rompt le stress dû à l’ampleur de l’évènement. Au milieu de l’excitation générale, tout reste calme et les échanges se passent dans le regard et quelques mots.
Que souhaitez-vous transmettre au travers de cette photographie ?
CCH S.B : Au-delà de nos images et de ce que nous voulons transmettre à travers elles, ce concours, avec la présence de nombreux photographes de tous les corps d’armée, ainsi que nos confrères civils fait résonner dans nos cœurs l’âme du sergent Sébastien Vermeille. Et c’est bien là l’essentiel.
CPL C.N : Je voulais transmettre de l’émotion. La photo raconte l’échange et la communication entre soldats. J’espérais que cela soit bien perçu. Mon prix démontre que le message est totalement passé.
Le sergent Sébastien Vermeille
Le caporal-chef Sébastien Vermeille, photographe du SIRPA Terre Image de Lyon est déployé en Afghanistan en 2011 au sein de la Task force La Fayette — Battle group RAPTOR. Le 13 juillet, il meurt au combat dans l’accomplissement de sa mission de « soldat de l’image ». Il est promu au grade de sergent à titre posthume. Pour lui rendre hommage, la délégation à l’information et à la communication (DICoD) crée le prix photographique « Sergent Sébastien Vermeille ». Il permet de valoriser l’engagement des femmes et des hommes de l’armée de Terre.