#BrigadeInside — Mêmes tenues, mêmes grades à l’horizon ! Dès lors qu’ils sont de garde, les réservistes opérationnels revêtent l’uniforme et deviennent sapeurs-pompiers de Paris à part entière… Après les réservistes citoyens, découvrez les opérationnels qui sont également des rouages précieux.
Acteurs incontournables, les réservistes opérationnels soutiennent de manière remarquable les pompiers de la plaque parisienne. Qu’ils soient « sur inter’ », dans les bureaux ou encore dans nos antennes médicales, leur engagement nous apporte une plus value considérable. La densité de population et les événements majeurs d’Île-de-France entraînent une activité opérationnelle croissante. À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, l’année 2024 va être marquée par une mobilisation importante des services de secours. À ce titre, la réserve opérationnelle vient soulager les casernes, mais également les bureaux qui ont besoin de compétences particulières. « L’objectif est d’atteindre un vivier de 950 réservistes pour les Jeux olympiques, précise le lieutenant Kévin Rivière, chef de la section réserve. Aujourd’hui, sur un total de 850 réservistes, c’est près de 600 secouristes qui renforcent ponctuellement les centres de secours de la BSPP. » Au-delà du secourisme, d’autres réservistes participent à la préparation de l’événement comme des professeurs d’anglais recrutés pour former les officiers et les sous-officiers. Au niveau du Bureau opérations préparation opérationnelle (BOPO), ce sont des experts en géomatique et des consultants en gestion de crise qui apportent de la plus-value aux équipes.
Expérience humaine. Pour les réservistes, les raisons de leur engagement sont l’expérience humaine — moyen efficace d’alterner entre un travail sédentaire et cadré, et l’effervescence d’une caserne — et l’aspect social, empreint d’altruisme. Beaucoup de réservistes mettent en avant une volonté d’apporter leur pierre à l’édifice d’une unité jeune, militaire et « prestigieuse ». « Ce brassage enrichit les rangs de la BSPP, poursuit le lieutenant. Entre le pompier qui apporte son expérience terrain et le réserviste de la société civile au regard nouveau, les profils sont très variés. D’une doctorante en archéologie qui revient de mission en Alaska et qui prend des gardes de volontaire aux USA, à l’avocat ou au psychologue, cette mixité est vraiment incroyable. »
Citoyens des forces armées. La réserve militaire est constituée de deux branches : la réserve citoyenne, abordée dans le précédent numéro d’ALLO 18, et la réserve opérationnelle. Cette dernière s’organise en deux parties. Le premier échelon désigne la Réserve opérationnelle de premier niveau (RO1). Ce sont des citoyens qui souhaitent renforcer la BSPP dans un domaine précis. Ils souscrivent à un contrat d’engagement à servir dans la réserve opérationnelle et sont rémunérés. À la Brigade trois domaines s’offrent à eux : secours à personnes, spécialiste et santé ! La Réserve opérationnelle de deuxième niveau (RO2), elle, désigne des anciens sapeurs-pompiers de Paris, soumis à l’obligation de disponibilité pendant les cinq années suivant leur départ de la Brigade. Ils peuvent être appelés en cas de crise majeure. Actuellement, ils constituent un vivier d’environ 3 500 personnes.
Pluralité d’action. Considérés comme sapeurs-pompiers de Paris à part entière le temps de leur mission, les réservistes opérationnels de RO1 s’impliquent dans trois domaines majeurs. À noter que plus de 70 % de la RO1 est constituée de réservistes SAV. Pour le SAV, ils interviennent en tant qu’équipiers et effectuent les mêmes missions que les pompiers d’active, sans discrimination. Ils ont l’opportunité de progresser jusqu’au grade de caporal-chef pour devenir chef d’agrès des Véhicules de secours et d’assistance aux victimes (VSAV). Actuellement, plus de 70 chefs d’agrès réservistes opèrent au sein de la BSPP. Pour garantir leur efficacité opérationnelle, il est demandé aux équipiers VSAV d’effectuer un minimum de dix gardes par an. Les chefs d’agrès, compte tenu de leurs responsabilités, doivent en réaliser 20. Les spécialistes sont recrutés pour des compétences particulières. Ils sont majoritairement employés en état-major et au Groupement de soutiens et de secours (GSS). Parmi cette population très diversifiée, de nombreux métiers sont représentés, on retrouve notamment des prévisionnistes, des ambassadeurs chargés du recrutement, des graphistes ou encore des musiciens. Ils contribuent à la gestion administrative et opérationnelle de l’unité et répondent à un besoin identifié par la Brigade. Ils disposent d’un grade terminal et ne pourront prétendre à l’avancement. Géré administrativement par le Service de santé des armées (SSA), le domaine santé englobe une variété de métiers : médecins, psychologues, infirmiers, pharmaciens et vétérinaires. Leur recrutement se fait uniquement en interne. Les infirmiers, pour la plupart d’entre eux, ont servi dans l’active avant d’intégrer la réserve. Les médecins, eux, sont recrutés sur le principe de la cooptation par des médecins de la Brigade.
Formation et exigence. Selon le code de la défense : « nul ne peut s’engager dans la réserve au-delà de 72 ans ». À la BSPP, compte tenu de la spécificité et de l’exigence des missions de secours à personne, la limite d’âge est abaissée à 50 ans dans ce domaine. Le recrutement des réservistes est soumis à une enquête administrative. Il faut être majeur et vivre en Île-de-France, dans un souci de réponse opérationnelle. Les réservistes doivent déjà être titulaires des diplômes de secourisme (PSE1, PSE2) contrairement aux Volontaires au service civique (VSC), formés au SAV par la Brigade. Une fois sélectionnés, les réservistes suivent un module complémentaire de cinq jours, dispensé à Port-Royal, afin de les évaluer et de les former aux outils et méthodes propres à la Brigade (cardio-pompe, outils multiparamétriques). Dès la validation de leur stage, ils sont aptes à intervenir et sont ventilés dans les groupements. Tout comme les sapeurs-pompiers d’active, les réservistes opérationnels SAV peuvent bénéficier d’un avancement. Ils peuvent évoluer jusqu’au grade de caporal-chef et ainsi devenir chef d’agrès d’un VSAV après réussite du PECCH1 : formation de cinq semaines au secours à victime. Éléments déterminants dans ce contexte de croissance opérationnelle, les réservistes apportent un précieux soutien à la Brigade en cette année marquée par les Jeux olympiques !
1 : Peloton d’élèves caporaux-chefs.