Retour d’inter — La nuit est tombée depuis deux heures et plusieurs appels alertent les sapeurs-pompiers de Paris. Les reconnaissances débutent vers 20 h 30 et mettront rapidement en lumière un incendie au sein d’un complexe d’entrepôts de près de trois hectares. L’extinction durera toute la nuit…
« Il y a une odeur de fumées dans la rue. J’habite dans le XIXe arrondissement », alerte un témoin lors d’une prise d’appel au centre opérationnel de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
Le feu a lieu sur la commune de Pantin (93) dans un complexe d’entrepôts d’environ trois hectares. Autant dire que les reconnaissances à effectuer sont colossales compte-tenu de la présence de fumées à divers endroits. Dès le départ, de nombreux moyens de lutte contre l’incendie sont envoyés. Mais les appels d’inquiétudes continuent d’arriver à l’état-major des pompiers de Paris.
Après des reconnaissances assez poussées, le feu se développe à l’intérieur de plusieurs alvéoles à usage de stockages divers et de textiles. Le bâtiment est complexe, étendu et élevé sur deux étages avec une desserte intérieure. Mais bientôt, les pompiers encadrent les lieux et mettent en place des moyens hydrauliques puissants : lances Q4, bras élévateur aériens alimentés par des lignes de 110 mm et robot d’extinction. Un drone complète le dispositif afin de visualiser les points chauds avec plus de précision.
Un incendie difficile à atteindre
Les secours sont confrontés à des difficultés en raison de l’imbrication des lieux et du pouvoir calorifique très important des matériaux et des stockages sur plusieurs niveaux. Cela engendre des fumées qui inquiètent les habitants des communes et des arrondissements parisiens (XVe, XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe) situés à proximité en raison d’un vent de secteur Est/Nord-Est (dans l’axe du canal de l’Ourcq à proximité). Les appels redoublent au centre opérationnel où l’on rassure la population en l’invitant à bien rester à leur domicile.
Le laboratoire central de la préfecture de Police est demandé sur place et mène les investigations pour déterminer les causes et circonstances de l’incendie. De plus, des prélèvements sont effectués par le biais de l’astreinte chimique afin de déterminer la toxicité des fumées. Le résultat s’avèrera, selon les premières constatations, sans danger particulier pour la population et l’environnement.
Un bilan sanitaire et matériel (presque) miraculeux
Au total, près de 130 sapeurs-pompiers de Paris ont été déployés pour mener les missions simultanées d’extinction, de reconnaissances, de sécurisation des lieux et de déblai.
Dix lances sont nécessaires ainsi que des moyens élévateurs aériens, le robot d’extinction, un drone de reconnaissance et des dispositifs de transport d’eau appelés FACA (pour fourgon d’appui et camion d’accompagnement) en raison de la nécessité de disposer d’un apport important et immédiat en eau.
Le feu est éteint en un peu plus de 9 heures.
Aucune victime n’est à déplorer. Mais deux soldats du feu seront blessés légèrement en raison de l’effort intense demandé par ce type d’intervention.
Une phase de surveillance des foyers résiduels est mise en place vers 8 h 00. Elle permet de prévenir tout risque de reprise de feu.
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