“PROJET 404” — France au Tour Auto

 — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 09 h 20 

Grands formats — Rayonner et mettre en valeur les compétences rares détenues au sein du GSS (groupement de soutiens et de secours) : telle était en 2021 l’ambition du projet de restauration intégrale d’une Peugeot 404. Quel défi ! L’objectif était ensuite de s’engager dans l’une des plus anciennes et prestigieuses compétitions automobiles : le Tour Auto.

Dix-huit mois durant, une dou­zaine de tech­ni­ciens se relaie au che­vet de la 404 (méca­ni­ciens, car­ros­siers, bour­re­liers, etc…), dès que l’activité opé­ra­tion­nelle le per­met. Début 2024, la 404 est sur ses quatre roues, prête à s’élancer dans la 33e édi­tion qui relie­ra Paris à Biar­ritz du 23 au 28 avril.
Dès sa pré­sen­ta­tion au Parc des expo­si­tions de la porte de Ver­sailles, la SPVL 001 est consi­dé­rée comme l’originalité du pla­teau. Aux côtés de 500 voi­tures de pres­tige, elle est bap­ti­sée France la veille du départ, en pré­sence du par­rain, l’animateur télé Fran­çois Alain (Vin­tage Meca­nic – RMC Décou­verte) et de la mar­raine, le ser­gent Léa Labrousse qui repré­sen­te­ra la France en tram­po­line lors des pro­chains Jeux olym­piques.
Le lieu­te­nant Kévin Pierre et le major Patrick Picard ont l’honneur de conduire France jusqu’à la ligne d’arrivée. Tenue SPF1 et coif­fés de leurs casques peints à la main par le major Yoel Plat, ils pour­ront comp­ter sur les talents de main­te­nan­ciers du ser­gent Jof­frey Poi­te­vin et du sapeur de pre­mière classe Franck Por­tel­li.
Pas­sé le contrôle tech­nique, France s’élance – avec le numé­ro 18 évi­dem­ment ! – dans la très exi­geante caté­go­rie « Régu­la­ri­té » où la constance et la pré­ci­sion sont de rigueur.

Pre­mière étape. L’équipage, novice, aborde avec autant de fier­té que d’appréhension, la pre­mière étape reliant Paris à Tours. La voi­ture montre des signes de fai­blesse à 70 km/​h sur l’autoroute, mais les doutes sont rapi­de­ment dis­si­pés par l’équipe assis­tance qui pro­cède à quelques réglages avant l’engagement sur le cir­cuit du Mans. Quelle effer­ves­cence à l’approche de ce cir­cuit mythique ! Pour sa pre­mière spé­ciale, France se classe quin­zième sur 150 véhi­cules enga­gés ! Elle s’offre un véri­table tour d’honneur pour saluer les com­mis­saires et le public, gyro­phare et deux tons en action. Face à l’enthousiasme sus­ci­té, cette marque dis­tinc­tive devien­dra le sym­bole de France à chaque inter­ac­tion avec le public. Le maga­zine télé­vi­sé Auto Moto (TF1) l’a d’ailleurs mis en avant le cinq mai.
Relier Limoges et Car­cas­sonne. Le pro­gramme du deuxième jour est assez dense avec 400 km de liai­son vers le Limou­sin. Les pro­blèmes méca­niques ont été réglés durant la nuit et France se dis­tingue à chaque entrée de vil­lage ; un fan arbore même une pan­carte « ALLEZ France #18 ». Mal­gré la pluie jusqu’à Limoges, les temps de pas­sage sont res­pec­tés.
L’étape reliant Car­cas­sonne est la plus longue. 500 km durant les­quels France montre quelques inquié­tants signes de fatigue. Mal­gré la pluie qui per­siste et l’obscurité, l’équipe de main­te­nance tient ferme, car France doit ter­mi­ner la com­pé­ti­tion.
Au pro­gramme du qua­trième jour d’épreuve, une étape mon­ta­gneuse et cor­sée : deux courses de côte et une épreuve sur le cir­cuit de Noga­ro dans le Gers. De nou­veau, France est en dif­fi­cul­té méca­nique, elle n’est plus dans les délais mais… son sta­tut de mas­cotte du Tour fonc­tionne à mer­veille. Le binôme de main­te­nan­ciers de la 32e com­pa­gnie est par­ti­cu­liè­re­ment aidé par une équipe Fer­ra­ri et une équipe BMW. C’est aus­si ça la soli­da­ri­té du Tour Auto ! Les ren­forts n’avaient qu’une seule idée en tête : la « 404 des pom­piers doit ter­mi­ner le Tour ».

Biar­ritz, nous voi­là ! En ce cin­quième et der­nier jour, le relief acci­den­té et les pluies tor­ren­tielles dès le départ de Pau n’entameront aucu­ne­ment la moti­va­tion du binôme de pilotes pour rejoindre Biar­ritz. France fran­chit la ligne d’arrivée sous les accla­ma­tions d’une foule nom­breuse. Cette par­faite coor­di­na­tion entre l’assistance et l’équipage a incon­tes­ta­ble­ment per­mis cette réus­site. A l’arrivée, France retrouve le stand des « Gestes qui sauvent », ani­mé à cha­cune des étapes par quatre autres mili­taires du GSS sous la hou­lette de l’adjudant-chef Axel Gaillard. A Paris, Tours, Limoges, Car­cas­sonne, Pau et Biar­ritz, de nom­breuses familles sont venues à leur ren­contre. Mon­sieur Ari Vata­nen, légende des ral­lyes des années 80 – 90, vint en per­sonne saluer la for­mi­dable per­for­mance des sapeurs-pom­piers de Paris.Au terme de l’aventure, cha­cun est per­sua­dé que le Tour fut l’occasion de mettre en lumière non seule­ment l’excellence tech­nique du grou­pe­ment de sou­tiens et de secours, mais aus­si de ren­for­cer le lien armée – Nation. France, la Peu­geot 404 de 1963, a certes brillam­ment ter­mi­né la com­pé­ti­tion (21e/​58 de l’épreuve « Régu­la­ri­té » et 44e/​151 du clas­se­ment géné­ral) mais elle a aus­si obte­nu le « prix spé­cial de la voi­ture la plus popu­laire ». Rien de tout cela n’aurait été pos­sible sans la déter­mi­na­tion de tous les acteurs du pro­jet, pré­sents sur le Tour ou res­tés à Volu­ceau.
France sera pro­chai­ne­ment enga­gée dans d’autres acti­vi­tés, notam­ment « Le ral­lye du cœur ». Le but de cette opé­ra­tion est de récol­ter des fonds pour l’association Ima­gine for Mar­go sou­te­nant les enfants atteints d’un can­cer (https://lerallyeducoeur.com/paris/) et de leur offrir une belle jour­née. Les dons récol­tés par Les Bri­ga­dous du Cœur (équi­page de France à cette occa­sion) seront rever­sés au pro­fit des enfants (recherche, infra­struc­tures, sor­ties…). Encore un beau défi ! 

Texte : GSS, Photos : BSPP et Peter Auto


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