UN GRADE, UNE FONCTION (13) — Aumônier catholique de la Brigade

Mar­ving Esca­vo­caf —  — Modi­fiée le 25 juillet 2024 à 08 h 45 

Web-série — À chacun sa culture, à chacun
ses convictions, les aumôniers militaires sont présents pour ceux qui le souhaitent, pour toutes les religions. ALLO DIX-HUIT a rencontré le nouvel homme de foi catholique de la Brigade. Confessions.

L’abbé Gaë­tan de Bodard est le nou­vel aumô­nier catho­lique de la bri­gade de sapeurs-pom­piers de Paris, depuis août 2021. Très heu­reux de sa nou­velle affec­ta­tion, l’homme d’église est à dis­po­si­tion de tous les sol­dats du feu et de leurs familles. Que ce soit pour célé­brer des bap­têmes et des mariages, hono­rer des messes ou sim­ple­ment pour échan­ger, la porte du bureau du prêtre est tou­jours ouverte. « Je suis à dis­po­si­tion de la Bri­gade 24 heures sur 24, sol­li­ci­tez-moi ! » annonce d’emblée l’abbé Gaë­tan de Bodard.

Entre l’église et l’armée
Né à Paris en 1974, le petit Gaë­tan migre rapi­de­ment vers l’ouest de la France. D’abord à Nantes (44) ensuite au Mans (72). Ado­les­cent, il a pour pro­jet d’intégrer l’armée, même si deve­nir prêtre est déjà dans un coin de sa tête. « Je rêvais de régi­ment de para­chu­tiste ou de légion étran­gère même si lors de mes années de scou­tisme, j’avais déjà par­lé de deve­nir prêtre » nous avoue l’abbé.

Pho­to : SGT Nicho­las Bady

Après l’obtention d’un bac lit­té­raire en 1992, le jeune Gaë­tan intègre le Pry­ta­née natio­nal mili­taire à La Flèche (72) pour deux années de classe pré­pa­ra­toire, en amont du concours d’officier. Au mois de décembre 1993, son désir de rejoindre les ordres refait sur­face. « Lors de la messe de la nuit de Noël, je res­sens un désir très fort de deve­nir prêtre » révèle l’abbé de Bodard. Il se pose des ques­tions et se confie à un curé de son entou­rage. Ce der­nier lui conseille de pré­sen­ter le concours et, après l’obtention des résul­tats, de faire un choix : entrer au sémi­naire ou per­sé­vé­rer dans la voie militaire.

En 1994, il passe de peu à côté de l’examen d’officier et part au sémi­naire à Rome. Il se laisse les deux pre­mières années pour confir­mer sa déci­sion. En 1996, il doit reve­nir en France pour effec­tuer son ser­vice mili­taire. Grâce à un petit coup de pouce d’un aumô­nier mili­taire, il est affec­té à Lourdes (65) comme gen­darme auxi­liaire. Il passe un ser­vice mémo­rable avec notam­ment l’organisation du pèle­ri­nage mili­taire inter­na­tio­nal. « Je suis affec­té comme gen­darme auxi­liaire, dans la cité où la Sainte-Vierge est appa­rue… Une superbe période » explique le padre. Cette expé­rience le conforte sur son choix d’orientation. À la fin de sa période obli­ga­toire, le père de Bodard retourne à Rome pour­suivre son sémi­naire et reprend ses études de théo­lo­gie jusqu’en 2002. Durant ce pas­sage en Ita­lie, en troi­sième année, il devient diacre avant d’être ordon­né prêtre le 24 juin 2001. Lors de son retour en France près de son dio­cèse, il est nom­mé vicaire dans le centre-ville du Mans où il exerce en même temps comme aumô­nier scout et aumô­nier des étu­diants. Tou­jours atta­ché à l’armée, il rap­pelle à sa hié­rar­chie qu’il aime­rait être aumô­nier mili­taire. En 2006, son vœu est exau­cé : le prêtre est muté au dio­cèse des armées pour exer­cer à Tarbes (65), auprès du 1er régi­ment des hus­sards para­chu­tistes, du 35e régi­ment para­chu­tistes et des gen­darmes. Il passe son bre­vet de para­chu­tiste, réa­lise 20 sauts et part en mis­sion quatre mois au Tchad.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Padre (pro­non­cez padré !) est un nom com­mun. C’est le sur­nom don­né à l’aumônier catho­lique dans l’armée.

En 2009, le père Gaë­tan retourne au Mans à la demande du nou­vel évêque. Le padre obéit et devient curé de paroisse dans les envi­rons de la pré­fec­ture sar­thoise pen­dant sept ans. « La dimen­sion d’obéissance dans la voca­tion de prêtre a autant d’importance qu’à l’armée, donc mon supé­rieur a la connais­sance et je lui fais confiance » sou­ligne le père. Puis, pen­dant cinq autres années, le curé assure la mis­sion parois­siale dans le nord de la Sarthe. Il y anime 26 clo­chers au sein d’une popu­la­tion géné­ra­le­ment âgée. Après toutes ces années de bons et loyaux ser­vices, il sou­haite redon­ner du dyna­misme à son quo­ti­dien et demande à retour­ner ser­vir au sein du dio­cèse aux armées françaises.

Pho­to : DR

Ici pour ser­vir !
L’aumônier de Bodard est heu­reux d’avoir rejoint les rangs de la BSPP. Il reçoit un accueil cha­leu­reux des mili­taires depuis son arri­vée et sou­ligne la bien­veillance chez cha­cun d’entre eux. Pour le géné­ral Jean-Marie Gon­tier, com­man­dant la Bri­gade, la mis­sion est claire : il sou­haite que l’homme d’église soit proche des sapeurs-pom­piers de Paris. À cette requête, le père de Bodard répond : « n’hésitez pas à faire appel au padre. Je veux décou­vrir la Bri­gade de l’intérieur pour mieux la servir ».

Le “bap­tême” du padre
Arri­vé en août, le père de Bodard a rapi­de­ment pris ses fonc­tions et a assu­ré la messe du 18 sep­tembre dans le cadre de la céré­mo­nie des 210 ans de l’Institution. « Je me suis mis la pres­sion tout seul, confie l’abbé, je me suis dit qu’on a qu’une seule chance de faire une bonne pre­mière impression. »

Outre sa mis­sion de prêtre, le padre navigue désor­mais dans les dif­fé­rentes com­pa­gnies et ser­vices afin d’assimiler le milieu de la BSPP et ren­con­trer les hommes et les femmes qui la consti­tuent. Une immer­sion com­plète, un véri­table bap­tême du feu !

Pho­to ouver­ture : Marc Lou­ka­chine — BSPP


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Feu dans le métro parisien !