Web-série — Chef d’agrès de la mythique grande échelle, le caporal est un pilier de la compagnie d’incendie. Il montre l’exemple aux plus jeunes et les emmène vers le haut ! Lors d’un incendie, c’est souvent lui qui est à la lance ou qui effectue les sauvetages. Le caporal Ludovic C. nous explique avec fierté les spécificités de sa fonction. Portrait.
Originaire d’Indre-et-Loire (37), le jeune Ludovic C. découvre le métier de sapeur-pompier grâce à un ami. Ensemble, ils deviennent jeunes sapeurs-pompiers puis pompiers volontaires. En 2003, à 18 ans, Ludovic passe la voûte de Villeneuve- Saint-Georges. Aujourd’hui, le voilà caporal à la Brigade !
De 1re classe à caporal
Après une semaine d’immersion à Champerret durant son incorporation, Ludovic est affecté au centre de secours Levallois. Il devient conducteur et intègre la remise. Au fil du temps et des interventions, il se familiarise et s’intègre à la BSPP. Son expérience grandit et il devient un homme de confiance, sur qui ses chefs peuvent compter.
Il a la chance de partir en opération extérieure au Kosovo sur la période 2008 – 2009 : « c’était vraiment une magnifique expérience. Avec des pompiers de Marseille, nous avons été en renfort sur des feux et nous avons même aidé lors d’un éboulement, se souvient Ludovic. Si je pouvais le refaire ce serait avec plaisir et je le recommande à tous ». À son retour, changement de caserne. Il redécouvre alors le poste de commandement de la cinquième compagnie à Champerret.
Lors d’une notation, au vu de son ancienneté et de son expérience, son commandant d’unité lui propose de devenir caporal. Pour obtenir ce grade, il intègre le peloton des élèves caporaux par la reconnaissance interne des compétences (RIC PEC). Sur la période de septembre à juin, en plus de son affectation à la remise, il donne des cours et encadre ses cadets tout en étant noté par ses chefs. Ainsi, le 1er juillet 2016, le sapeur de première classe Ludovic C. devient caporal.
Prise de responsabilités, chef d’équipe
Pour Ludovic, ce grade est un nouveau départ. « Devenir caporal a été un changement qui m’a fait sortir de ma zone de confort. J’étais conducteur BEA (bras élévateur aérien) depuis trop longtemps, se souvient le militaire du rang. Il fallait que je me renouvelle. » Bien qu’il soit fier de son parcours, il regrette de ne pas être devenu caporal avant : « j’ai mis du temps à aller à l’avancement. J’aurais dû évoluer plus tôt ». Malgré cela, « il ne faut pas vivre avec des regrets, rappelle-t-il. J’ai fait de belles choses en tant que sapeur de première classe ». Son dévouement au service de la Brigade a dépassé quinze ans, et désormais Ludovic C. a une barrette jaune sur son galon.
En devenant caporal, le gradé expérimenté s’est vu attribuer le rôle de chef d’agrès BEA, une fonction qui en fait rêver plus d’un. Affecté à cet engin mythique, l’intérêt du militaire du rang pour cette fonction est né de la prise de responsabilités qui l’accompagne. « Être chef d’équipe me permet d’avoir un binôme et de guider les plus jeunes lors d’un incendie. »
Une odeur de brûlé jusqu’entre les murs de la caserne
Le 6 juillet 2017 se déroule l’intervention la plus marquante du caporal C. en tant que chef d’agrès BEA. « C’était au petit matin. Nous descendions avec nos tenues à la main, nous étions dans la cour lorsque l’alarme a sonné pour feu. Je me souviens de la date parce que c’est le jour où nous devions changer nos tenues de feu bleues pour des tenues de feu rouges » explique le militaire du rang.
L’incendie était à cinq minutes à pied de la caserne, à Porte de Champerret. « Ça sentait le brûlé jusque dans la cour parce que le feu était vraiment tout près, raconte Ludovic. En été, tout le monde dort les fenêtres ouvertes, donc la propagation du feu a été plus rapide. » Ce jour-là, le caporal C. a sauvé une femme et sa fille des flammes. En montant avec le BEA, pour ce double-sauvetage, il rassure la mère, puis la récupère avec sa fille afin qu’elles échappent aux flammes. Ce sauvetage lui a valu un témoignage de satisfaction.
De retour en caserne
Les responsabilités du caporal sont moins évidentes au casernement. En tant que moniteur permanent des sapeurs et des sapeurs de première classe, son rôle est de montrer l’exemple. « Je m’assure du réveil le matin, je rédige la liste des TIG et veille à son respect au sein du CS. Le soir, je forme et j’instruis les plus jeunes en service », révèle le caporal C..
En tant que militaire du rang, Ludovic poursuit les travaux d’intérêt général au sein de sa caserne. « Je ne voulais pas poursuivre mon travail à la remise, je souhaitais changer. Maintenant caporal, je suis affecté au bricolage, tout ce qui concerne l’entretien et la rénovation de la caserne, précise Ludovic. Comme j’aime le bricolage en dehors du travail, cela me plaît. »
Après presque 20 ans au sein de la BSPP, le caporal C. est à la fin de son dernier contrat. Il quittera l’Institution l’année prochaine et rentrera en Indre-et-Loire afin de profiter de sa famille. Nous lui souhaitons une belle reconversion.
Un super sauveteur
Le CPL C. a fait beaucoup de sauvetages au cours de sa carrière, aussi bien en tant que sapeur de première classe que premier gradé des militaires du rang. Il a réalisé sept sauvetages dont les deux au BEA cités précédemment, deux à l’échelle de réserve, deux par les communications existantes et un à l’EPA.
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