RÉSERVE OPÉRATIONNELLE — Un engagement citoyen

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 30 mai 2024 à 03 h 57 

#BrigadeInside — Mêmes tenues, mêmes grades à l’horizon ! Dès lors qu’ils sont de garde, les réservistes opérationnels revêtent l’uniforme et deviennent sapeurs-pompiers de Paris à part entière… Après les réservistes citoyens, découvrez les opérationnels qui sont également des rouages précieux.

Acteurs incon­tour­nables, les réser­vistes opé­ra­tion­nels sou­tiennent de manière remar­quable les pom­piers de la plaque pari­sienne. Qu’ils soient « sur inter’ », dans les bureaux ou encore dans nos antennes médi­cales, leur enga­ge­ment nous apporte une plus value consi­dé­rable. La den­si­té de popu­la­tion et les évé­ne­ments majeurs d’Île-de-France entraînent une acti­vi­té opé­ra­tion­nelle crois­sante. À l’occasion des Jeux olym­piques et para­lym­piques (JOP) de Paris, l’année 2024 va être mar­quée par une mobi­li­sa­tion impor­tante des ser­vices de secours. À ce titre, la réserve opé­ra­tion­nelle vient sou­la­ger les casernes, mais éga­le­ment les bureaux qui ont besoin de com­pé­tences par­ti­cu­lières. « L’objectif est d’atteindre un vivier de 950 réser­vistes pour les Jeux olym­piques, pré­cise le lieu­te­nant Kévin Rivière, chef de la sec­tion réserve. Aujourd’hui, sur un total de 850 réser­vistes, c’est près de 600 secou­ristes qui ren­forcent ponc­tuel­le­ment les centres de secours de la BSPP. » Au-delà du secou­risme, d’autres réser­vistes par­ti­cipent à la pré­pa­ra­tion de l’événement comme des pro­fes­seurs d’anglais recru­tés pour for­mer les offi­ciers et les sous-offi­ciers. Au niveau du Bureau opé­ra­tions pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle (BOPO), ce sont des experts en géo­ma­tique et des consul­tants en ges­tion de crise qui apportent de la plus-value aux équipes. 

Expé­rience humaine. Pour les réser­vistes, les rai­sons de leur enga­ge­ment sont l’expérience humaine — moyen effi­cace d’alterner entre un tra­vail séden­taire et cadré, et l’effervescence d’une caserne — et l’aspect social, empreint d’altruisme. Beau­coup de réser­vistes mettent en avant une volon­té d’apporter leur pierre à l’édifice d’une uni­té jeune, mili­taire et « pres­ti­gieuse ». « Ce bras­sage enri­chit les rangs de la BSPP, pour­suit le lieu­te­nant. Entre le pom­pier qui apporte son expé­rience ter­rain et le réser­viste de la socié­té civile au regard nou­veau, les pro­fils sont très variés. D’une doc­to­rante en archéo­lo­gie qui revient de mis­sion en Alas­ka et qui prend des gardes de volon­taire aux USA, à l’avocat ou au psy­cho­logue, cette mixi­té est vrai­ment incroyable. »

Citoyens des forces armées. La réserve mili­taire est consti­tuée de deux branches : la réserve citoyenne, abor­dée dans le pré­cé­dent numé­ro d’ALLO 18, et la réserve opé­ra­tion­nelle. Cette der­nière s’organise en deux par­ties. Le pre­mier éche­lon désigne la Réserve opé­ra­tion­nelle de pre­mier niveau (RO1). Ce sont des citoyens qui sou­haitent ren­for­cer la BSPP dans un domaine pré­cis. Ils sous­crivent à un contrat d’engagement à ser­vir dans la réserve opé­ra­tion­nelle et sont rému­né­rés. À la Bri­gade trois domaines s’offrent à eux : secours à per­sonnes, spé­cia­liste et san­té ! La Réserve opé­ra­tion­nelle de deuxième niveau (RO2), elle, désigne des anciens sapeurs-pom­piers de Paris, sou­mis à l’obligation de dis­po­ni­bi­li­té pen­dant les cinq années sui­vant leur départ de la Bri­gade. Ils peuvent être appe­lés en cas de crise majeure. Actuel­le­ment, ils consti­tuent un vivier d’environ 3 500 personnes.

Plu­ra­li­té d’action. Consi­dé­rés comme sapeurs-pom­piers de Paris à part entière le temps de leur mis­sion, les réser­vistes opé­ra­tion­nels de RO1 s’impliquent dans trois domaines majeurs. À noter que plus de 70 % de la RO1 est consti­tuée de réser­vistes SAV. Pour le SAV, ils inter­viennent en tant qu’équipiers et effec­tuent les mêmes mis­sions que les pom­piers d’active, sans dis­cri­mi­na­tion. Ils ont l’opportunité de pro­gres­ser jusqu’au grade de capo­ral-chef pour deve­nir chef d’agrès des Véhi­cules de secours et d’assistance aux vic­times (VSAV). Actuel­le­ment, plus de 70 chefs d’agrès réser­vistes opèrent au sein de la BSPP. Pour garan­tir leur effi­ca­ci­té opé­ra­tion­nelle, il est deman­dé aux équi­piers VSAV d’effectuer un mini­mum de dix gardes par an. Les chefs d’agrès, compte tenu de leurs res­pon­sa­bi­li­tés, doivent en réa­li­ser 20. Les spé­cia­listes sont recru­tés pour des com­pé­tences par­ti­cu­lières. Ils sont majo­ri­tai­re­ment employés en état-major et au Grou­pe­ment de sou­tiens et de secours (GSS). Par­mi cette popu­la­tion très diver­si­fiée, de nom­breux métiers sont repré­sen­tés, on retrouve notam­ment des pré­vi­sion­nistes, des ambas­sa­deurs char­gés du recru­te­ment, des gra­phistes ou encore des musi­ciens. Ils contri­buent à la ges­tion admi­nis­tra­tive et opé­ra­tion­nelle de l’unité et répondent à un besoin iden­ti­fié par la Bri­gade. Ils dis­posent d’un grade ter­mi­nal et ne pour­ront pré­tendre à l’avancement. Géré admi­nis­tra­ti­ve­ment par le Ser­vice de san­té des armées (SSA), le domaine san­té englobe une varié­té de métiers : méde­cins, psy­cho­logues, infir­miers, phar­ma­ciens et vété­ri­naires. Leur recru­te­ment se fait uni­que­ment en interne. Les infir­miers, pour la plu­part d’entre eux, ont ser­vi dans l’active avant d’intégrer la réserve. Les méde­cins, eux, sont recru­tés sur le prin­cipe de la coop­ta­tion par des méde­cins de la Brigade. 

For­ma­tion et exi­gence. Selon le code de la défense : « nul ne peut s’engager dans la réserve au-delà de 72 ans ». À la BSPP, compte tenu de la spé­ci­fi­ci­té et de l’exigence des mis­sions de secours à per­sonne, la limite d’âge est abais­sée à 50 ans dans ce domaine. Le recru­te­ment des réser­vistes est sou­mis à une enquête admi­nis­tra­tive. Il faut être majeur et vivre en Île-de-France, dans un sou­ci de réponse opé­ra­tion­nelle. Les réser­vistes doivent déjà être titu­laires des diplômes de secou­risme (PSE1, PSE2) contrai­re­ment aux Volon­taires au ser­vice civique (VSC), for­més au SAV par la Bri­gade. Une fois sélec­tion­nés, les réser­vistes suivent un module com­plé­men­taire de cinq jours, dis­pen­sé à Port-Royal, afin de les éva­luer et de les for­mer aux outils et méthodes propres à la Bri­gade (car­dio-pompe, outils mul­ti­pa­ra­mé­triques). Dès la vali­da­tion de leur stage, ils sont aptes à inter­ve­nir et sont ven­ti­lés dans les grou­pe­ments. Tout comme les sapeurs-pom­piers d’active, les réser­vistes opé­ra­tion­nels SAV peuvent béné­fi­cier d’un avan­ce­ment. Ils peuvent évo­luer jusqu’au grade de capo­ral-chef et ain­si deve­nir chef d’agrès d’un VSAV après réus­site du PECCH1 : for­ma­tion de cinq semaines au secours à vic­time. Élé­ments déter­mi­nants dans ce contexte de crois­sance opé­ra­tion­nelle, les réser­vistes apportent un pré­cieux sou­tien à la Bri­gade en cette année mar­quée par les Jeux olympiques ! 

1 : Pelo­ton d’élèves caporaux-chefs.


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