Grands formats — D’un côté, pour de nombreux jeunes gens, le métier de pompiers de Paris est un emploi qui fait rêver. De l’autre, pour assurer ses missions de secours et de lutte contre l’incendie, la Brigade a besoin non seulement d’engins, de centres de secours et de matériel mais aussi… de sapeurs-pompiers. Un recrutement efficace et judicieux est donc essentiel au bon fonctionnement et à la pérennité de l’Institution. ALLO DIX-HUIT a rencontré quatre jeunes recrues qui ont franchi la voûte de l’école de Villeneuve Saint-Georges (94) pour rejoindre nos rangs.
Troisième corps de sapeurs-pompiers au monde, premier d’Europe et Institution unique en France, la Brigade défend quatre départements sur 800 km². 8 500 femmes et hommes protègent plus de sept millions d’habitants. Pour conserver le même niveau opérationnel, le recrutement joue un rôle primordial.
« Aujourd’hui, les conditions d’admission pour devenir sapeur-pompier de Paris sont au nombre de six, détaille le capitaine Christophe Piemontesi, chef de la section recrutement du bureau organisation ressources humaines (BORH). D’abord, il faut avoir la nationalité française et un casier judiciaire vierge. Ensuite, avoir entre 18 et 25 ans — jusqu’à 27 ans dans le domaine du soutien — et être en bonne condition physique. Enfin, il faut détenir a minima le diplôme national du brevet (DNB) et être titulaire du permis de conduire de la catégorie B. »
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Lorsqu’un candidat remplit les conditions d’admission, les différentes étapes de son recrutement s’étalent sur « quatre à six mois, poursuit le capitaine Piemontesi. Le candidat doit dans un premier temps se rendre dans un des 105 centres d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) et ouvrir un dossier auprès d’un conseiller ». Le CIRFA est donc le premier pas du candidat sur le chemin de l’incorporation. « Dans un second temps, le candidat doit passer les tests de sélection de l’armée de Terre dans un des cinq centres de sélection et d’orientation (CSO). »
Ces tests se composent d’une séance d’information sur l’engagement militaire, d’une visite médicale complète, d’épreuves sportives, d’une évaluation psychotechnique et d’un entretien individuel avec un évaluateur de l’armée de Terre. « La troisième étape, ajoute le capitaine, est l’agrément technique des pompiers de Paris. Il s’agit d’une immersion de 24 heures réparties sur deux jours qui se déroule au sein même de la Brigade. » En effet, les candidats sont accueillis à la piscine de Masséna (Paris XIIIe) puis à l’école de Villeneuve-Saint-Georges (94) afin de se familiariser avec l’Institution, compléter les évaluations de l’armée de Terre et confirmer leur volonté de rejoindre la Brigade. « Nos futures recrues découvrent également le lieu où se déroulera leur formation initiale, aujourd’hui au fort de Villeneuve-Saint-Georges mais, demain, à la toute nouvelle école des pompiers de Paris, dont la construction se termine très bientôt. » Après l’agrément technique, « la toute dernière étape du recrutement, c’est l’incorporation à la BSPP », conclut le capitaine Piemontesi. La fin du recrutement marque ainsi le début d’une autre aventure : celle de la formation initiale puis de l’admission dans un centre de secours de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
••• 10 jours de service !
Sapeur Evan S.
PRÊT À GRAVIR LES ÉCHELONS !
Nous avons rencontré le sapeur Evan S. le 15 janvier 2021, dix jours exactement après son incorporation. Spécialiste en maintenance industrielle, il se confie pour ALLO DIX-HUIT sur sa motivation à rejoindre les rangs de la Brigade.
Les traits légèrement tirés par les premiers jours de sa formation initiale, le sapeur S., 22 ans et passionné de sport depuis ses années lycée, a quelques courbatures aux cuisses : « cette nuit, avec ma section, nous avons effectué notre rallye de formation militaire générale (FMG), explique-t-il. En treillis militaire, nous avons réalisé de nombreux ateliers sportifs et théoriques. C’était mon premier vrai moment de cohésion. J’ai adoré ça ! ».
SPÉCIALISTE DE LA MAINTENANCE
Avant d’intégrer l’école des sapeurs-pompiers de Paris, Evan a suivi un cursus scolaire remarquable. « D’abord, indique le sapeur S., j’ai obtenu mon baccalauréat professionnel en maintenance des équipements industriels (MEI) et sa suite logique, le brevet de technicien supérieur en maintenance industrielle. Ensuite, j’ai complété ma formation par l’obtention d’une licence professionnelle en maintenance industrielle et sûreté des process (MISP). » Evan a fait toute sa scolarité « en alternance, dans une grande entreprise de travaux publics. J’ai appris la maintenance industrielle sur des gros engins du bâtiment et en usine de production, notamment dans des centrales d’enrobage (NDLR : une centrale d’enrobage est une installation industrielle où l’on produit de l’enrobé, servant à constituer la surface de roulement des routes). En fait, j’ai commencé ma formation avec la pelle et la pioche et j’ai terminé mes études supérieures devant un ordinateur ! ».
SAPEUR-POMPIER DE PARIS
« Après mes études, poursuit le sapeur S., mon entourage professionnel m’apprend que la brigade de sapeurs-pompiers de Paris recrute des spécialistes dans de nombreux domaines… » Piqué de curiosité, Evan se renseigne sur Internet, puis se rend à l’état-major de la Brigade et passe également un entretien aux ateliers de maintenance. « Tout a été très vite ! Des procédures administratives au CIRFA à mon incorporation, il ne s’est passé que quelques mois. C’était juste le temps nécessaire pour me préparer physiquement en vue de mon incorporation… Et aujourd’hui, je suis pompier de Paris, spécialiste de la filière maintenance mobilité terrestre (voir encadré) ! » Après sa formation initiale, le sapeur S. sera affecté à la compagnie de maintenance (CMAI) et aura pour mission de maintenir en condition opérationnelle l’ensemble des échelles de la Brigade. « La théorie de la maintenance échelle est relativement simple, poursuit le spécialiste. Hydraulique, pneumatique, programmation : j’ai déjà travaillé sur ce type de matériel dans le cadre de ma scolarité. Maintenant, il faut simplement que je m’adapte aux spécificités des engins de la BSPP. »
Le sapeur S. est particulièrement motivé à l’idée de servir l’Institution : « c’est un milieu que je vais découvrir avec plaisir, parce que je rends en quelque sorte hommage à mon grand-père, le capitaine Claude Mathis. Il était commandant d’unité à Colombier (3e GIS) au milieu des années 70 ». Bienvenue au sapeur S., nous lui souhaitons une belle carrière au sein de la BSPP.
••• 4 mois de service !
Sapeur Chloé D.
EN QUÊTE D’ACTION
Elle termine sa formation initiale à tout juste 21 ans. Le sapeur Chloé D. a d’ailleurs passé son anniversaire au fort de Villeneuve-Saint-Georges (94). Son cadeau ? Une admission en compagnie d’incendie et de secours.
« Je suis originaire de Basse-Normandie, indique le sapeur D.. J’ai grandi près de la mer, du côté de Coutances (50), avec mon frère jumeau et ma petite sœur. Je suis très famille. » Chloé a justement rejoint la grande famille de la BSPP il y a quelques mois, après avoir découvert le milieu des pompiers… à la télévision : « quand j’étais plus jeune, ce sont les reportages d’immersion qui m’ont vraiment donné envie de devenir sapeur-pompier ! ».
MÉTIERS DE LA SÉCURITÉ
Au collège, Chloé se passionne pour le sport, pratique la course à pied et surtout la natation. « Aujourd’hui, ce sont mes points forts » affirme le sapeur D.. Au lycée, Chloé fait de l’exercice « tous les jours, dans le cadre de mon baccalauréat professionnel métiers de la sécurité (MS). Mais au-delà de la préparation physique, le lycée m’a également apporté les bases pour réussir la formation initiale de la BSPP sans trop de difficultés. Par exemple, le lot de sauvetage et de protection contre les chutes, le LSPCC, est quelque chose que l’on voit déjà en bac pro MS. On apprend aussi du secourisme, c’est vraiment un avantage pour la formation initiale ». En effet, le cursus scolaire de Chloé a posé les fondations de son engagement au sein de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. « Pendant mes trois ans de lycée professionnel, je portais un uniforme, explique le sapeur D.. Comme à Villeneuve, donc c’est assez facile de se créer de nouveaux repères. D’ailleurs, c’est durant le lycée que j’ai décidé d’intégrer la Brigade, motivée par le discours d’anciens élèves qui ont rejoint la BSPP. »
LA CURIOSITÉ EST LA PREMIÈRE DES QUALITÉS DU SAPEUR-POMPIER.
SAPEUR-POMPIER DE PARIS
Bien décidée à rejoindre les rangs de l’Institution, Chloé commence par s’abonner à l’ensemble des réseaux sociaux de la Brigade : « je regardais tout, s’exclame-t-elle fièrement. Je me suis également beaucoup renseignée sur Internet et je lisais même… ALLO DIX-HUIT, car mon beau-père est un ancien de la BSPP et reçoit toujours le magazine chez lui. Ensuite, j’ai passé mon permis de conduire et je me suis rendu au CIRFA fin 2019 pour monter mon dossier d’incorporation ». Quelques mois plus tard, et malgré un report en raison de la crise sanitaire, Chloé intègre la BSPP et devient, en octobre 2020, le sapeur D.. « La formation initiale à la Brigade, résume-t-elle, c’est comme mon bac pro, mais “puissance dix” ! La formation est militaire, mais les instructeurs sont à la fois exigeants et bienveillants. En fait, la formation est vraiment géniale. Humainement aussi, on apprend la cohésion et l’entraide. On apprend à ne jamais laisser personne en difficulté. »
Fière de son parcours, Chloé conseille vivement à ceux qui veulent se préparer pour la Brigade « de faire un bac pro métiers de la sécurité ». Attachée à sa région natale et à sa famille, elle restera habiter en Normandie et se rendra à la capitale pour prendre ses gardes, auprès de sa deuxième famille, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
••• 2 mois de service !
Sapeur Joël-Chad P.
FORMÉ POUR SAUVER
Au fort de Villeneuve-Saint-Georges (94), les conditions de vie sont rudes mais le sapeur Joël-Chad P. savoure la formation initiale des pompiers de Paris. Deux mois après son incorporation, sa motivation est au plus haut ! Voici son parcours.
« Je suis né à Fort-de-France, annonce le sapeur P. Avec ma famille, nous avons passé quelque temps en Martinique mais j’ai grandi à Goussainville (95), en région parisienne. » Après une enfance paisible dans le département du Val‑d’Oise, au nord de la capitale, le jeune Goussainvillois se passionne pour le sport et oriente dès l’adolescence sa scolarité en conséquence.
DU SPORT ET DES ÉTUDES
« Au lycée d’Enghien-les-Bains (95), j’ai intégré une section sportive scolaire afin de concilier mes études avec la pratique du handball » explique le sapeur P. En effet, ces sections particulièrement sélectives permettent de suivre une scolarité normale tout en pratiquant un sport de façon renforcée, à raison de plusieurs heures d’entraînement par semaine. « Mais en fin de compte, j’ai choisi de faire du handball ma passion plus que mon métier, poursuit le sapeur. Après le bac, j’ai tenté la première année de médecine, dans l’idée de devenir kinésithérapeute sportif, mais cela n’a pas abouti. Ensuite, j’ai étudié la biologie pendant un an, mais après réflexion, les débouchés ne me plaisaient pas vraiment… alors j’ai suivi une première année de BTS diététique ! » Cependant, et bien que passionné, les perspectives d’avenir qu’il considère limitées poussent Joël-Chad à arrêter ses études supérieures.
BESOIN DE SERVIR
Joël-Chad cherche alors son avenir… dans une grande enseigne de vente d’articles de sport. « Car dans tout ce que j’ai fait, analyse le sapeur P., il y a toujours eu le rapport au sport et à la personne… Finalement, au hasard d’une discussion avec un client gendarme, j’ai réalisé que l’armée pouvait m’apporter ce qu’il me manquait : des perspectives d’avenir. » L’envie de servir se développe alors peu à peu dans l’esprit du jeune homme, qui a quitté le Val‑d’Oise de son enfance pour l’effervescence du Paris intra-muros. « Je voulais construire ma vie en me rendant utile au contact des gens ou en restant dans le domaine du sport… Habitant la capitale, devenir sapeur-pompier de Paris est à ce moment de ma vie devenu une évidence. »
Décidé, Joël-Chad se renseigne auprès du CIRFA de sa région, et commence son entraînement en vue des tests sportifs qui l’attendent. Au centre de sélection et d’orientation (CSO) de Vincennes (94), le candidat P. passe avec succès les différentes épreuves d’évaluation de l’endurance et de la force physique, ainsi que le parcours d’obstacles. La visite médicale et les tests psychotechniques confirment ensuite son aptitude à servir sous les drapeaux. Fort de sa réussite au CSO, Joël-Chad se prépare alors spécifiquement pour l’étape suivante : l’agrément technique de la BSPP. « Je ne suis pas bon nageur, confie le sapeur P. C’est mon point faible, alors je l’ai travaillé pour ne pas compromettre mon incorporation. » En effet, la première étape de l’agrément technique, qui se déroule sur deux jours pour une période de 24 heures, est un test de natation. « Lorsque l’épreuve de la piscine est passée, j’étais soulagé, reconnaît le sapeur. Ensuite, nous sommes allés au fort de Villeneuve-Saint-Georges (94) pour d’autres évaluations sportives : des tractions et un parcours “pompier” chronométré. Nous avons dormi au fort et avons passé un dernier entretien le lendemain matin. En ce qui me concerne, l’agrément technique m’a vraiment conforté dans mon choix d’intégrer la Brigade. »
SAPEUR-POMPIER DE PARIS
Le sapeur P. a été incorporé « un mois après avoir passé l’agrément technique. C’est passé vite ! » Et depuis son incorporation, tout va bien. « Porter l’uniforme, c’est vraiment valorisant. La formation militaire générale (FMG), c’était super… même si en décembre il faisait un peu froid dehors, ironise le sapeur. D’ailleurs, j’ai monté la première planche de ma vie pendant la FMG : une bonne traction et ça passe ! » Ensuite, les sapeurs sont formés au secours à victime (SAV) pendant plusieurs semaines. « C’est sûr, mon année de médecine m’a un peu aidé en anatomie mais avec du travail, les cours de secourisme sont à la portée de tous. Et les cas concrets permettent d’appliquer la théorie, observe le sapeur Piquionne. J’ai véritablement découvert et appris le secourisme à la BSPP et c’est une réelle fierté. Je suis fier de devenir pompier de Paris et j’ai hâte de poursuivre ma formation. D’ailleurs, nous avons commencé la théorie incendie avec les établissements de lances et je crois que cet après-midi, nous allons porter l’ARI (appareil respiratoire isolant) ! Pour moi, ce sera la première fois ! »
La motivation du sapeur Joël-Chad P. ne fait aucun doute. Comme sa place et son avenir au sein de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Bonne continuation à lui.
Qui sont les nouvelles recrues ?
••• 1 an de service !
Sapeur de première classe Mathis S..
LA BRIGADE COMME FIL ROUGE
Fort de huit mois de service au centre de secours de Masséna (XIIIe arrondissement de Paris) et du haut de ses 22 ans, le sapeur de première classe Mathis S. nous raconte, non sans fierté, les étapes qui ont marqué son arrivée à la Brigade. Une histoire qu’il compte bien faire durer. Portrait.
« J’ai toujours voulu être pompier, affirme le première classe S.. C’est la raison pour laquelle je suis très vite devenu jeune sapeur-pompier, dès l’âge de 14 ans. » En discutant avec le première classe S., il ne faut pas longtemps pour comprendre que la Brigade façonne son quotidien. Passé par les sapeurs-pompiers volontaires du Loir-et-Cher (41), son département d’origine, il décide d’intégrer par la suite la BSPP.
L’INCORPORATION
Le première classe fait partie de ceux qui ont vu leur incorporation à la Brigade chamboulée par la crise sanitaire. Intégrés en mars 2020 au fort de Villeneuve-Saint-Georges (94), la Covid-19 leur impose un retour dans les compagnies, un changement qui a modifié leurs nouvelles habitudes. « Après la réussite du SAV, on a été envoyé en compagnie d’incendie. Là-bas, on a commencé une formation qui a duré un mois et qui nous a préparé aux techniques de terrain », raconte le première classe S.. Durant cette période, ce dernier retient les avantages de cette formation un peu particulière. « On a eu cette chance de “goûter” directement à la compagnie, ce qui nous a permis d’avoir une vision plus concrète de son fonctionnement. On nous a formé à être opérationnels pour notre retour à Villeneuve-Saint-Georges et je pense que ça s’est ressenti là-bas. ». Une chance supplémentaire pour Mathis qui est déjà arrivé avec un bon bagage de connaissances.
L’ENVIE D’ÊTRE UN BON CITOYEN ET D’AIDER MON PROCHAIN
SAPEUR-POMPIER DE PARIS
Depuis huit mois, le première classe vit son emploi du temps chargé en compagnie entre deux longs trajets en TGV. Un quotidien qui dénote d’un engagement sans faille ainsi que d’une force de caractère qu’il a déjà démontrés au cours de son parcours dans l’Institution. Entre rassemblements, séances de sport, manœuvres et instruction, le Loir-et-Chérien se sent très bien dans cet environnement qui lui correspond à bien des égards. « Le métier de pompier est tellement riche, avance le jeune sapeur-pompier. On apprend tellement de choses que je suis donc très heureux de pouvoir réaliser aujourd’hui ce que j’ai toujours voulu faire ». Particulièrement à l’aise donc, le première classe doit son intégration réussie à « une bonne préparation aussi bien physique que mentale » et grâce également à une reconnaissance en amont de cet environnement qu’il a étudié pour pouvoir être opérationnel en temps voulu. « Se renseigner et savoir où l’on met les pieds est une base importante si l’on veut être performant chez les pompiers de Paris. » Un conseil précieux pour les futurs postulants.
Concernant son futur à la Brigade, Mathis a pour objectif de gravir tranquillement les échelons tout en laissant l’expérience le guider dans ses perspectives d’avenir. Pour l’heure, nous lui souhaitons une bonne continuation à la BSPP et espérons que son engagement sera florissant.
Texte et Photo : Clément Boudon
LIEUTENANT-COLONEL JÉRÔME RIBEROT
CHEF DU BUREAU ORGANISATION RESSOURCES HUMAINES (BORH) DE LA BSPP
” LA BRIGADE RECRUTE ! ”
QUELS SONT LES ENJEUX DU RECRUTEMENT DE LA BRIGADE ?
Comme pour n’importe quelle entreprise, il s’agit de fournir une ressource, en qualité et en quantité, qui permette de remplir les missions de l’organisation. Cependant, une particularité de la Brigade par rapport à la fonction publique, en tant qu’unité militaire, est que 70 % de nos sapeurs-pompiers sont contractuels. Il est nécessaire d’en tenir compte en termes de recrutement.
Pour bien recruter, la BSPP doit faire preuve d’attractivité, de lisibilité et de différenciation. La Brigade est attractive, car il est possible d’y évoluer avec ou sans diplôme et de gravir l’escalier social à la seule force de l’investissement personnel. La lisibilité consiste à montrer toutes les perspectives qui s’offrent aux candidats. Vous pouvez devenir sapeur-pompier, chef d’agrès ou chef de centre, mais aussi expert NRBC ou spécialiste en mécanique, en infrastructure, etc. Il existe plus de 50 métiers à la Brigade, offrant ainsi un large panel de possibilités de carrière. Enfin, la différenciation est l’obligation d’honnêteté de la Brigade quant aux perspectives de chacun au regard de son niveau d’étude. Indéniablement, des études supérieures peuvent favoriser l’avancement, notamment parce qu’il sera plus facile pour ce candidat d’assimiler un grand nombre de connaissances.
QUELLES SONT LES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DU RECRUTEMENT ?
Tout d’abord, nous axons de plus en plus notre stratégie de recrutement sur les moyens de communication modernes. L’objectif étant évidemment de toucher les jeunes. Par exemple, la publication sur les réseaux sociaux de portraits vidéos ou les partenariats avec certains influenceurs permettent de toucher directement la bonne tranche d’âge et éventuellement de susciter des vocations.
L’autre grande évolution, c’est la mise en place des agréments techniques de la Brigade entre les sélections de l’armée de Terre et l’incorporation. Cette étape transitoire permet de confirmer non seulement la volonté du candidat à rejoindre nos rangs, mais également celle de la Brigade à l’accueillir. Ce dispositif est particulièrement concluant.
Par ailleurs, le recrutement a évolué ces dernières années vers la recherche d’un profil et d’un état d’esprit compatibles avec l’Institution et ses valeurs, plutôt que la simple performance dans le domaine sportif. Les qualités sportives sont essentielles, mais ne conditionnent plus à elles seules une incorporation à la BSPP. Nous constatons d’ailleurs que la quête de sens est devenue une véritable préoccupation des jeunes dans la recherche de leur emploi. C’est une chance pour la Brigade, qui possède de nombreux atouts permettant de répondre aux aspirations des jeunes talents qui se tournent vers nous. Il existe aujourd’hui un bon équilibre entre l’Institution et les candidats, ce qui rend la séduction mutuelle.
QUELS SONT LES OBJECTIFS POUR LES ANNÉES À VENIR ?
Nous sommes engagés dans le cadre du plan de modernisation de la Brigade vers une augmentation de nos effectifs. L’enjeu sera donc de maintenir notre volume de recrutement puis de l’augmenter dans les années à venir pour répondre au besoin.
Enfin, j’ajouterais que la BSPP est une unité reconnue, mais méconnue en termes de recrutement. Par exemple, beaucoup pensent qu’il faut avoir été jeune sapeur-pompier (JSP) ou sapeur-pompier volontaire (SPV) pour devenir pompier de Paris. Ce n’est pas le cas. À vous, jeunes talents de tous horizons : la Brigade recrute !
Le BAC PRO à l’heure du choix
Autre filière intéressante pour bien préparer une intégration dans les rangs de la BSPP, le Bac Pro Métiers de la sécurité est une formation initiale ou en alternance. Nous sommes allés au lycée Théophile Gautier à la rencontre de professeurs et d’élèves de cette section pour en savoir plus.
Le lycée Théophile Gautier est un établissement crée dans les années 70. Il dispose de deux sites sur Paris, rue de Charenton (XIIe arr.) et place des Vosges (IVe arr.). La filière Métiers de la sécurité y est une option très prisée, car seuls 48 élèves sont sélectionnés sur lettre de motivation et entretien individuel pour entrer en seconde à chaque année scolaire.
Les cursus se déroulent soit en formation initiale, soit en alternance. Cette formation va bientôt être complété par un BTS management opérationnel de la sécurité.
Pour augmenter la portée de l’enseignement, des cours en co-intervention permettent de sensibiliser les élèves sur l’ensemble des matières.
Cette filière dispense une formation tout azimut en sécurité publique (police, gendarmerie), privée (agent de sécurité) et civile (pompiers pro et BSPP). Néanmoins, environ un tiers des élèves rêvent de passer la voute de Villeneuve-Saint-Georges.
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